Le Premier secrétaire de l'USFP Abderrahmane Youssoufi a mis à contribution la réunion de la commission administrative du parti pour procéder à une action de clarification devenue nécessaire. de clarification devenue nécessaire. L'USFP a réuni dimanche 6 juillet à Rabat sa commission administrative. Les dirigeants du parti ont saisi cette occasion pour tenter de se projeter dans l'avenir et de remettre de l'ordre dans la maison USFP. Cette action de clarification était d'autant plus nécessaire que des dissonances internes qui se sont faites jour récemment ont brouillé quelque part l'image du parti. Origine de cette crise, la brouille entre le Premier secrétaire Abderrahmane Youssoufi et son adjoint Mohamed El Yazghi. La prestation de ce dernier dans l'émission Fi Al Wajiha sur 2M a mis le feu aux poudres. M. El Yazghi estimait avoir été censuré par le quotidien arabophone Al Ittihad Chtiraki puisque le texte de son intervention télévisée n'a pas été publié comme il le souhaitait dans les colonnes du journal dirigé par Khalid Alioua. Le texte en question sera publié exceptionnellement dans «Libération» le journal francophone du parti contrôlé par Mohamed El Yazghi. Il n'en fallait pas plus pour que les observateurs voient dans cette affaire une querelle entre M.M Youssoufi et El Yazghi par presse interposée. Or, le choc des deux têtes du parti ne pouvait provoquer que des étincelles et exacerber les tensions entre le camp des “Youssoufistes“ et celui des “Yazghistes“. Du coup, les commentaires sur fond de spéculations ont fait florès un peu partout. D'aucuns croyaient savoir que les partisans de Youssoufi ont fermé les colonnes de Al Ittihad Al Ichtiraki à l'intervention de l'invité de Malika Malek parce qu'ils estimaient que les déclarations jugées très dures de l'intéressé au sujet des islamistes marocaines ne reflétaient pas la position du parti. D'où le refus de publier les propos de M. El Yazghi qui dans ce cas l'engageaient totalement. D'autres expliquent que Youssoufi et ses amis n'ont pas du tout apprécié le contenu des déclarations de l'intéressé au sujet des islamistes marocains qu'il a le fait qu'il ait pris les devants en s'exprimant le premier sur les attentats du16 mai. D'autres encore chuchotaient que la non-publication de la prestation du premier secrétaire-adjoint dans Al Ittihad Al Ishtiraki cachait des rivalités entre Mohamed El Yazghi et Khalid Alioua dans une course vers le contrôle du parti. Cette assertion suppose que M. Youssoufi a fait de M. Alioua son dauphin. Ce qui n'est pas pour plaire à M. El Yazghi qui se considère comme le futur patron naturel du parti. Le bien-fondé d'une telle approche n'est pas établi. Une chose est sûre : la crise à l'intérieur de l'USFP est antérieure à l'affaire de la prestation de M. El Yazghi sur 2M. Elle remonte à la sortie de Abderrahmane Youssoufi à Bruxelles où il s'est livré à une critique en règle du gouvernement Jettou. Les Yazghistes, qui contrôlent l'appareil du parti, ont cru déceler dans certains propos du chef une insinuation que l'USFP pourrait être amenée à se retirer du cabinet Jettou. Colère des fidèles de Yazghi qui considèrent que cette insinuation est pour le moins déplacée dès lors qu'ils considèrent que l'USFP a décidé finalement d'entrer au gouvernement sur décision de Abderrahmane Youssoufi. Ces malentendus semblent aujourd'hui dépassés à la faveur de la réunion de la commission administrative. Dans son discours, Abderrahmane Youssoufi a rectifié un peu le tir en apportant son soutien dans un style allusif à la prestation de Mohamed El Yazghi sur 2M concernant la responsabilité morale du PJD dans les attentats tragiques de Casablanca. Sans aller jusqu'à adopter le propos de M. El Yazghi selon lequel le PJD doit présenter ses excuses au peuple marocain, le Premier secrétaire de l'USFP a par contre appelé les “courants concernés“ (allusion au PJD) à procéder aux “remises en cause nécessaires“ tout en évitant d'appeler à une confrontation avec ces courants. “ Les divergences au sein du Bureau politique visent à améliorer notre action et le parti est assez mûr pour vaincre les difficultés organisationnelles“, a souligné M. Youssoufi. L'incident est clos. Le premier secrétaire de l'USFP et son adjoint se réconcilient. Cap maintenant sur les élections communales de septembre. Décision a été prise de mettre en place une instance de coordination et de gestion de l'action de l'USFP à Casablanca et une commission chargée de la presse du parti composée de cinq personnes : Youssoufi, Yazghi, Radi, Alioua et Lachgar. Pour ce qui est des femmes, il a été décidé d'établir un quota de 20% pour les candidatures féminines pour les prochaines communales. S'agissant des alliances, M. Youssoufi a déclaré que l'alliance de l'USFP avec l'Istiqlal est “un choix stratégique“ tout en appelant à de larges alliances comprenant “l'ensemble des composantes politiques et civiles dont l'action est inscrite dans un processus de modernisation et de démocratie“. Voilà, l'USFP entend dans la perspective du rendez-vous électoral de septembre se poser en pôle fédérateur de tous ceux qui se réclament des valeurs de progrès et de tolérance. Une plate-forme qui reste, bien sûr, à créer pour qu'elle joue véritablement son rôle de contre-pouvoir et d'antidote à tous les extrémismes.