Les étudiants continuent de privilégier certaines filières peu demandées sur le marché du travail. Une approche analytique pourrait permettre de déterminer l'adéquation entre l'offre et la demande dans les principaux secteurs de l'économie nationale. Le marché de l'emploi a été marqué par la morosité en 2013. Dans ce contexte, certaines filières de formation restent très prisées par les étudiants, bien que ces dernières soient moins demandées sur le marché du travail. Une approche analytique pourrait permettre de déterminer l'adéquation entre l'offre et la demande dans les principaux secteurs de l'économie nationale. Interrogée sur la question une des plus importantes universités privées de la place avance déjà que certaines filières sont plus prisées que d'autres. Il s'agit en l'occurrence des métiers du paramédical comme la kinésithérapie, l'orthophonie et la psychomotricité. Ce choix est lié au fait que ces métiers présentent actuellement des débouchés professionnels importants au Maroc et dans la région dans le sens où ces dernières filières permettent d'accéder à l'auto-emploi. Du côté du marché du travail et en l'occurrence des employeurs, un autre son de cloche retentit. C'est ce qui explique la faible adéquation entre la formation et les besoins du marché du travail. De plus en plus de jeunes diplômés ou «diplômés chômeurs» peinent à dénicher leur premier emploi et sont souvent obligés d'accepter des postes très au-dessous de leurs compétences. Pour prévenir cette situation mieux vaut orchestrer le travail en amont et en aval, à savoir la formation et l'insertion sur le marché de l'emploi. À l'occasion de nombreuses enquêtes réalisées ces dernières années, plusieurs employeurs ont souligné que les jeunes diplômés ne répondaient pas aux besoins réels du marché. Cette situation illustre l'absence de mécanismes et d'outils d'anticipation des besoins en compétences nécessaires à l'ajustement de l'offre de formation. Le tout affectant durement le marché du travail. Les attentes du marché de l'emploi Technico-commerciaux, prospecteurs, chargés d'affaires ou de clientèle, chefs de produits ou tout simplement directeur commercial, les métiers du commercial et de la vente restent de loin les métiers les plus demandés. Ces derniers sont suivis de près par les métiers des technologies de l'information et de la communication. Les principaux acteurs qui recrutent dans ces secteurs sont aujourd'hui les entreprises utilisatrices, les banques, les multinationales et les PME. En troisième position arrivent les RH. Une fonction dont les prérogatives sont en constante mutation. Les entreprises sont de plus en plus demandeuses de profils maîtrisant la législation ou encore l'accompagnement des changements. Enfin, la logistique est indéniablement la filière la plus en vue, notamment dans les spécialités de la distribution ou encore de l'industrie. Les formations en vue restent celles dispensées dans les écoles d'ingénieurs avec des niveaux DESS logistique ou master. Mis en corrélation avec les filières les plus prisées par les étudiants actuellement, il est clair qu'un certain décalage est notable bien que de nombreux établissements privés mettent en place des mécanismes pour y remédier. Rien ne sert de suivre une formation qui ne trouvera pas écho sur le marché du travail. Laura Kakon, Vice-présidente de l'UIC Les filières de la Faculté des sciences de la santé sont plébiscitées par nos étudiants (kinésithérapie, orthophonie et psychomotricité) car ces métiers offrent de nombreux débouchés au Maroc et dans la région. D'ailleurs, pour la rentrée de septembre 2014, nous allons ouvrir les filières prothèse dentaire (BAC+3), orthoptie (BAC+3) et psychologie et psychothérapie (BAC+5). L'école d'ingénierie de l'UIC, également très prisée, a d'ailleurs restructuré son offre et propose aujourd'hui 5 cycles d'ingénieur (Bac+5): génies civil, industriel, électrique, informatique et mécanique, avec notamment des spécialités telles qu'Energies renouvelables ou Aéronautique. La Faculté de commerce et de gestion, quant à elle, s'enrichit avec des formations très spécialisées, notamment en Communication digitale et nouveaux médias, compétences très demandées et rares aujourd'hui. Le parcours Grande école de commerce international adossé à l'ESCE Paris (membre de la Conférence des grandes écoles françaises), filière d'excellence à l'UIC, est plébiscité par les étudiants. En amont, nous identifions les besoins sectoriels, et toutes les filières sont développées dans une grande proximité avec des professionnels de référence dans chacun des domaines, afin d'inclure en amont de la conception même des cursus les exigences et les besoins du monde professionnel. Le monde du travail attache également une grande importance au développement des «soft skills», à l'ouverture internationale et à la responsabilité sociale. Nos étudiants, quel que soit leur domaine de formation, y sont préparés dès le début de leur cursus afin qu'ils puissent réussir au mieux leur insertion professionnelle et faire la différence.