Casablanca Finance City (CFC) a présenté ce mercredi son nouveau rapport «CFC Africa Insights», portant sur le développement de la Zone de libre-échange continentale africaine. L'occasion de prendre la mesure des enjeux de cette initiative majeure et le rôle central que peut joueur le Maroc dans sa réussite. Suivez La Vie éco sur Telegram Pour sa 9e édition des «Africa Insights», Casablanca Finance City a choisi de braquer les projecteurs sur la Zlecaf, avec à la clé, la publication d'un rapport qui présente les opportunités et les défis de cette Zone de libre-échange. L'une des principales conclusions de ce rapport est que la Zlecaf est en mesure de stimuler les économies africaines grâce à trois principaux leviers : des prix plus bas et plus de choix pour le consommateur, de nouvelles chaînes de valeur transfrontalières, une dépendance réduite à l'égard des marchés. Dans l'ensemble, les études suggèrent que l'accord pourrait augmenter les revenus réels des pays du continent de 7% d'ici 2035. L'impact sera plus important dans les petites économies et celles qui ont actuellement des barrières commerciales élevées. La Zlecaf encouragera également la création de hubs qui contribueront à répondre à la demande africaine. Il est souligné par ailleurs que «pour les économies les plus avancées du continent comme le Maroc, elles bénéficieront à la fois de nouveaux débouchés et d'une capacité de s'approvisionner en importations moins chères». «Connecter l'Afrique au monde» Invité de marque de cette conférence, Ryad Mezzour a rappelé dans son allocution que le Maroc adhère pleinement à ce projet et que les premiers démantèlements tarifaires ont été mis en place depuis le 22 janvier dernier au niveau du Royaume. Pour le ministre de l'Industrie et du Commerce, les enjeux sont de taille : l'intégration des économies africaines demeure désespérément faible avec un taux de commerce intra-africain de seulement 15% (au lieu de 55% au niveau de l'Asean (l'Association des Nations d'Asie du Sud-Est) et de 70% en Europe. L'objectif est désormais de faire passer ce taux à plus de 25% d'ici 2045. Pour réaliser cette ambition, le Maroc a un rôle clé à jouer. «Nous avons l'ADN africain, la volonté et surtout une vision portée par Sa Majesté le Roi», a affirmé le ministre. De cette vision, sont nées plusieurs initiatives qui cadrent parfaitement avec les objectifs d'intégration de la Zlecaf et qui visent à «connecter l'Afrique au Monde». Parmi ces chantiers structurant, le ministre a cité le gazoduc Nigéria-Maroc et l'initiative Afrique-Atlantique, mais aussi le port Tanger-Med, le premier de Méditerranée, ainsi que les futurs ports de Nador et Dakhla. «Au-delà du démantèlement tarifaire, il faut de la connectivité, des investissements, de l'intégration transfrontalières, de la logistique, la création de valeurs communes», a-t-il martelé. Autant de domaines où le Maroc a de sérieux atouts à faire valoir. CFC se positionne Du côté de la place financière casablancaise, la première d'Afrique, la Zlecaf est vue comme une opportunité de taille, dans la mesure où elle va lui permettre de renforcer son rôle de hub économique et financier vers le continent. «CFC se positionne comme un acteur majeur de la Zlecaf», a déclaré le directeur général de Casablanca Finance City Autority (CFCA), Saïd Ibrahimi. Pour lui, les centres financiers, ainsi que leurs écosystèmes, ont un rôle essentiel à jouer dans la promotion du business intra-africain, le renforcement des capacités et la mise en place de conditions-cadres ad hoc assurant le succès de cette initiative ambitieuse. Comme l'a rappelé Lamia Marzouki, DGA de CFC, l'une des vocations de CFC, c'est d'attirer les investisseurs internationaux et les flécher vers l'Afrique, «Si les échanges intra-africains sont fluidifiés, nous allons pouvoir jouer notre rôle de place financière de manière pleine et entière», a-t-elle expliqué.