Le parquet général a requis, vendredi 26 octobre, devant la Cour d'appel de Salé des peines allant de 5 ans d'emprisonnement à la peine de mort dans l'affaire d'Ansar Al Mahdi. Le procès se poursuivra le 15 novembre. Les sentences requises sont à la mesure de la gravité des faits qui leur sont imputés. Les 51 accusés de terrorisme membres de la cellule de Hassan Al Khattab risquent des peines allant de 5 années de réclusion ferme à la peine capitale. Dans son réquisitoire prononcé lors de la séance du vendredi 26 octobre du procès du groupe d'Ansar Al Mahdi, le procureur général près de la Cour d'appel de Salé a qualifié la cellule terroriste de «dangereuse». Le parquet a réclamé l'application des dispositions de l'article 154 du code pénal à l'encontre de Hassan Al Khattab, récidiviste et chef présumé du groupe terroriste. Ce qui peut valoir au principal accusé, s'il est reconnu coupable, la peine de mort. Selon le procureur général, les accusés ont reconnu les faits qui leur sont reprochés lors de l'enquête préliminaire et que Hassan Al Khattab avait déclaré que son groupe entretenait des liens avec la nébuleuse terroriste Al Qaïda. Selon les conclusions de l'enquête, le groupe planifiait des attaques et des attentats terroristes contre des sites touristiques, des édifices publics ainsi que des assassinats de personnalités politiques. Le groupe avait procédé également à la fabrication des explosifs, soutient le parquet. Le procureur général a affirmé, en outre, que Yassin Ouardini, chef de l'aile militaire du groupe, «aurait choisi une localité près de la ville de Nador pour effectuer des entraînements militaires en vue de mener le jihad au Maroc». Le parquet a parlé également dans son réquisitoire d'un autre camp, évoqué lors de l'enquête préliminaire, qui aurait été mis en place près de la ville d'Ouazzane. À noter que la Cour a décidé de poursuivre le procès, jeudi 15 novembre, pour entendre les plaidoiries de la défense. Par ailleurs, la chambre criminelle chargée des affaires de terrorisme de la Cour d'appel à Salé a poursuivi vendredi 19 octobre l'instruction de l'affaire. La Cour avait auditionné plusieurs accusés, dont Samir Chami de Casablanca, qui comparaissait pour la première fois devant la chambre criminelle avant de décider de reporter le procès pour la semaine prochaine. Ce report a été décidé par la Cour en raison de l'état de santé de Hassan Al Khattab, qui n'a pas pu répondre aux questions de la Cour et des avocats de la défense. En outre, parmi les 50 accusés figurent quatre femmes, quatre ex-gendarmes et sept anciens militaires. Un seul mis en cause a comparu en état de liberté provisoire. Les membres de la cellule sont poursuivis, chacun en ce qui le concerne, pour «constitution de bande criminelle en vue de préparer et de commettre des actes terroristes», «atteinte grave à l'ordre public», «collecte et gestion de fonds dans l'intention de les utiliser dans des actes terroristes», «appartenance à une association non reconnue» et «réunions publiques sans autorisation». La cellule, démantelée en juillet 2006, a été fondée par Hassan Al Khattab à sa sortie de prison après avoir purgé une peine de deux ans pour son implication dans les attentats terroristes du 16 mai.