Après une séance marathonienne mardi 29 juillet à la Cour d'Appel de Casablanca, le procès des accusés impliqués dans les attentats du 16 mai a continué, le jeudi 31 juillet et le vendredi 1er août sous une chaleur caniculaire avec un seul leitmotiv : le niet absolu des détenus qui ont nié tous les chefs d'inculpation dont ils sont accusés. Les audiences ont été par ailleurs émaillées de véritables scènes surréalistes : des accusés qui ont passé le plus clair de la journée à rire entre eux, des familles de détenus qui affichaient un calme à toute épreuve et souvent des réponses anecdotiques. Avec un report d'audience pour les théoriciens de la Salafiya Jihadiya, Fizazi, Chadili et consorts que l'on ne verra à la barre que le mercredi 6 août. Retour sur une semaine pas ordinaire. Le verdict tant attendu n'aura pas eu lieu. Le vendredi 1er août qui devait être une date clé dans l'histoire de la Salafiya Jihadiya, s'est soldé par un report d'audience. Les ténors de la haine et de la violence, Omar Hadouchi, Abdelkrim Chadili, Mohamed Fizazi et Zakaria Miloudi auront fait un simple détour par le tribunal en attendant que les choses sérieuses commencent la semaine prochaine. La Cour a donc décidé au grand désespoir de tous ceux qui ont fait le déplacement de reporter le dossier de Zakaria Miloudi, le leader d'Assirat Al Moustakim jusqu'au 6 août prochain. Elle a du même coup décidé d'ouvrir les débats dans les cas Fizazi, Chadili et Haddouchi le mercredi prochain laissant ainsi à la défense le temps de préparer sa plaidoirie. Ceux dont les noms ont été le plus cités et qui formaient le noeud gordien entre tous les accusés puisqu'ils ont au moins une fois été attirés par leurs prêches dans les mosquées ou lors de séances moins publiques, ont vu le sort leur accorder encore quelques jours de répit. Mercredi 6 août qui s'annonce, selon certains avocats, comme une journée pour le moins dure. Dans la foulée, la Cour a reporté les audiences de Saïd Nquiri et Abdelhak Hamidi au lundi 4 août et les cas Saïd Ghilane et Saïd Akmir au mardi 5 août. La suite de la journée aura été très monotone vu que les détenus qui ont été entendus n'étaient pas du même calibre que les fameux théoriciens du Jihad qui devaient répondre de chefs d'inculpations pour le moins extrêmement lourds de conséquences. On aura entendu, ce vendredi les dires de Hassan Benhaffou qui a tout nié en bloc, et Saïd Melouli qui, lui, a reconnu avoir été du groupe de ceux qui sortaient faire des rondes pour prêcher la bonne voie (Anahiou ani al mounkar wa al amr bi almaârouf). Il a aussi reconnu qu'il récitait à ses condisciples le contenu de Kitab Al Madamine, un sacro-saint ouvrage, devenu la référence de groupuscules extrémistes. Et ceci malgré un niveau scolaire de quatrième année secondaire qui ne lui permet pas d'être au fait de toute "la richesse" d'un tel livre ! Comme on s'y attendait, les deux compères ont nié avoir aucune idée sur un groupe ou un courant appelé Salafiya Jihadiya et qu'ils ne savaient rien sur les attentats de Casablanca. De son côté Saïd Mellouli, considéré comme un Emir a dit que cette appellation "n'était pas en vigueur dans la cellule à laquelle j'appartenais, et qui était constituée de quatre personnes actives pendant trois mois seulement". Selon le détenu, cette cellule s'est décomposée d'elle-même après la mort de son fondateur. Ce vendredi donc n'aura pas livré tous ses secrets et le suspense qui planait en début de journée sur le tribunal ne s'est pas dissipé après l'audition des autres détenus poursuivis dans l'affaire du groupe Hassan Taoussi. Rien à signaler sinon la lourdeur des corps des uns et des autres, éreintés par une chaleur insupportable et des