Mohamed Benamour, président sortant Mention spéciale a été faite à Mohamed Benamour, président sortant de la Fédération du tourisme par ses collègues lors de l'assemblée générale ordinaire. Après être allé jusqu'au bout de ses deux mandats, il a cédé son fauteuil la tête haute. Une vague d'émotions s'est abattue sur la salle de conférence de l'ancien siège de la CGEM. La grande majorité des professionnels voit en lui l'architecte et le maître d'œuvre du contrat-programme du tourisme Maroc 2010, mais surtout le plus fidèle militant de cette vision stratégique. En effet, ce membre fondateur de la Fédération du tourisme a consacré sa vie à ce secteur-clé de l'économie nationale, en passionné et en homme d'affaires. Après des études commerciales, puis la Sorbonne à Paris, dans les années soixante, il entre à Royal Air Maroc et s'occupe de la représentation de l'Amérique du Nord, avec New York comme quartier général. En 1972 Mohamed Benamour crée son tour opérateur, KTH, et, treize ans plus tard, il loue une douzaine d'hôtels de l'Etat dans diverses villes du Maroc. En 1995, à la faveur de la privatisation de certains hôtels, il en achète deux, à Fès et à Rabat, et en construit un à Ouarzazate. Aujourd'hui, KTH mobilise ainsi 1 200 lits et près d'un millier d'employés, ce qui pourrait pourtant suffire à occuper son homme. Mais Mohamed Benamour, en militant du développement, a inscrit sa démarche individuelle dans une vision nationale, convaincu qu'il faut lever les obstacles qui freinent le tourisme national depuis plusieurs décennies. À force d'obstination, consacrant l'essentiel de son temps à ce militantisme, il finit par se faire entendre : depuis janvier 2001, le tourisme est érigé au rang des priorités nationales par S.M. Mohammed VI. Dans son discours d' adieu à la présidence de la Fédération du tourisme, il n'a cessé de rappeler : "le tourisme peut faire entrer le Maroc de plain-pied dans la modernité et la mondialisation, l'ancrer à l'Europe et lui permettre de doubler son PIB, annulant ainsi et enfin ses retards sociaux". Tout commence en 1998, lorsqu'il est porté à la tête de la Fédération du tourisme. Avec l'appui de ses collègues, il montre la voie. Première étape en juin 2000 : un contrat-programme présenté à l'Etat. "Nous avions réuni tous les gens qui interviennent dans les secteurs qui touchent de près ou de loin au tourisme pour établir des diagnostics. Au bout du compte, nous nous sommes retrouvés avec des piles de dossiers", confiait-il à la Gazette du Maroc en marge de la journée nationale du tourisme tenue à Rabat le 15 octobre 2003. L'administration adopte ce diagnostic, qui, en seconde étape, est transformé en accord-cadre, signé avec le gouvernement. Désormais, Mohamed Benamour est confiant. La volonté politique est bien réelle et il part après avoir lancé le mouvement. Ainsi, il pourra se consacrer davantage à ses propres affaires, faire évoluer son groupe. Il rêvait peut-être. Mais aujourd'hui, une partie de ses rêves est déjà réalité : le contrat-programme est mis sur orbite. Election du président de la Fédération Jalil Benabbès Taârji prend les rênes Les votes ont finalement penché en faveur de Jalil Benabbès Taârji. Ce dernier a, en effet, récolté 264 voix contre 142 pour son seul et unique concurrent, Othman Chérif Alami, lors du scrutin. La salle de conférence de l'ancien siège de la CGEM avait du mal à contenir les professionnels du tourisme venus des quatre coins du royaume. Ils étaient tous là, hôteliers, agents de voyages, restaurateurs, loueurs de voitures de tourisme, surtout pour choisir ceux parmi eux qui siègeront dans le nouveau bureau de leur fédération. La matinée électorale de ce 16 décembre a commencé avec une assemblée générale ordinaire (AGO). Mohamed Benamour, président sortant, a lu le rapport moral à l'assemblée. En gros, il a passé en revue les avancées enregistrées au niveau des trois axes fondamentaux de l'accord d'application. "Ceux-ci ont été au centre de la réunion du Comité stratégique du tourisme tenu avant-hier sous la présidence du Premier ministre", a-t-il déclaré. Ainsi, le président fondateur, à la tête de la fédération durant deux mandats successifs, s'est félicité de l'intérêt que porte le Premier ministre à la question du financement d'unités hôtelières et la réalisation de complexes hôteliers pour lesquels une enveloppe