Les étudiants marocains sont de plus en plus nombreux dans les universités américaines. L'avantage est que les pédagogues américains conçoivent les formations en se basant sur l'activité exacte que le futur lauréat sera amené à exercer. Un bon système d'enseignement est celui qui se remet en cause et cherche à s'améliorer en permanence. Après avoir décroché son baccalauréat de l'Ecole américaine de Casablanca, Mohammed Raihani, Pdg de Shell Maroc, s'envole pour New York pour des études supérieures en management. Un premier diplôme en poche, il rejoint Thunderbird university à Phoenix puis intègre les rangs de la Garvin School of International Management où il décroche son MBA spécialisé dans le management international. Marqué par l'empreinte anglo-saxonne, M. Raihani parle de son expérience, nous livre son point de vue sur les lauréats des écoles anglo-saxonnes et revient sur les forces de ce système d'enseignement. La Vie éco : Les entreprises marocaines font de plus en plus appel à des lauréats de l'école managériale anglo-saxonne. S'agit-il là d'une nouvelle tendance ? Mohammed Raihani : Généralement, les lauréats marocains des écoles anglo-saxonnes jouissent d'une bonne réputation et de crédibilité tant au Maroc qu'à l'étranger. Je suis membre du conseil de l'Ecole américaine de Casablanca et je peux vous assurer qu'un bon nombre des élèves de cette école vont ensuite dans les meilleures universités américaines. Cette année, par exemple, un des élèves est admis à Stanford University et d'autres intégreront Yale university. A noter aussi que bon nombre d'étudiants marocains rejoignent aujourd'hui les universités les plus prestigieuses des Etats-Unis telles MIT (Massachusetts Institute of Technology), Harvard university ou encore Stanford university. Quels sont les points forts du système d'enseignement anglo-saxon ? La langue anglaise est la pierre angulaire du système éducatif américain. Les Américains en ont fait une langue universelle. A telle enseigne qu'aujourd'hui, dans le monde de l'économie, c'est cette langue qui prime. Si on ne parle pas anglais, cela veut dire qu'on ne fait pas partie de la mondialisation. A Shell Maroc, par exemple, on ne peut pas recruter quelqu'un qui ne maîtrise pas l'anglais en plus de l'arabe et du français. Le système américain est pragmatique, opérationnel et lié directement au monde de l'entreprise. Les pédagogues américains élaborent les formations en se basant sur l'activité exacte que le futur lauréat sera amené à exercer. Les liens que tissent les universités américaines avec leurs anciens lauréats sont un autre point fort de ce système. Les patrons de Pepsi, de Google ou encore de Nike, qui sont des lauréats de Harvard ou de Stanford, répondent régulièrement aux invitations de leurs universités et leur proposent des aides et parfois des idées pour améliorer la performance de ces établissements. Un bon nombre de ces patrons sont membres des conseils d'administration des grandes universités américaines. Les soutenances des projets professionnels sont également l'occasion qui permet aux futurs lauréats de se réunir avec des patrons d'entreprises qui sont en même temps d'anciens lauréats de leur université. Personnellement, j'ai pu décrocher mon premier job grâce à une présentation que j'avais faite au titre de mon projet de fin d'études devant une assistance formée d'un bon nombre de patrons d'entreprises. Est-ce que ces critères sont pris en considération dans la recherche de profils au sein de votre entreprise ? Nous faisons surtout appel aux ingénieurs. Dans ce sens, nous avons bâti de très bonnes relations avec l'Ecole Mohammadia d'ingénieurs, mais également avec d'autres écoles d'ingénieurs. Actuellement, nous sommes satisfaits des prestations de ces ingénieurs. Certains d'entre eux sont même expatriés. Mais il faut savoir que nous recrutons aussi des cadres issus d'Al Akhawayn ou encore des autres universités du Royaume. Il va sans dire que pour une filiale d'une multinationale comme Shell Maroc, la maîtrise de l'anglais est indispensable. Ceci dit, c'est la compétence qui prime. Faut-il s'inspirer du modèle anglo-saxon pour améliorer la performance de notre système d'enseignement ? Je suis un pur produit de l'école anglo-saxonne, mais si j'avais un choix à faire, j'opterais pour un système adapté aux réalités marocaines et qui s'inspire à la fois des systèmes européen et américain. Car la question aujourd'hui est de savoir quel type de management convient le plus à l'entreprise marocaine. Un bon système d'enseignement est, selon moi, celui qui se remet en cause et cherche à s'améliorer en permanence.