visages décomposés par des heures d'attente. Reste que la veille, le jeudi 31 juillet, les choses n'ont pas été aussi plates ni aussi maigres en informations. Dans cette monotonie des dires, dans toute cette cacophonie où les accusés dégoupillaient tout ce qui leur passait par la tête, il y a au moins un point commun : presque tous les accusés présentés devant le juge durant cette semaine, ont avoué avoir passé des jours tranquilles à Oued El Maleh. S'ils ont tous nié les crimes dont ils sont accusés, ils ont presque tous avoué avoir participé à des campements dans la région de Mohammédia, en solitaire ou en groupe. Fait curieux, c'est que cet endroit devenu aujourd'hui célébrissime, s'apparente plus à une promenade de santé pour des jeunes désoeuvrés ou en mal de calme, qu'à un véritable camp d'embrigadement où les tentes sont dressées à longueur d'années au vu et au su de tous. Devant une assistance ébahie par la facilité avec laquelle les détenus évoquaient leurs nuits à la belle étoile, ils étaient plusieurs à raconter de longues journées à ne rien faire ou alors à profiter " de la beauté de la belle nature du coin " comme l'a dit un des détenus qui est aussi, apparemment, un grand chasseur de tortues ! Le bonhomme racontait comment il passait dix jours à Oued El Maleh à contempler le bleu du ciel le jour et les étoiles la nuit en allant attraper de temps à autre une tortue. Devant les rires de l'assistance sur " la drôlerie " de l'histoire, on a oublié de penser que c'est là un grave délit de planter son piquet dans la nature et d'y séjourner pendant des jours sans que personne ne soit avisé ni qu'aucune autorisation ne soit délivrée aux concernés pour aller faire du camping dans l'arrière pays. Mais nous n'étions pas au bout d'une journée interminable dans une salle où la canicule le disputait à la lourdeur des évènements. L'Oued aura donc été le point de repère des kamikazes et de leurs amis, le point de chute quand les choses se compliquaient et le lieu de cachette après les attentats du 16 mai. Ils étaient presque tous unanimes à citer l'endroit comme un lieu de prêche et d'entraînement où certains passaient jusqu'à trois semaines sous des tentes à la lisière de la ville en toute quiétude sans qu'ils soient dérangés par qui que ce soit. Le 9 mai, un drame est évité Aziz Chafiï fait partie du groupe Khalid Aït Chihab qui a été entendu mardi 29 juillet par le juge. Il est le cousin de l'un des kamikazes du 16 mai, Mohamed Al Gharbaoui. Son passage devant le juge aura été un moment de grande révélation. Pour la première fois, nous entendons parler d'attentats prévus et préparés pour le 9 mai. Dans la salle, un silence ponctué de quelques mouvements, comme si l'assemblée voulait vérifier que ce qui a été dit, n'était pas une hallucination. Aziz détaillait : " Abderrazak Rtioui est venu me voir le vendredi 9 mai dernier et m'a dit que " Drari " (les gosses) allaient effectuer une opération, mais je ne l'ai pas cru. Abderrazak m'a demandé de parler à mon cousin Al Gharbaoui qui a nié tout en bloc ". Pour ce jeune homme, né en 1980, étudiant à l'université, ce n'est que le lendemain des attentats du 16 mai qu'il a réalisé l'horreur de la chose : " je n'ai appris les événements que le lendemain puisque j'étais pris dans les préparations de mes examens chez ma sœur. Ce sont Rachid Jalil et Abderrazak Rtioui qui me l'ont dit. Rachid avait rasé sa barbe et Abderrazak l'avait juste taillée un peu." Aziz dira plus tard que lui-même avait rasé sa barbe car dans son quartier les gens le traitaient de terroriste et qu'il faisait partie des kamikazes. Il s'en ira comme tous les autres, en compagnie de ses deux amis à Oued El Maleh : "j'avais peur des