Le recrutement se professionnalise, les entreprises expriment des besoins très précis. Commercial, RH, finance, logistique et qualité sont les fonctions qui offrent le plus d'emplois. On ne recrute pas seulement à Casa. Marrakech et Tanger bougent. Tonique pour certains spécialistes du recrutement, relativement calme pour d'autres, l'évolution du marché de l'emploi est diversement appréciée. En l'absence d'un observatoire fiable, surtout pour ce qui concerne les postes de cadres, il est difficile de départager les deux camps. On retiendra que toute création de nouveaux postes est liée à un nouvel investissement, création ou extension, ou à l'augmentation de l'activité. Chaque intervenant (employeur ou cabinet prestataire) ne juge donc que sur ce qui se passe réellement dans le secteur qui l'intéresse. Aujourd'hui, on peut ainsi dire que bon nombre d'entreprises qui ont déjà budgétisé leurs recrutements continuent de faire leurs emplettes en fonction de leur planning. Selon les premières observations, les offres d'emploi restent concentrées sur les profils classiques. Commerciaux, comptables, caissiers, assistantes de direction mais aussi contrôleurs de gestion et autres auditeurs confirment la tendance enregistrée depuis quelques années. A côté de ces profils, de nouveaux besoins sont de plus en plus exprimés dans certaines fonctions. C'est le cas des achats et logistique et de la qualité, ou encore des ressources humaines. Pour des soucis de productivité et de maîtrise des coûts, ces nouveaux profils sont devenus incontournables pour les entreprises qui désirent s'imposer. Grande distribution et agroalimentaire proposent le plus d'emplois Ceci dit, la plupart des intermédiaires du recrutement attestent que le marché de l'emploi est en train de se professionnaliser. Objectif principal des entreprises : s'entourer de profils plus pointus. Conseiller en fusions acquisitions, responsable consolidation, directeur de politique RH, ingénieur en dépollution industrielle et bien d'autres, ce sont là quelques profils dont on ne savait pas grand-chose il y a quelques années. Autant dire que les entreprises ne font plus du classique. «Les exigences en termes de compétences requises sont de plus en plus sérieuses. On le sent à travers les intitulés et descriptifs de poste figurant dans les annonces de presse», constate Sâad Benkirane, DG du cabinet Idoine. Ali Serhani, consultant chez Gesper Services, fait aussi le constat pour certaines fonctions en effervescence. C'est le cas des logisticiens ou encore des qualiticiens. «Ces fonctions prennent de l'importance au sein de l'entreprise. Et pour cause, garantir une meilleure maîtrise des frais généraux et traçabilité des produits à travers l'instauration de normes de qualité, sociales et sociétales est devenu le cheval de bataille de la plupart des entreprises», précise-t-il. Il convient toutefois de souligner que ce sont principalement des postes de cadres qui sont pourvus dans les domaines cités et les offres sont généralement émises par de grandes entreprises, donc relativement limitées. Le tourisme se réveille sous l'impulsion du plan Azur En termes quantitatifs, ce sont, encore une fois, la grande distribution et l'industrie agroalimentaire qui proposent le plus d'emplois. Leurs offres portent sur des chefs de rayons, caissiers, magasiniers (support pour la logistique), pour ce qui est des distributeurs. Pour l'agroalimentaire, les besoins se concentrent également sur le personnel d'exécution, entre autres les techniciens. Ces secteurs se montrent les plus dynamiques, mais ne sont pas les seuls à embaucher. Les spécialistes du recrutement évoquent de plus en plus le tourisme qui, sous l'impulsion du plan Azur, risque de donner un second souffle au marché de l'emploi, et ce pour tous les profils. Pour leur part, les call-centers continuent de proliférer. L'activité n'est plus concentrée uniquement sur Casablanca. Rabat mais aussi Marrakech et Tanger et de plus en plus quelques plates-formes internationales. «Là encore, le marché a atteint ces limites pour des postes de manager. La chasse aux têtes s'est intensifiée dans ce domaine», constate Younes Mouhib, DG de Positif Conseil. Autre point important : la mobilité. Plus confiants, les cadres sont de plus en plus séduits par l'opportunité de changer d'entreprises et/ou de villes à condition que les avantages soient plus intéressants. Généralement, ce sont les grandes villes qui restent les plus attractives en matière de mobilité pour les cadres. Là encore Tanger est en passe de voler la vedette à Casablanca ou Rabat dans les années à venir. Ce n'est pas pour rien que certains cabinets ont déjà placé une antenne sur place .