Commerciaux, financiers et assistantes de direction animent toujours le marché de l'emploi. Ressources humaines, logistique et qualité prennent de plus en plus d'importance dans l'organisation des entreprises. L'expérience reste un critère essentiel pour décrocher un emploi. P oint d'euphorie, mais le marché de l'emploi ne s'est pas assoupi en raison de l'intermède estival. Nombre d'entreprises qui ont budgétisé leurs recrutements en début d'année continuent de faire leurs emplettes selon le planning établi. Selon les premières observations, les offres d'emploi restent concentrées sur les profils classiques. Commerciaux, comptables, caissiers, assistantes de direction mais aussi contrôleurs de gestion et autres auditeurs confirment la tendance enregistrée depuis quelques années. A côté de ces profils, de nouveaux besoins, qui sont la résultante des programmes de réorganisation, sont de plus en plus exprimés dans certaines fonctions. C'est le cas des ressources humaines, des achats et logistique et de la qualité. Pour des soucis de productivité et de maîtrise des coûts, ces nouveaux profils sont devenus incontournables pour les entreprises qui désirent s'imposer. Les informaticiens n'ont plus la cote En revanche, les ingénieurs informaticiens sont de moins en moins demandés. On est loin de la belle époque 2000-2001, marquée par le gonflement sans précédent de la bulle internet. Les besoins des entreprises portent essentiellement sur les profils de techniciens d'un bon niveau qui peuvent faire de l'administration réseau, l'assistance des utilisateurs mais aussi la maintenance des systèmes mis en place. Le profil de développeur est également recherché, mais dans une moindre mesure. Quant aux ingénieurs, «ils sont surtout sollicités pour des postes de technico-commerciaux ou d'ingénierie financière», constate Myriam El Karzazi, responsable recrutement et évaluation au cabinet Diorh. Côté secteurs d'activité, ce sont encore une fois la grande distribution, l'industrie agroalimentaire et la chimie parachimie qui proposent le plus d'emplois. Leurs offres portent sur des chef de rayons, des caissiers, des magasiniers (support pour la logistique), pour ce qui est des distributeurs. Pour l'agroalimentaire et la chimie, les besoins se concentrent également sur le personnel d'exécution, entre autres les techniciens. Ces secteurs se montrent les plus dynamiques, mais ne sont pas les seuls à embaucher. Le phénomène de délocalisation et de développement des franchises ne fait que renforcer le marché de l'emploi en termes de compétences. Les call-centers, l'aéronautique, le textile-confection, la sous-traitance dans le domaine informatique affichent une bonne perspective. Là encore, les emplois dans ces activités n'exigent pas une grande qualification mais donnent droit à de faibles salaires. Selon Myriam El Karzazi, «le marché marocain n'a pas encore une véritable force de production qui privilégierait le développement de l'ingénierie». Par ailleurs, en dépit de l'absence d'un observatoire fiable du marché de l'emploi, les recruteurs sont unanimes sur un point : les commerciaux et les financiers enregistrent grosso modo l'essentiel des offres d'emploi. Les postes ne sont toutefois pas donnés au premier venu. Les entreprises recherchent avant tout des personnes expérimentées. D'ailleurs, ce critère est mentionné dans pratiquement toutes les annonces. Soucieuses de leur image et de leur performance, elles sont plus exigeantes. Elles ont besoin de commerciaux capables de confectionner de véritables stratégies commerciales ou encore de bons analystes financiers. Selon Mohamed Bennouna, DG de F2V consulting, cabinet spécialisé dans la force de vente, «le marché est propice au développement des chargés d'affaires ou technico-commerciaux confirmés. Malheureusement, ces profils sont très peu disponibles sur place». Au demeurant, ce problème ne concerne pas seulement les commerciaux. Plusieurs spécialistes de la place disent avoir du mal à dénicher des profils présentant les aptitudes requises. La mobilité géographique de mieux en mieux acceptée Pour ainsi dire, l'accent est de plus en plus mis sur les compétences personnelles et ce, pour la majorité des profils, cadres ou pas. Dans un tel contexte, l'entreprise n'hésite pas à payer le prix qu'il faut pour s'octroyer la perle rare. Autre point important : la mobilité. Plus confiants, les cadres sont de plus en plus séduits par l'opportunité de changer d'entreprise et/ou de ville, à condition que les avantages soient plus intéressants. «Généralement, ce sont les grandes villes qui restent les plus attractives en matière de mobilité pour les cadres», constate Chantal Aounil, responsable recrutement chez Bil Consulting Les centres d'appel, la grande distribution, la chimie-parachimie et l'agroalimentaire sont actuellement les secteurs qui proposent le plus d'emplois. Si les commerciaux tiennent le haut du pavé sur le marché de l'emploi, les entreprises veulent des commerciaux confirmés, capables de confectionner de véritables stratégies commerciales.