interrogations de ma tante dont le fils s'est suicidé avec les kamikazes. Je suis resté une demi-journée à l'Oued et je suis revenu au quartier". Quand le juge lui pose la question relative au fameux Abdelhak "Moul Essebbat", Aziz répond que cette personne est charismatique.Elle suscite l'intérêt de tous, mais qu'il ne l'a jamais connue, par contre il avoue avoir déjà assisté à des prêches d'Abou Hafs et qu'il se rendait souvent dans la mosquée de bloc Al Koudia à Hay Mohammadi où il suivait les cours de Azzedine Taoufiq et Belkadi. Le même jour Abderrazak Rtioui revient aussi sur cette journée du 9 mai où des attentats devaient avoir lieu et qui ont été annulés pour une raison ou une autre. Abderrazak ne connaîtrait pas le célèbre "Moul Essebbat" et n'aurait jamais distribué des tracts et des textes devant les mosquées ou dans la rue. Il reconnaît cependant certains noms puisqu'ils habitaient près de chez lui au bidonville Thomas. On en arrive donc aux inévitables sorties à Oued El Maleh : " j'y suis allé trois fois pour me détendre et on n'a pratiqué aucun sport. La première fois, nous sommes restés deux ou trois jours, et c'est là que Mohamed Mahni (l'un des kamikazes) a donné un prêche qui n'a pas pris beaucoup de temps." La deuxième sortie a eu lieu, selon les dires de l'accusé, six mois plus tard, et c'est à ce moment que Bouchaïb Moussadek s'est joint à eux. Lors de la troisième sortie, Abdellatif Amrine est sorti avec eux à l'Oued. Après, l'accusé a raconté comment Saïd Abid est venu chez lui pour lui confier un secret : "il m'a demandé de jurer, et comme nous sommes voisins et que nos deux familles ont pris l'habitude de se fréquenter régulièrement, j'ai pensé qu'il s'agissait d'une histoire de famille. Il me dit alors que "drari" (les gosses) allaient exécuter une opération. J'ai eu peur surtout quand il m'a dit que cela se passerait à Casablanca et que Khalid Benmoussa, Al Arbaoui, Ettayî et Mahni étaient de ceux qui allaient assurer le travail." La suite de l'histoire est un va-et-vient entre amis où le détenu disait qu'il voulait les dissuader d'aller au bout de leur plan, et qu'ils lui avaient dit "Dkhoul souk rassek". On saura plus tard que les attentats prévus visaient un café. Où et comment ? Impossible de le savoir. Le détenu disait ne pas avoir tous les détails de cette affaire. Saïd Rtioui lui aurait dit, par contre, que ces attentats devaient avoir lieu le 9 mai . La suite de l'interrogatoire nous dira que le détenu avait travaillé pour la Lydec dans son douar, qu'il s'était présenté aux élections sous la bannière de l'PND, et qu'après le 16 mai, il s'était réfugié à Oued El Maleh. Les noms qui seront cités cette journée se comptent par dizaines pour ne pas dire par centaines. On voit à quel degré les populations ont été livrées à des fous qui ratissaient les ruelles sombres des bidonvilles et autres quartiers de bas-fonds à la recherche de gamins ou d'hommes en mal de repères prêts à s'enrôler pour eux. Tous les lieux sont bons pour ouvrir la séance du prêche et pour entamer un long discours sur Ahl Assouna, le jihad, la Tchétchénie, les véritables valeurs de l'Islam qui deviennent alors synonymes de haine et de violence. Des têtes tombent Dans la salle 8 de la Cour d'Appel, il fait très chaud, ce vendredi 1er août. Un collègue reçoit un coup de fil et nous parle à voix basse des têtes qui sont tombées à Fès. Une mère derrière nous prête l'oreille : "Combien ? combien ?" "Trente ans de prison ferme". Elle n'avait plus de voix. Le bruit a vite couru dans la salle et les femmes qui étaient là ont commencé à donner de la voix alors que pendant des heures, elles étaient occupées à dialoguer par mime avec leurs enfants ou leurs