France C'est une véritable "machine de guerre" contre l'immigration que développe Nicolas Sarkozy depuis qu'il a repris son poste de ministre de l'Intérieur au sein du gouvernement De Villepin. La France se veut à présent bien sélective. On y exige des immigrés travailleurs, jeunes et qualifiés… "Une machine de guerre", c'est en tout cas l'appellation que les associations françaises de lutte contre le racisme et de défense des droits d'immigrés ont attribué aux différentes propositions sur l'immigration, d'abord de Dominique de Villepin alors qu'il était encore ministre de l'Intérieur, puis actuellement celles encore plus directes et décidément mieux argumentées de Nicolas Sarkozy. La polémique secoue les milieux politiques français depuis plusieurs semaines, notamment depuis le 9 juin, date à laquelle Sarkozy a annoncé officiellement un certain nombre de mesures en matière d'immigration. Sans parler explicitement de "Quotas", le ministre français de l'Intérieur en a pourtant exposé tous les principes : "il faut reconnaître au gouvernement et au Parlement le droit de fixer chaque année, catégorie par catégorie, le nombre de personnes admises à s'installer sur notre territoire". En parlant de "personnes", Sarkozy parle bien de "travailleurs", car l'immigration vers le France devrait, selon lui, répondre prioritairement aux besoin économiques de l'hexagone. Mais encore, ce n'est pas n'importe quel travailleur qui serait admis sur le sol français, car le gouvernement De Villepin lève la barre bien haut en exigeant des "travailleurs qualifiés, des créateurs d'entreprises, des chercheurs, des professeurs d'université, par un système de points à la canadienne…" précisera Nicolas Sarkozy inspiré en cette démarche par les expériences de certains pays comme la Grande-Bretagne, le Canada ou la Suisse, des pays qui "choisissent les flux migratoires au lieu de les subir". L'immigration "subie" dans le langage de Sarkozy est celle du regroupement familial, une autre forme d'immigration que le ministre travaille à limiter. "C'est le Parlement et le gouvernement, dit-il, qui doivent fixer chaque année le nombre maximal d'immigrants et le pourcentage de migration économique et familiale". Actuellement en France, moins de 5% du flux migratoire entre dans le cadre de ce qu'on appelle la migration économique. Dans le même sens de la restructuration de la politique d'accueil des immigrés en France, Nicolas Sarkozy a fixé aux services de sécurité sous son contrôle un objectif de hausse de 50% des reconduites à la frontière des immigrés clandestins pour l'année en cours. Faisant ainsi de la lutte contre l'immigration illégale une "priorité de l'action publique". Deux fois moins d'immigrés clandestins en 2005 est l'objectif numéro un de l'actuel ministre français de l'Intérieur qui veut tout aussi bien "mettre un terme aux détournements de procédure, aux mariages blancs, à l'aide médicale d'Etat (…) il faut être rigoureux sur l'appréciation des conditions de revenus, de logement, d'intégration préalables au regroupement familial" a-t-il signalé devant son parlement. Dominique de Villepin dit Amen à son ministre avec qui il se trouve être d'accord sur ses propositions et objectifs en matière d'immigration. Et pour cause, la vision de Sarkozy de l'immigration économique va de pair avec les ambitions de De Villepin en matière d'emploi et de lutte contre le chômage et des objectifs qu'il s'est fixés à ce propos. "Priorité à l'emploi pour nos nationaux, pour ceux qui vivent dans notre pays et pour le futur dès lors que nous aurions d'autres besoins, faire en sorte que nous répondions à l'exigence de notre économie", a-t-il déclaré sur un plateau de télévision et c'est finalement bien légitime…