Après la réunion de la Commission administrative de l'USFP Un fauteuil pour deux. Et l'image véhiculée par la télévision à la veille de la réunion de la Commission administrative de l'USFP, où Youssoufi et Elyazghi se tenaient côte à côte, en dit long sur les capacités, devenues légendaires, de ce parti de savoir maîtriser les conflits internes. L'heure est à la préparation des échéances électorales. Pour le reste, on verra. L'USFP n'est pas un parti qui se laisse traîner dans les futilités du moment. Les traits graves des responsables du premier parti du Maroc, à l'ouverture de la session de la Commission administrative, laissaient entrevoir d'autres soucis. L'heure est à la mobilisation pour faire face aux multiples défis que rencontrent et la société et la classe politique marocaines après les attentats meurtriers du 16 mai. Par conséquent, ceux qui tablaient sur des querelles interminables et sur des joutes oratoires entre antagonistes ont vu leurs illusions s'évaporer avec la canicule ayant sévi ce dimanche. Et dire que bon nombre d'observateurs s'attendaient à une explication grandeur nature au sujet de la récente censure de la transcription de l'émission Fil Wajiha dont le héros n'était autre que le numéro deux Elyazghi. Rien de tout cela n'a affecté la bonne marche de la réunion, présidée par ce même numéro deux et animée du début à la fin par le Premier secrétaire. L'USFP, fidèle à ses traditions militantes a su, encore une fois, faire un pas en arrière tout en franchissant deux pas en avant. Une formule, toute simple mais ô combien significative par rapport au rôle que doit jouer ce parti dans l'étape actuelle et à l'avenir. A tel point que même les frictions avec l'Istiqlal tout au long de l'expérience de l'alternance et au lendemain du scrutin du 27 septembre semblent avoir été mises aux archives. Youssoufi a même tenu à qualifier l'alliance avec le parti de Abbas El Fassi de choix stratégique. De quoi alimenter pendant un instant le débat au sein des bases qui savent mieux que quiconque que les flirts entre les militants des deux partis ne durent que ce que durent les roses. Mais enfin, puisque l'alliance s'étendra à d'autres composantes, notamment à l'alliance socialiste, on mesurera la portée politique d'une telle stratégie eu égard à l'enjeu majeur des élections communales. Alioua ne s'est d'ailleurs pas trompé quand il affirme que ces élections auront une portée internationale. Justement, Khalid Alioua peut s'estimer heureux d'avoir bénéficié d'une procédure exceptionnelle qui a fait adopter par la Commission administrative un projet de liste pour Casablanca. Le député casablancais d'adoption, qui ne cache pas ses ambitions de devenir le premier maire de la métropole, se trouve désormais sur un chemin balisé. Tant pis pour ses détracteurs au sein des bureaux provinciaux, l'essentiel se situe à présent dans la forte implication de tous les militants pour que Casablanca soit dotée de conseils municipaux performants et rénovateurs. Et c'est cela le challenge du directeur de publication d'Al Ittihad Al Ichtiraki. D'ailleurs l'organe central du parti n'a pas échappé aux critiques, même les plus acerbes. Et là encore, la plus haute instance de décision de l'USFP a décidé d'activer la commission de réflexion chargée d'étudier l'épineuse question du développement des médias. En quelque sorte, c'est une manière de souligner que les compromis font partie intégrante de la culture militante de l'USFP. Mais, en tout état de cause, cette formation a donné la preuve de sa grande capacité d'adaptation à toutes les situations. Malgré les querelles, les dissensions voire les animosités personnelles, l'intérêt de la nation prime sur toute autre considération. Désormais, c'est plus uni et plus solidaire que le parti à la rose va au charbon.