Le Festival de Fès des Musiques sacrées du monde se poursuit jusqu'au 22 juin. La 25e édition a connu plusieurs temps forts et des moments de grâce. C'est une date anniversaire pour le Festival de Fès des Musiques sacrées du monde. Vingt cinq ans dans la vie d'un festival est un signe de pérénité, si ce n'est d'excellence. Et pour ne rien gâcher à la l'histoire de rayonnement culturel et spirituel à l'international, un beau programme a été pensé pour l'occasion, sous le thème «Fès à la confluence des cultures». Converger vers Fès Arriver à Fès en temps du festival est comme pénétrer une cité immémoriale, où les frontières s'évanouissent devant l'altérité. Dans les diverses scènes du festival, du sublime Bab El Makina au magnifique Jnan Sbil et même sur la place Boujloud, les langues se croisent et les nationalités se côtoient en paix et en communion. Quoi de plus beau que d'assister au spectacle d'un public multiethnique et multiconfessionnel se recueillir aux sons du gospel américain, de la tariqa Aissaouia, de la tradition musicale juive ou de la poésie mystique indienne ? Ont convergé vers Fès, également, des intellectuels de haut niveau, invités au Forum du festival. Puisant sa source d'inspiration dans la thématique du Festival, le Forum a placé Fès à la confluence des cultures, durant des conférences avec Mina Elmghari, Ahmed Ghayet, Geroges Michel, François Martinet, Gerard Kurkdjian, Halima Hamdane et Abderrahman Tenkoul. En plus des idées, ces penseurs d'influences et de sensibilités multiples, y ont discuté les croyances, les langues, les modes de vie et toute autre source de sagesse, de paix et de prospérité, éléments nécessaires au dialogue entre les cultures. Grâce et paix D'insaisissables moments de grâce ont été vécus par les publics des différentes scènes. Les amoureux du rite andalou ou des multiples Tariqas soufies marocaines y ont eu leur compte. Mais la tradition arabe du Muwashah syrien et les chants sacrés perses ont ému tout autant que la poésie indienne de la divine Meera. En tête d'affiche, Sami Yusuf a ravi les festivaliers de Bab El Makina, samedi 15 juin. Le lendemain, une pure merveille y a été signée par l'intemporel Marcel Khalifé, dont les chansons phares ont donné suite à des compositions émouvantes et à un requiem bouleversant. Dans le bel écrin de Jnan Sbil, Michelle David et les Gospel session ont décollé les festivaliers de leurs chaises. D'autres moments de délectation ont été repérés lors des concerts de Bahariyya d'Azerbaïdjan, de Carlos Nunez, le maître de la cornemuse espagnol, de Kol Colé, la musique juive d'Allemagne, ou encore de l'ensemble vocal serbe Svetlana Spajic avec la Charifa Kersit. La place Boujloud a, quant à elle, été prise par les stars de la pop et de la musique populaire marocaine. A ne pas rater la nuit flamenco avec Jose Merce et Tomatito en clôture à Bab El Makina, avec Kingdom Choir du Royaume-Uni en première partie.