La plupart des secteurs offrent des emplois à tous les niveaux, mais beaucoup le font dans une logique de mise à niveau et non de croissance. Les entreprises sont de plus en plus exigeantes en termes de compétences. Ingénieurs climatisation et architectes d'intérieur pour l'immobilier, chargés de production pour les voyagistes… De nouveaux besoins apparaissent. Tonique pour certains professionnels du recrutement, relativement calme pour d'autres, l'évolution du marché de l'emploi est diversement appréciée. Certes, il y a eu un ralentissement engendré par les vacances et Ramadan, mais, selon Siham Alaoui, consultante au sein du cabinet Convergence Conseil, la cadence va s'accélérer durant le reste de l'année. L'essentiel des secteurs offre des emplois à tous les niveaux, assure-t-elle. Pour sa part, Essaid Bellal, Dg du cabinet Diorh, ajoute que «la dynamique du recrutement est liée beaucoup plus à une mise à niveau qu'à une logique de croissance». On comprend ainsi qu'il n'y a pas d'embauche en masse mais pour des missions précises. Les cabinets partagent, toutefois, la même impression à savoir que les entreprises deviennent de plus en plus exigeantes en termes de compétences. «Ce n'est pas pour rien que les candidats qui ont une expérience à l'étranger sont privilégiés par rapport aux nationaux, même si le constat n'est pas valable dans tous les cas», commente un professionnel du recrutement. D'après les impressions et analyses recueillies, en cette rentrée les services (technologies de l'information et de la communication, banque, tourisme-hôtellerie) sont de loin les plus dynamiques aux côtés des BTP qui, depuis quelques années, offrent encore de nombreuses opportunités malgré les signes d'essoufflement qui se font sentir dans la production de logements. Dans ce secteur, certaines entreprises sont devenues de grands groupes et recherchent autant des techniciens que des compétences en finance et même en marketing et communication. Le fait nouveau est qu'un besoin pressant est exprimé pour «les ingénieurs climatisation, les architectes d'intérieur», fait remarquer Siham Alaoui. Dans le domaine des technologies d'information, il est évident que l'offshoring offre de belles perspectives d'emploi. Mais le contexte actuel n'est pas très favorable. «Ces dernières années, on recrutait 50 à 70 ingénieurs informaticiens par an pour de grands projets de 5 ans. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Compte tenu de l'environnement international, nous sommes dans l'obligation de le faire au compte-gouttes pour des projets qui ne dépassent pas les trois ans», souligne le patron d'une SSII. Certaines entreprises sont même obligées de geler toutes les embauches. Toujours est-il que les profils pointus restent demandés. Ce sont principalement ceux qui maîtrisent le Java/J2EE, le Dot net et les progiciels de gestion (ERP). Pour ces derniers outils, les cabinets de recrutement partent à la chasse des consultants techniques ou fonctionnels maîtrisant des progiciels tels que SAP, Oracle Applications, Gold… Les call centers, en revanche, s'en sortent mieux. Selon un DRH, «l'activité redémarre fortement après un creux et les recrutements suivent». La chasse de tête s'est intensifiée pour certains profils Toujours dans les services, les banques contribuent fortement à la dynamisation du marché. Pratiquement, tous les établissements embauchent en moyenne entre 250 à 400 personnes par année, voire plus, pour compenser les départs à la retraite, mais surtout dans une logique de croissance. «Compte tenu de la diversité et de la richesse des métiers de la banque, toutes les formations intéressent les banques, il suffit que le candidat ait des qualités d'ouverture et d'adaptabilité», souligne Ali Serhani du cabinet Gesper Services. Le secteur du tourisme continue d'être actif sur le marché même si les entreprises optent davantage pour le débauchage que pour le recrutement de jeunes débutants qu'elles s'emploieront à former. Du coup, seuls les profils expérimentés et opérationnels trouvent preneur. Les observateurs attestent qu'il y a une grande tendance pour des profils assez récents. Il s'agit par exemple des chefs de projets dans l'événementiel. Pour les postes permanents, les directeurs de restaurants, les chefs de cuisine et les maîtres d'hôtels qualifiés pour les restaurants et les hôtels sont également recherchés. Les débauchages sont cependant plus fréquents que l'intégration de jeunes diplômés parce que de tels postes requièrent une solide expérience. Côté agences de voyages, le développement de nouveaux profils, notamment les chargés de production, commencent à se développer. Ces derniers sont chargés de mettre en place des packages (voyages, séminaires, excursions…) pour la clientèle. Dans la grande distribution, les offres portent sur des chefs de rayons, des caissiers, des magasiniers (support pour la logistique), pour ce qui est des distributeurs. Pour l'agroalimentaire, les besoins se concentrent également sur le personnel d'exécution, entre autres les techniciens. Visiblement, les services créent davantage d'emplois, mais le DG du cabinet Diorh tient à rappeler qu'il n'y a pas de secteurs plus dynamiques que d'autres. «Les entreprises les plus structurées sont celles qui ont compris l'enjeu de compétitivité. Pour cela, elles n'hésitent pas à recruter, mais, surtout, à se rendre plus attractives», souligne-t-il.