«La femme marocaine est tiraillée entre la modernité et l'authenticité» Suivez La Vie éco sur Telegram Etudiante en troisième année de médecine, Loubna compte se spécialiser en psychiatrie. Après une année en pharmacie, elle change de filière. «J'ai réalisé mon rêve parce que, dès le collège, je voulais devenir médecin», indique Loubna qui nous fait visiter la bibliothèque et la salle d'études plutôt déserte en cette période de grève estudiantine. Ses choix d'études et de formation, elle les fait toute seule, car pour sa famille «le plus important pour une fille est de fonder un foyer !». Comme ses camarades, Loubna est consciente que «devenir médecin est un véritable parcours de combattant et en particulier pour les étudiants issus de familles modestes». La jeune étudiante a deux heures de route aller-retour, en taxi ou en tramway, pour se rendre de son quartier Ben M'sick à la faculté de médecine. Autre contrainte : l'achat des manuels qui coûtent cher. Sans compter le matériel nécessaire pour les stages. Enfin, le travail de terrain n'est pas de tout repos, souligne Loubna, qui a déjà effectué trois stages en chirurgie générale, en pneumologie et en cardiologie. Longues heures de travail, gardes successives qui ne découragent pas la future médecin qui n'a qu'un seul et unique objectif : aller jusqu'au bout de son cursus et exercer dans le secteur public. «Je suis un produit de l'école publique et je voudrais continuer dans le public et y travailler». Ambitieuse et déterminée, Loubna est étudiante et donne aussi des cours de mathématiques. L'opportunité lui a été offerte par un de ses enseignants qui gère un centre de cours de soutien. Elle n'hésite pas une seconde et accepte ce travail qui lui permet d'avoir un pécule pour couvrir ses dépenses. Son emploi du temps très chargé ne l'empêche pas de lire. Loubna aime la littérature arabe et en particulier les écrits du philosophe marocain Mohamed Abed Al-Jabri.