proches. Le nom de Mustapha Ettaki a donné lieu à tant d'explications. Les trente ans de prison ont jeté sur la salle un vent froid au milieu de cette lourdeur où rien ne respire. Défilent les noms au téléphone : Khalid Bouassriya, Mohamed Zeghnana, Idriss Salih qui écopent de 15 ans de prison ferme, Hamdou Khalifa, Mohamed Bendali, Mohamed Benhammou, Saïd Abdelmalek et Khalid Tajri qui s'en sortent avec 10 ans de prison ferme. Le téléphone vibre encore une fois : Abdellatif Mounjim, Khalid Ferkcha, Taoufi Allah Brik, Jalal Moueden, Saïd Rebbah, Abdelali Brik, Mohamed et Jamal Taki, Redouane El Alami, Ismail Habibi, Mohamed et Driss Saem et d'autres qui en ont eu pour 5 années de prison ferme. Notre source se fait rabrouer par deux autres journalistes qui prenaient des notes et que les chuchotements dérangeaient. Elle quitte la salle et on ne saura pas la suite des verdicts de Fès qui auguraient du pire à Casablanca pour les jours futurs. "On s'attend à des jugements sévères ici aussi", jette un avocat pressé de reprendre son poste après une cigarette fumée à la hâte. Dans cette atmosphère de peines, les non-lieu de Safi pour le groupe de Youssoufia passent comme un léger vent timide qui n'a même pas effleuré les gens. Après ces intermèdes qui ont secoué les familles présentes dans la salle, les détenus qui ont dû être avertis par les gestes de leurs mères ou sœurs, ont commencé à bouger derrière leur enclos en verre blindé. Comme durant toute cette semaine, où ils avaient passé la majeure partie de leur temps à discutailler entre eux, ils avaient repris les choses en douceur, se consultant, regardant à gauche et à droite. Certains avaient l'air de ne rien savoir et s'occupaient à cajoler et caresser leurs barbes. D'autres s'épongeaient le front avec leurs manches ou passaient les mains sur leurs crânes luisants de sueur. Quand l'un d'entre eux était appelé à la barre, certains se retournaient vers les familles comme pour chercher un regard ou un quelconque geste pour comprendre ce qui va se dire ou se faire. On sentait à la fois un mélange de laisser-aller et d'ennui comme si les accusés étaient là pour un moment de détente qui durait longtemps, plus longtemps que prévu et qu'ils étaient pressés de revenir là où ils étaient. Ils n'étaient pas amaigris ni éreintés, semblaient pour le moins normaux sans indices apparents de fatigue ou de maladie. Ils étaient aussi très décontractés et gais pour la plupart. Des visages souriants, très ouverts sans la moindre peur qui vient obscurcir un regard franc ou une attitude sûre. Cette même attitude qui fait que devant les questions du juge, certains détenus répondaient à la limite du respect en élevant la voix plus qu'il ne fallait pour se faire entendre par toute la salle et marquant le ton comme si les questions qui fusaient irritaient leur bon sens. Pour certains, cette attitude frisait l'arrogance, pour d'autres, on notait dans les réponses une teinte d'ironie comme celui qui disait qu'il allait à l'Oued pour passer du bon temps, chasser les tortues et pêcher du poisson. Ou l'autre qui fréquentait la mosquée à côté de laquelle d'autres "fils du derb fumaient des joints". Pour l'ensemble, on ne sentait aucun remords traverser la voix ni aucune feinte pour attendrir et le juge et les assistants comme si les hommes à la barbe et ceux qui l'avaient rasée s'étaient donné le mot pour arborer des silhouettes tout terrain adaptables à tous types de verdict et à toutes les tournures que le procès pouvait prendre. Par moment, au milieu de cette salle où les policiers quadrillaient les lieux et les mères tournaient la tête dans tous les sens comme des automates, le passage des détenus à la barre devenait comme