L'échange musclé entre les deux responsables, l'un représentant le privé, l'autre le public, a été l'un des moments forts du débat organisé par La Vie éco, jeudi 8 juin à Casablanca. Le sempiternel plaidoyer des professionnels du tourisme, selon lequel Royal Air Maroc est le point bloquant du développement du secteur, a refait surface lors du débat sur la mobilité, organisé ce jeudi 8 juin à Casablanca, par La Vie éco. Présent à la conférence, Othmane Cherif Alami, président du Conseil régional du tourisme (CRT) de Casablanca-Settat, n'a pas manqué l'occasion pour rappeler cette polémique. Une intervention qui n'aurait pas plu au ministre du Transport et de la Logistique. Connu pour son franc-parler, Mohammed Abdeljalil n'y est pas allé par quatre chemins. «En 2003, le problème du tourisme , c'était le transport aérien. Vingt ans après, vous me dites que le problème du tourisme c'est Royal Air Maroc. Je ne suis pas d'accord avec vous», a-t-il répondu sur un ton ferme. «En 2003, lorsque vous étiez président de la Fédération nationale du tourisme, on a choisi ensemble, la libéralisation du transport aérien, plutôt que le développement d'une compagnie, bras armé pour le tourisme. On l'a choisi ensemble, vous étiez là. On l'a fait, et on a multiplié par 3 ou par 4 le nombre de voyageurs et le taux de croissance du secteur était 2 fois celui de la moyenne mondiale», a-t-il rappelé à Othmane Cherif Alami. «Qu'on revienne aujourd'hui, juste parce qu'il y a eu la crise du Covid-19, remettre le débat sur Royal Air Maroc comme seule condition du développement du tourisme national, je ne suis pas convaincu», a lancé le ministre. Rappelons que Mohammed Abdeljalil a été l'un des artisans de l'Open Sky, un chantier qu'il a chapeauté lorsqu'il était Directeur des programmes et des études au ministère du Transport et de l'Equipement, département dirigé à l'époque par l'istiqlalien Karim Ghellab.