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Drame d'Al Haouz : Le coup de gueule de Samira Sitaïl contre les médias français
Publié dans La Vie éco le 11 - 09 - 2023

L'ancienne directrice de l'information de 2M est en colère contre le traitement médiatique de certains médias français qui alimenteraient une polémique suggérant que le Maroc aurait refusé l'aide humanitaire de la France.
«C'est très grave de dire sur un plateau de télévision que le Maroc refuse l'aide d'un pays... C'est extrêmement grave. C'est un appel à la rébellion des populations marocaines. On est en train de dire aux Marocains, qu'on veut vous aider mais votre gouvernement ne nous laisse pas faire». Samira Sitaïl n'a pas mâché ses mots. Invitée lors d'une émission spéciale sur le séisme survenu la nuit du vendredi au Maroc, faisant près de 2.500 morts (chiffres provisoires), l'ancienne directrice de l'information de la chaîne nationale 2M, connue pour son franc-parler, n'y ai pas allé de main morte.
Répliquant à la fausse polémique qui a surgi ces jours-ci dans l'Hexagone, prétendant que le Maroc ait refusé l'aide humanitaire de la France, Sitaïl regrette la politisation d'un drame et d'une tragédie nationale, rappelant que le Royaume est un Etat souverain et qu'il est dans son droit d'accepter les demandes d'aides qu'il juge opportunes selon ses besoins et le timing des opérations de secours.
«On a évoqué la question algérienne, le Sahara marocain, l'immigration, la sécurité, l'affaire Pegasus... Toutes ces questions nous éloignent du fond de la question», a lancé Sitaïl à l'animateur de l'émission, lui rappelant que depuis 48h, on assiste à des questions lancinantes sur les plateaux télé français qui font fi d'une question essentielle : La souveraineté d'un Etat.
«La France ne répond à la demande du Maroc que si le Maroc l'exprime. Le Maroc l'a-t-il fait ?», se demande Sitaïl, précisant que le Roi Mohammed VI a remercié tous les pays qui ont proposé leur aide. «Les Français sont les bienvenus. C'est totalement faux de dire le contraire», rétorque Sitaïl qui appelle à ce que «nos alliés se départissent d'une posture politique», et qu'ils proposent leur aide de manière «sincère».
Traitement médiatique approximatif
Si Samira Sitaïl a remis à leur place certains intervenants qui, dans une démarche maladroite, auraient voulu exploiter cette tragédie nationale à des fins politiciennes et géopolitiques, c'est que le traitement médiatique de ce drame dans certaines télé et radios françaises est, le moins que l'on puisse dire, approximatif.
Dans un reportage réalisé par une chaîne de télévision, on parle de mauvaise organisation, de gens affamés, d'absence de secours, de victimes laissés à leur sort... En plantant ce décor dénué de tout fondement et loin de la réalité sur le terrain, la journaliste s'est empressée de tirer à boulets rouges sur le Maroc qui aurait refusé l'aide des Français.
Dans une radio confrère, le journaliste parle même d'ONG islamistes qui se seraient déplacées au Maroc pour exploiter ce drame à des fins politiques. On évoque également un règlement de compte géopolitique, d'une fierté mal placée du Maroc selon eux, on appelle aussi à la décolonisation du Sahara... ça part dans tous les sens.
Le SNPM monte au créneau
Un traitement médiatique qui a poussé le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) à publier une missive où il regrette «le non-professionnalisme» d'un certain nombre de médias français qui ont «attaqué le Maroc sous prétexte de ne pas accepter l'aide offerte par leur pays».
«Ces médias ont délibérément politisé la question d'aide humanitaire et ont mobilisé l'opinion publique française contre le Maroc. Une partie des médias français a poursuivi sa campagne en publiant des reportages et des caricatures qui tentent de présenter l'Etat marocain d'une manière qui suggère son incapacité et sa volonté à empêcher l'arrivée des aides aux victimes», a souligné le SNPM, ceci alors le gouvernement marocain a publié un communiqué explicatif à ce propos, dans lequel il révèle la méthodologie adoptée par le Maroc concernant les aides, tout en annonçant son accueil favorable à toute l'aide des pays amis et frères.


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