une espèce de jeu où l'on va répondre par oui ou par non, réciter ce que l'on avait appris par cœur même si la question posée était aux antipodes de ce que l'on déblatérait, le corps rigide, le doigt levé en signe de force ou de conviction ou tout bonnement de gaucherie mal déguisée. Le désespoir des mères Pour une mère, son fils ne faisait jamais sa prière et fumait des joints et pourtant il est accusé comme les autres islamistes. Oui, on en est venu à s'affubler de tous les sobriquets pour éviter de fricoter avec les barbus. Ce qui jette beaucoup d'ombre sur les dires de certains qui ont voulu insister sur le fait qu'ils étaient très loin des préceptes de la religion comme si cela pouvait les faire sortir de leur pétrin ! Il ne restait plus qu'à s'accuser d'être un dépravé, soûlard et drogué, athée même pour se démarquer de la cohorte de barbus assis derrière dans le box en verre, et qui rigolaient à l'écoute de déclarations aussi surréelles qu'inattendues. Pour les avocats, les détenus répondaient aux questions comme ils pouvaient. "Certains d'entre eux ne comprennent même pas le sens des questions du juge, alors les réponses vont dans tous les sens". Et il y en avait qui étaient tout à fait inattendues ou pour le moins incroyables comme celui qui disait venir devant ce magasin écouter les prêches et qui ne se doutait pas que ce qu'on lui mettait dans le crâne était de la haine pur jus. Ou l'autre qui dit ne pas savoir encore ce qui s'est passé le 16 mai, alors qu'il fréquentait ce qu'il disait être de simples Oulad Derb qui se sont avérés être de véritables bombes ambulantes. Pour les mères, qui affichaient durant cette semaine des allures de pauvres personnes, traînant des djellabas éculées et des sandales usées, les choses sont incompréhensibles : "je ne sais pas ce qu'ils disent tous, je voulais juste voir mon fils, et je l'ai vu". Quand on pose des questions sur le fils en question, en dialecte marocain à deux doigts des oreilles de la bonne femme, elle semble frappée de soudaine surdité et se détourne comme si le fait de lui demander si son fils avait vraiment fait partie de ces bandes de patrouilleurs qui sillonnaient les rues munis de matraques pour instaurer la loi, était une insulte suprême à laquelle seule le silence et la fuite pouvaient répondre. Le mot innocent semble le plus apte à franchir toutes les lèvres dans cette assemblée. A en croire les mères, tous ces détenus accusés de crimes horribles contre l'Etat, la sécurité du pays, attaque à main armée, association de malfaiteurs, préméditation de crimes sur des personnes avec coups et blessures…, sont des anges qui ne savent rien de rien et qui sont là par hasard ou par erreur. "Ton fils était l'ami des kamikazes. Il les fréquentait, leur parlait, allait à la mosquée avec eux. C'est lui qui l'a avoué tout de même". "Ah, il a dit ça ? Je ne savais pas qu'il avait dit ça !". Et comment ? Il y en a qui ont avoué avoir visionné des cassettes sur la guerre sainte en Tchétchénie et en Afghanistan. D'autres assistaient régulièrement aux leçons des "grands maîtres" et étaient fiers de faire partie de ceux qui avaient le privilège d'être devant la personne de Fizazi ou Abou Hafs… Et d'autres qui parlaient des camps d'entraînement de Oued El Maleh et des nuits entières de prêches et de discours… Tout ceci semble survoler l'entendement de ces mères qui, tard dans la soirée du jeudi, sont parties en groupe, implorant Dieu de venir en aide à leur progéniture pour la sortir de ce box où elle était comme des personnes désarçonnées qui ne savaient pas où elles étaient et laissaient l'insouciance même factice, couvrir une perdition profonde et peut-être même sans retour ni espoir de salut.