De retour du Canada, il fait ses premières armes chez Klem en tant que chef de publicité. En 1992, il rejoint Ona où il s'occupe pendant 4 ans du marketing de l'agroalimentaire et de la grande distribution. Entre 1996 et 2003, il participe à l'épopée des Mac Do au Maroc. Depuis 2005, il est le patron de Sodexo qu'il a pu ériger en leader de la restauration collective au Maroc. Aujourd'hui Dg de la filiale de Sodexo au Maroc, Jamal Hamdouch a commencé sa carrière dans la communication, un peu par hasard, puis a bifurqué dans le marketing de l'agroalimentaire et de la grande distribution et, sans crier gare, il s'est mué en créateur d'entreprise avant de revenir à la gestion. Jamal Hamdouch est né en 1961, à Rabat, dans une famille moyenne d'origine slaouie de sept enfants, dont il est le benjamin. Même s'il a baigné dans les valeurs conservatrices de notre société, il est doté d'une capacité d'adaptation assez remarquable. A chacun des moments décisifs de sa carrière, il trouve en lui les ressources qui lui permettent de tirer de la situation ce qu'elle a de meilleur. Bref, il est partout à l'aise, qu'il s'agisse de convaincre ou de théoriser, de mettre la main à la pâte ou de travailler sur le terrain. Toujours avec la même ardeur. Alors, après un bac «B» (sciences économiques) en 1981, il bénéficie d'une bourse pour aller préparer une licence en gestion des entreprises au Canada. Il ne veut pas faire de longues études car ses ressources sont plutôt maigres. Même si c'est son père qui payait les études et le billet d'avion, Jamal Hamdouch s'est essayé à toutes sortes de petits boulots. Il a été tour à tour plongeur, peintre en bâtiment à ses heures et enseignant, tout en avançant dans ses études. Les défis ne lui font pas peur De retour au bercail en 1986, il est recruté par Klem à Casablanca. Il fait ses premières armes dans un métier qu'il est loin de maîtriser et, même si le premier salaire n'est pas ce qu'il y a de plus motivant -les 3 500 DH bruts qu'il touchait partaient en grande partie dans le loyer-, il tint bon. Après une période probatoire comme chef de publicité, il est nommé en 1988 directeur de clientèle. Il va être de toutes les campagnes confiées à l'agence. Il visite boutiques, plages et souks pour booster les ventes des clients. Pendant six ans, il va rester au service de Klem qu'il quitte en bons termes en 1992. C'est que Ona va lui donner la chance de sa vie : un poste de directeur marketing, en charge de l'agroalimentaire et de la grande distribution. Il met en place les procédures de la communication, recrute les équipes, conçoit les nouveaux produits de la Centrale laitière (par segments et notamment ceux adressés aux enfants) et puis met la main à la pâte pour la mise en place de la grande distribution avec l'ouverture des deux premiers Marjane Casablanca et Rabat. Une époque dont il parle encore avec passion et qu'il juge comme un moment fabuleux pour sa carrière. Cela va durer jusqu'en 1996, quand se présente une autre occasion de faire un nouveau saut : celui de créer une entreprise, la deuxième franchise de Mac Do. Le moment a été douloureux. «Il fallait quitter la période certes stressante de directeur marketing pour celle de créateur d'entreprise sans aucune garantie car il fallait subir des examens et aller en formation d'abord avant de savoir si j'allais être confirmé comme franchisé. Et ce ne sont pas que des mots car pendant près d'une année, j'étais entre Paris et Chicago, de formation en examen en occupant tous les postes de serveur à acheteur tout en faisant un passage par les cuisines», se rappelle-t-il. Non seulement Jamal Hamdouch est reçu haut la main, mais il va devenir administrateur opérationnel de la franchise mais aussi actionnaire. Ce fut durant cette phase de sa vie qu'il va gérer autre chose que le marketing puisqu'il fallait prendre en charge les ressources humaines, les achats…. Entre 1996 et 2003, ce sont pas moins de 13 unités qui vont être créées et l'entreprise va recruter plus de 1 000 personnes. Bien entendu, cela a été rendu possible par le fait que Mac Do, l'entreprise mère américaine, était dans le capital car une seule unité revenait, selon sa taille, à entre 10 et 20 MDH hors foncier. Il fallait tout de même un effort constant et une vigilance sur lesquels les Américains sont intraitables. Un désir irrésistible de réussir Là aussi, l'expérience est exaltante et même enivrante. Mais tout a une fin et Jamal Hamdouch va devoir jeter l'éponge car l'entreprise était en pleine expansion et voyant qu'il allait être encore plus minoritaire qu'au départ, il décide, en 2003, de vendre ses parts. C'est alors que va commencer un autre moment qu'il affectionne particulièrement même s'il semble moins valorisant que tout ce qu'il venait de vivre. Après une année sabbatique, il achète un restaurant qu'il gère lui-même jusqu'en 2005 et qu'il va revendre au moment même où il accepte de diriger Sodexo Maroc. M. Hamdouch reprend du poil de la bête et il est animé par un désir irrésistible de réussir. Son talent ne se dément pas et ce faux calme va mener la barque du champion de la restauration collective au Maroc. A ce jour, l'effectif a été porté de 300 à 800 personnes et le chiffre d'affaires multiplié par quatre, à 160 MDH. Et Jamal Hamdouch a encore plein de projets en tête car il veut faire entrer Sodexo, qui a commencé il y a dix ans au Maroc, d'abord par les chèques repas avant d'étendre l'activité à la restauration collective, dans d'autres métiers comme le jardinage, le transport et, pourquoi pas, l'entretien, la conciergerie… Il résume ses projets ainsi : «Il faut occuper toutes ces niches où il y a des attentes, en externalisant tout ce qui n'est pas le cœur de métier de Sodexo». La crise dans tout cela ? Jamal Hamouch ne sait pas ce que c'est. Normal, avec une croissance annuelle de près de 30% personne ne peut le lui reprocher.