C'est ce qu'a déclaré le ministre délégué chargé du Budget à Reuters, ce vendredi, en marges des assemblées annuelles de la Banque mondiale et du FMI à Marrakech. Suivez La Vie éco sur Telegram La poursuite de la réforme de la compensation n'aura pas lieu en 2024. «Le gouvernement marocain reportera toute nouvelle réduction des subventions en raison de l'impact des tensions géopolitiques sur les prix, a déclaré Fouzi Lekjaa à Reuters. La réforme des subventions «est toujours une priorité», mais «le contexte géopolitique n'offre pas de visibilité sur les prix», a déclaré le ministre délégué chargé du Budget, en marge des réunions FMI-Banque mondiale à Marrakech. La réforme reprendra une fois que «les perspectives seront favorables», a-t-il précisé. Rappelons qu'après la flambée de 2022, les dépenses de compensation s'inscrivent cette année dans une tendance résolument baissière, même si elles restent à des niveaux assez élevés. A fin juillet 2023, les charges de la compensation sont estimées à 17,8 milliards de dirhams, soit un taux de réalisation de 67,1% de la loi de finances 2023. Elles sont en baisse de 32,2% par rapport à la même période de l'année dernière, ce qui représente une économie de près de 8,5 milliards de dirhams. Ces charges recouvrent près de 10,4 milliards de dirhams pour le gaz butane, 3,3 milliards pour le sucre, 3 milliards pour la farine nationale et 920 millions de dirhams au titre des subventions accordées aux professionnels du secteur du transport. Déficit budgétaire, reconstruction, Investment grade... Sur la situation des finances publiques, Lekjaa a indiqué que le gouvernement prévoit de réduire encore le déficit budgétaire à 4% en 2024, contre 4,5 % attendu cette année, «la sauvegarde des équilibres macroéconomiques étant un objectif stratégique des finances publiques». Pour ce qui est de la croissance, elle devrait atteindre 3,7% en 2024 après les 3,4% attendus cette année. Concernant la reconstruction post-séisme, Lekjaa a estimé que les efforts de reconstruction «auraient un impact positif sur la croissance». La principale activité économique affectée par le séisme est l'agriculture de subsistance, qui sera compensée par d'autres secteurs comme le tourisme, a-t-il indiqué. A propos du financement du plan de reconstruction quinquennal d'une valeur de 120 milliards de dirhams, le ministre a expliqué qu'il n'y aura pas de recours à la dette. «Le Maroc aura plutôt recours aux budgets des différents départements ministériels, au fonds spécial séisme et à la coopération internationale», a-t-il expliqué. Enfin, concernant la notation du Maroc, Lekjaa a indiqué que le Royaume est en passe de retrouver son Investment Grade après sa sortie de la «liste grise» du Gafi.