de près de 90 milliards de dirhams est prévue, conformément aux prévisions de l'accord-cadre. Sur ce point, le Premier ministre s'est engagé à accélérer la loi sur le capital-risque. De plus, fait-il savoir, le Trésor va étudier avec le GPBM les voies et moyens pour faciliter l'octroi de crédits aux investisseurs touristiques. Sur le deuxième volet qui concerne la libéralisation du transport aérien et son ouverture à d'autres compagnies aériennes, tout en prenant en compte le rôle de la compagnie aérienne nationale, il est permis d' espérer, dit-il. Mohamed Benamour s'est dit également satisfait de la mise en place de l'outil de commercialisation du produit Maroc et du nouveau marketing destinés à accompagner la réalisation de la vision 2010. Aux yeux de celui que ses pairs appellent l'architecte du contrat-programme (voir portrait), cette vision 2010 est un vrai projet de société. "Le plan Azur à lui seul représente dix foyers de croissance et autant de leviers de restructuration des villes mais aussi de formidables gisements d'emplois. Sur la station de Saïdia seulement, à titre d'exemple, l'investissement dépasse celui du Port de Tanger-Med, la réalisation de celle d'El Jadida va dépasser la capacité hôtelière de Casablanca et Taghazout sera l'équivalent d'une ville comme Agadir. Par leur capacité et les infrastructures annexes, les six stations du plan Azur sont autant de villes nouvelles", dit-il. Au-delà, il a dégagé une vision de l'avenir du Maroc, avec foi et optimisme, un pays attaché à ses traditions et à ses identités multiples, qui s'inscrivent dans le brassage mondial, ancré à l'Europe et à la modernité. Selon lui, le tourisme est cette activité miracle qui peut être le moteur du développement du Maroc. A l'unanimité, ses pairs lui ont rendu un vibrant hommage pour tout ce qu'il a apporté au tourisme national. En guise de reconnaissance, ils l'ont nommé désormais président d'honneur de leur fédération. Après lecture du rapport financier, les membres, à l'unanimité, ont donné quitus au bureau. Par la suite, et pour formaliser l'ouverture du scrutin, le président sortant a démissionné. Les deux candidats ont été ensuite invités à s'adresser à l'assemblée élective. Après les discours, place fut faite au vote. Tour à tour les entreprises et les associations professionnelles se sont succédé devant l'urne. Au début du dépouillement, Othman Chérif Alami prit les devants. Au décompte de 50 % des bulletins, les deux candidats étaient presque à égalité, avant que Jalil Benabbès Taârji ne prenne l'ascendance. Les échos de l'AGO •Pour un total de charges de 317.918 DH, le solde actuel de la Fédération n'est que de 3.542 DH . Il y a lieu de noter qu'un apurement sans retard de la trésorerie doit avoir lieu. Il reste à percevoir un montant total de 220.000 DH (participations). La trésorerie pourrait alors être disponible pour un montant de 95.082 DH, une fois que la situation financière des différentes instances sera régularisée. • Avant la convocation de la prochaine AGE, la commission des statuts de la Fédération devra mettre au propre ses conclusions. Cette plate-forme sera ensuite validée par le bureau fédéral. La dernière étape est qu'elle devra également être agréée par le Conseil d'administration. Ce n'est qu'après que la prochaine AGE pourrait avoir lieu. Dans les coulisses, on indique que ceci pourrait durer 3 à 4 mois ou 6 à 9 mois suivant la cadence de travail de la commission. •Le nouveau président a proposé à Othman Chérif Alami de continuer à piloter la commission de la restructuration. Ce dernier aurait accepté. •Accepté avant les élections, le nouveau président élu a proposé son bureau. Celui-ci se décline ainsi : Président : Jalil Benabbès Taârji 1er vice-président :Abderrahim Oummani (président FNIH) 2ème vice-président : Amal Karioun (président FNAVM) 3ème vice-président : Farid Guessous (président STT) 4ème vice-président : Kamal Bensouda 5 ème vice-président : Driss Bssit Secrétaire général : Azzelarab Kettani Secrétaire général adjoint : Isabelle Hustache Bennani Trésorier : Karim Bennani Trésorier adjoint : Michèle Benisty Assesseurs : Abdellatif Kabbaj (vice-président FNIH) Othmane Cherif Alami Driss Faceh Fouad Lahbabi Azzedine Skalli Fouad Chraïbi Les présidences de commissions seront attribuées lors de la réunion du bureau fédéral le 8 janvier 2004.