Comment les multinationales installées au Maroc voient-elles l'année 2009 ? Pour nombre de leurs filiales, elles s'accordent sur un chiffre d'affaires qui continuera de croître et sur le maintien de leurs budgets d'investissement pour l'année 2009. Au contraire, leur taux de croissance connaîtra un ralentissement relatif. Quand bien même la crise financière a chamboulé les calculs et les prévisions des multinationales en Europe et aux Etats-Unis, leurs filiales au Maroc voient dans 2009 une année de croissance et où elles devront redoubler d'efforts pour maintenir leur pérennité. Dans le secteur des biens de grande consommation, il n'y a pas lieu de s'inquiéter. Pour la grande multinationale américaine Procter & Gamble, on ne peut pas parler de crise au Maroc, si l'on en croit Pascal Houdayer, le directeur général de la filiale Afrique Nord et Ouest. Pour lui, on assiste plutôt à un ralentissement de la croissance du marché. Selon Pascal Houdayer, certaines tailles de marché, relatives à certaines catégories de produits, progressent, mais à un rythme moins soutenu qu'auparavant. Mais ce n'est rien comparé à certains marchés de Procter & Gamble en Turquie ou en Russie, considérés comme des marchés négatifs. «Nous ne pouvons pas parler réellement de crise en ce qui concerne le Maroc. Il s'agit plutôt d'un ralentissement de la croissance.», affirme-t-il. Mais par rapport aux conséquences de la crise financière mondiale, l'on s'est demandé si le budget d'investissement de P&G, ou ses prévisions pour l'année 2009, avaient été revus à la baisse. «En ce qui concerne P&G Afrique Nord et Ouest, il n'y a pas de changement de plans, que ce soit au niveau du recrutement, des budgets, des nouveaux capitaux, des innovations sur nos marques…. Ce sont des investissements que nous faisons pour l'avenir et la pérennité de notre filiale», déclare à Challenge Pascal Houdayer. Le nouveau patron de P&G Maroc et Algérie a pour mission de faire croître le chiffre d'affaires à deux chiffres. «Je reste optimiste» Dans le secteur tout aussi concurrentiel du pétrole, Shell du Maroc, société marocaine et filiale du groupe Shell, augure l'année 2009 avec des ambitions nouvelles. «L'année 2009 sera une année de challenge. Mais je reste optimiste. Car malgré les turbulences au niveau mondial, il faut être vigilant, concernant surtout les charges nécessaires et les dépenses pour rester compétitif dans un secteur concurrentiel. L'année 2009 sera une année de challenge pour le groupe», déclare Mohamed Raihani, PDG de Shell du Maroc. Mais qu'en est-il du budget global 2009 de la filiale ? «Le budget de Shell Maroc pour l'année 2009 correspond parfaitement à nos besoins et prévisions pour cette année. Nous n'avons pas revu à la baisse nos prévisions ou notre budget annuel d'investissement. Quant à un éventuel impact de la crise financière, nous ne pouvons nous prononcer sur ce sujet pour l'instant. La fin du premier trimestre 2009 nous en dira plus», ajoute-t-il. Depuis quelques années déjà, la société progresse à un rythme de +8% en volume par an et le résultat net a doublé depuis 2006. Elle occupe aujourd'hui le 2e rang des filiales Shell d'Afrique. En plus, elle est classée désormais comme première multinationale au Maroc en termes de chiffre d'affaires. Cela confirme le fait que la multinationale enregistre des résultats en progrès. Même dans d'autres secteurs, l'activité des filiales des multinationales ne ralentit pas. Il est vrai que dans certains cas, le taux de croissance est moins important par rapport aux années précédentes, mais leur chiffre d'affaires suit son trend haussier. Mais c'est sans grand effet, comme cela peut l'être sur d'autres marchés pour les mêmes multinationales, où les effets de la crise financière sont patents.