Les centrales nucléaires flottantes peuvent opérer sans discontinuer pendant trois à cinq ans sans être ravitaillées en combustible. L'Akademik Lomonossov, première centrale nucléaire flottante au monde, a été amarrée ce week-end dans le port de la ville russe Mourmansk dans l'Arctique avant de rejoindre la route de la Sibérie orientale près du détroit de Béring (Russie), pour fournir l'électricité aux régions les plus isolées de la planète. Construite par le groupe public nucléaire russe Rosatom, la centrale, qui a été remorquée de Saint-Pétersbourg (nord-ouest de la Russie), sera installée à Pevek, une ville de la région de la Tchoukotka (nord-est de la Russie) où elle fournira de l'électricité à environ 50.000 habitants et remplacera notamment une centrale nucléaire et une centrale de charbon néfaste pour l'environnement. Le bloc flottant massif de 144 mètres de long et 30 de large comporte deux réacteurs d'une capacité de 35 MW chacun (contre plus de 1.000 MW pour les réacteurs de nouvelle génération). Dépourvue de moteur, la barge de 21.000 tonnes pourra, ainsi, alimenter la population locale mais surtout des plateformes pétrolières dans cette zone où la Russie veut développer la production d'hydrocarbures. Les centrales nucléaires flottantes, a souligné Rosatom, peuvent opérer sans discontinuer pendant trois à cinq ans sans être ravitaillées en combustible. La centrale L'Akademik Lomonossov couvre la consommation de 200.000 personnes. Plusieurs groupes de protection de l'environnement dont Greenpeace ont adressé une lettre au directeur général de Rosatom, Alexeï Likhatchiov, demandant un strict respect des normes de sécurité, Greenpeace craignant un "Titanic nucléaire" ou un "Tchernobyl sur glace" 32 ans après l'accident nucléaire de l'usine de Tchernobyl en Ukraine (ex-URSS) qui s'est produit le 26 avril 1986 et appelle les autorités à mettre en place une surveillance internationale.