Le soutien extérieur au gouvernement marocain pourrait aider à atténuer l'impact du séisme d'Al Haouz sur les finances publiques, dans la mesure où les coûts de redressement entraîneront probablement une augmentation des dépenses au Maroc, ce qui entraînera un déficit et une dette plus importants que prévu au cours de l'année, c'est ce qu'a annoncé récemment l'agence Fitch Ratings. Le séisme d'Al Haouz qui a rayé plusieurs villages de la carte nationale a eu un coût humain dévastateur, faisant plus de 3 000 morts et de nombreux blessés. Les autorités ont récemment annoncé un plan de reconstruction évalué à environ 11,7 milliards USD (8,5 % du PIB) sur cinq ans. Environ 30 % de ce montant est destiné à l'aide d'urgence, à la reconstruction et à la réparation des logements, ainsi qu'à la remise en état des infrastructures touchées, y compris les établissements de santé et d'enseignement. Le reste est consacré au développement social et économique de la région impactée. Le gouvernement financera le plan par des dépenses budgétaires et une contribution de 2 milliards de dirhams du Fonds Hassan II pour le développement économique et social. Avant le séisme, le gouvernement avait prévu de réduire le déficit budgétaire à 4,5 % du PIB en 2023 et à 4 % en 2024, bien qu'en juin, Fitch ait prévu des déficits légèrement plus élevés de 4,9 % et 4,4 %, respectivement, en partie pour refléter l'impact des pressions inflationnistes sur les dépenses. Les efforts de redressement à la suite du séisme qui a dévasté le Royaume la nuit du 08 septembre 2023 entraîneront une augmentation des dépenses publiques, creusant les déficits budgétaires à court terme, mais l'aide internationale est susceptible de compenser certaines pressions sur les coûts de reconstruction, et la hausse des envois de fonds fournira un soutien supplémentaire à la liquidité extérieure, selon Fitch Ratings. L'agence espère que le gouvernement marocain sera en mesure d'obtenir un financement extérieur supplémentaire, ce qui contribuerait à faire face aux coûts de reconstruction et aux besoins élevés d'emprunt. Le Fonds monétaire international et la Banque mondiale ont confirmé qu'ils prévoyaient toujours de tenir leurs réunions annuelles au Maroc en octobre prochain, ce qui, selon l'agence Fitch, fournira l'occasion aux gouvernements et aux institutions internationales d'apporter davantage de soutien financier. L'agence s'attend également à une augmentation des envois de fonds et des dons à court terme, car l'importante communauté marocaine à l'étranger est susceptible d'envoyer de l'aide au Royaume, comme cela s'est produit lors de la pandémie de Covid-19. En 2022, les envois de fonds ont représenté environ 8,3 % du PIB et ont déjà augmenté de 10 % en glissement annuel en janvier-juillet 2023, pour atteindre 66,0 milliards de dirhams. La part des coûts du plan de reconstruction que le gouvernement prendra en charge n'est pas claire. Les dépenses prévues seront également soutenues par le fonds spécial 126. Jusqu'à présent, ce fonds a permis de récolter environ 700 millions de dollars. Une partie de l'aide internationale post-séisme sera également acheminée par le biais du plan, bien que les montants ne soient pas encore clairs à ce stade. En outre, l'agence pense que la composante « dépenses de développement » du plan pourrait être flexible, en fonction des fonds disponibles. Fitch stipule que le Maroc aura accès à des financements extérieurs supplémentaires, ce qui contribuera à compenser les coûts de reconstruction et les besoins d'emprunt plus élevés. Le FMI et la Banque mondiale ont affirmé qu'ils prévoyaient toujours de tenir leurs réunions annuelles au Maroc en octobre, une aubaine qui donnera l'occasion aux gouvernements et aux institutions internationales d'offrir un appui financier supplémentaire. Il est peu probable que les pressions externes sur les liquidités soient importantes. Le Maroc dispose d'une ligne de crédit flexible de deux ans avec le FMI – approuvée par le conseil d'administration du FMI en avril 2023 – d'une valeur d'environ 5 milliards USD, que les autorités pourraient utiliser si elles le souhaitaient. Le tourisme reste un moteur important de la croissance économique et des recettes en devises. Le tremblement de terre pourrait retarder la reprise post-pandémique, mais les recettes avaient déjà augmenté de 50,9 % en glissement annuel en janvier-juillet, les plaçant bien au-dessus des niveaux pré-pandémiques. En outre, les opérateurs touristiques signalent davantage de reports que d'annulations. Les principaux centres d'activité industrielle, tels que le secteur de la fabrication automobile, n'étaient pas situés à proximité de l'épicentre et l'agence ne prévoit aucun impact.