A la tête de Shell Maroc désormais, il y a un Marocain, pas tout à fait Américain mais qui en a tous les traits. En effet, il s'agit de Mohamed Raihani. L'homme est né à Tanger juste après l'indépendance et la Capitale du Détroit avait encore l'empreinte de la présence des puissances étrangères. Il doit consolider la position de Shell au Maroc. Au début des années 1960, ses parents choisissent de l'inscrire à l'Ecole Américaine où il passera toutes ses études de l'école primaire au baccalauréat. C'est dans un accent anglophone qu'il a du mal à cacher, mais avec un français impeccable qu'il rappelle cette première phase qui marquera sa vie et sa carrière professionnelle. En effet, le Bac en poche, il s'envole pour New York et s'inscrit dans l'une des plus prestigieuses universités du pays de l'Oncle Sam. Un premier diplôme en poche, il entre au Thunderbird University à Phoenix dans l'Arizona. Il rejoint ainsi les rangs très sélects de la Garvin School of International Management, considérée comme la première université américaine spécialisée dans la gestion des affaires internationales. Et c'est là qu'il décroche le Master of Business Administration (MBA) dans la spécialité de gestion internationale (international management). Depuis plus de 20 ans, Thunderbird occupe la première place dans le classement des universités américaines selon US News et le Wall Street Journal. Pourtant, Mohamed Raihani se gêne de le rappeler, sans doute par modestie, ou bien voudrait-il que son mérite soit ailleurs. Parce que l'homme a eu largement le temps de faire ses preuves dans le domaine professionnel pour que son excellente formation ne soit pas l'unique élément de sa promotion à la tête de cette multinationale au Maroc. Car, depuis 25 ans, dont 20 passés dans les plus grands groupes à l'étranger, Mohamed Raihani mène sa carrière avec brio. C'est d'ailleurs une lapalissade que de le rappeler. Puisqu'il devient le premier Marocain à être à la tête de Shell du Maroc et avant lui, que des illustres ont occupé le fauteuil de PDG de Shell du Maroc. Ce fils de Tanger démarre sa carrière en 1982. Tout de suite après son diplôme de MBA à la Garvin School of international management, il n'eut aucun mal à débuter au sein de SC Johnson (Jonhnson Wax) en Espagne. Il faut dire que les élèves de Thunderbird n'ont aucun mal, puisque les multinationales se bousculent aux portillons pour recruter la crème des futurs managers. Quoi qu'il en soit, au niveau de Johnson Wax, Mohamed prend très vite des responsabilités et se voit confier un poste stratégique au Moyen-Orient. Mais ce n'est pas pour très longtemps, puisque Duracell avait un oeil sur lui. La multinationale le recrute en 1994 et lui confie le poste de directeur général pour le Maroc pendant un an. Les résultats de son style de management se montrant plus concluants que prévu, la charge de Mohamed Raihani est alourdie par les responsabilités de directeur général de toute l'Afrique du Nord. Duracel entrera par le biais d'une acquisition dans le giron du groupe Gillette en 1996. Raihani devient dès lors Directeur Marketing régional, basé à Londres en charge de l'Afrique, du Moyen-Orient, de l'Europe de l'Est, de la Russie et de l'Inde. Il devient ainsi, l'un des hommes les plus puissants et les plus importants au sein de la multinationale américaine. Mais apparemment, Raihani n'est pas homme à se satisfaire des seules responsabilités, il veut se rapprocher autant que possible du Maroc ou tout au moins de l'Afrique du Nord. Ainsi, en 2004, il rejoint le groupe Shell en Tunisie et assume, à partir de 2005, la direction commerciale B2B (business to business) pour l'Afrique du Nord. En juillet 2005, il rentre enfin au Maroc et collabore étroitement avec son prédécesseur Roger Miller. 9 mois plus tard, il devient le président directeur général de Shell du Maroc. Il devra mener l'entreprise à conforter sa position dans le paysage pétrolier marocain. En effet, Shell du Maroc compte aujourd'hui plus de 330 points de vente et vient juste derrière Afriquia et devant Total et Mobil Oil.