En ces dernières années, et surtout depuis la pandémie, le monde évolue rapidement. Le Maroc qui a pris le train en marche se positionne dans la nouvelle configuration mondiale. Son initiative Afrique atlantique le propulse en avant. Suivez La Vie éco sur Telegram La 12ème édition des Dialogues atlantiques s'est ouverte, ce jeudi, à Marrakech et le débat s'est centré sur un Atlantique plus affirmé et impactant. Organisé par le Policy Center for the New South (PCNS), cette conférence internationale annuelle intervient juste après le discours royal du 6 novembre dans lequel il a été question justement de la dimension atlantique du Maroc, l'Afrique atlantique. Cette dimension a toujours été présente dans la politique étrangère du Maroc, mais elle a pris une plus grande importance ces dernières années. Aujourd'hui, comme le souligne Younes Abouyoub, directeur de la gouvernance et de la construction des institutions de l'Etat à l'ONU, «il est question d'une ouverture du Maroc sur le Sud, l'Afrique et l'Amérique latine». La mode, dit-il, «est en train de changer et le Maroc est appelé à suivre cette évolution. Sur le plan économique d'abord, avec éventuellement des accords de libre-échange qui sont certes importants, mais qu'il faut aborder d'une manière différente.» Mais au-delà, il faut que le Maroc et des pays de l'Afrique et de l'Amérique latine puissent faire émerger une nouvelle alliance leur permettant d'aborder les questions de développement en position de force. L'avantage du Maroc réside justement dans son pari sur le multilatéralisme et la diversité de ses partenaires internationaux. De plus, au moment où il a lancé son initiative atlantique, une autre initiative, d'une dimension plus large, a été initiée depuis Washington, au nord de la rive opposée. «Dans un monde en reconfiguration qui est de plus en plus morcelé, c'est important pour un pays comme le Maroc de se positionner par rapport au reste du monde, en s'ouvrant sur d'autres espaces, comme l'Amérique latine et l'Afrique, continent dans lequel il a entrepris de renforcer son enracinement. La relance de ses relations avec l'Espagne va sans doute servir de catalyseur, étant donné l'influence de ce pays au niveau de l'Amérique latine pour le développement de son agenda atlantique», explique de son côté Ivan Martin, senior fellow au PCNS. Cette édition, précisons-le, rassemblant plus de 400 invités issus de 80 nationalités différentes du bassin atlantique, se distingue par son envergure et sa diversité. Axée sur le thème «Un Atlantique plus affirmé : sa signification pour le monde» (A More Assertive Atlantic: Its Meaning for the World), la conférence s'aligne sur les orientations et directives Royales sur l'Afrique atlantique. La conférence vise à approfondir la compréhension des implications de la nouvelle perception de cet espace. L'accent est mis sur la promotion de la coopération atlantique, considérée comme essentielle pour le développement économique et social, en particulier pour les pays du sud de l'Atlantique. Cette coopération peut offrir une réponse coordonnée aux défis, tels que la transition climatique, et contribuer à la paix et à la sécurité dans la région. En tenant compte des dynamiques d'intégration régionale en cours, l'approche de l'Atlantique élargi peut apporter une contribution utile à la réinvention nécessaire de la gouvernance mondiale et une nouvelle articulation des logiques de coopération Nord-Sud et Sud-Sud.