Cinq membres de la Salafia Jihadia, poursuivis dans le cadre de la loi antiterroriste, ont été condamnés par contumace, vendredi dernier, à vingt ans de réclusion criminelle. Le procès des cinq membres du Salafia Jihadia accusés dans le cadre de la loi antiterroriste pour association de malfaiteurs dans le dessein de commettre des attentats terroristes, tenue de réunions sans autorisation et incitation au jihad par la violence, a été débattu vendredi dernier devant les magistrats de la Chambre criminelle près la Cour d'appel de Rabat. Les mis en cause Mustapha Baouche, Karim Outah, Abderahman Lafkih, Mohamed El Karbouzi et Abdellah Saber, cinq membres très dangereux de la Salafia Jihadia qui avaient fourni une grosse aide financière au groupe de Pierre Richard Antoine. Les accusés dans ce groupe se trouvent toujours en fuite et selon des sources judiciaires, ils avaient quitté le territoire national juste après les attentats du 16 mai. Ils ont alors été jugés en leur absence et condamnés donc par contumace à vingt ans de réclusion criminelle chacun. La cour présidée par M. El Aboudi a lancé un mandat d'arrêt international à leur encontre. Dans le même cadre, un autre procès qui implique un seul accusé à savoir le dossier n° 22/ 2003/ 940 a été lui aussi débattu par la même cour. D'après les poursuites judiciaires, Fenane Mohamed est impliqué dans le groupe d'Abou Hafs et de Hassan El Kattani déjà condamnés par la Cour d'appel de Casablanca à vingt ans de prison ferme. Durant l'audience de vendredi, Fenane a reconnu avoir eu des contactés avec les deux salafistes qui tenaient des réunions dans une mosquée à Fès où ils donnaient des cours sur le jihad. Le rapport de l'instruction judiciaire affirme que Fenane avait invité les deux takfiristes à la fête du mariage de sa fille durant laquelle ils avaient parlé longuement des attentats terroristes du 11 septembre. Pour ce qui est du réquisitoire du substitut du procureur général, Fenane était membre de Daoua wa Tabligh avant d'intégrer en l'an 2000 la mouvance intégriste de la Salafia Jihadia. Il n'a jamais été considéré comme étant un membre actif des intégristes, mais, l'avocat général l'accuse d'avoir porté une aide financière audit groupe en s'achetant une photocopieuse qu'il utilisait afin de ramasser l'argent nécessaire pour aider les familles des condamnés dans le groupe et celles des martyres tués en Afghanistan. Il est poursuivi aussi d'avoir participé aux frais d'une mosquée qui avait été transformée en refuge pour les salafistes de la ville. Fenane habitait dans une maison qui avait été louée à d'autres salafistes impliqués dans les attentats ayant secoué la ville de Casablanca au mois de mai dernier. Et bien avant son arrestation, il avait été aperçu par les éléments de la police judiciaire de la ville de Fès à l'intérieur du tribunal de première instance où il était venu assister au procès d'un autre accusé dans le même cadre. Ce dernier avait été libéré après avoir passé deux mois derrière les barreaux. L'autre accusation relative au dossier de Mohamed Fennane est celle de détention de cassettes non autorisées à la vente et incitant au jihad. Durant l'audience de vendredi, Fennane a nié toutes les accusations portées à son encontre. Il n'a jamais connu Abou Hafs ni Kettani, et n'avait aucun rapport avec toute forme d'intégrisme. Il s'agit tout simplement d'un barbu comme tant d'autres qui se rendent chaque jour pour faire sa prière en tant que bon musulman qui ne cherche en aucun cas de lier une relation avec des terroristes. Dans sa plaidoirie, l'avocat chargé de le défendre, n'a pas manqué de souligner que son client est doté de plusieurs qualités humaines, c'est un homme qui aime aider les gens dans le besoin et de toute façon, il a nié toutes les accusations durant toutes les étapes du procès depuis sa première présentation devant le juge d'instruction. Après délibération, Mohamed Fenane a été jugé coupable et condamné à deux ans de réclusion criminelle. Sept autres procès ont été reportés au 26 décembre prochain à savoir le dossier n° 22/2003/ 977 qui implique un seul accusé Khalid Boukri pour association de malfaiteurs dont l'objectif est celui de commettre des attentats terroristes et vols commis avec violence. Le dossier n° 22/2003/976 qui implique deux accusés Abderahman El Machichi et Mohamed Kiwi poursuivis pour vols qualifiés et avec violence et pour association de malfrats. Le dossier n° 22/2003/1006, un seul accusé, le n° 22/2003/1051 un seul accusé poursuivi pour tentative d'agression et pour association de délinquants dans le cadre d'un projet de groupe ayant l'idée de s'attaquer à la sécurité de l'Etat, le dossier 22/2003/1052 implique aussi un seul accusé Mustapha Lahlou poursuivi pour association de malfaiteurs, atteinte à la vie des gens et agression, et deux autres dossiers qui impliquent d'autres membres de la Salafia Jihadia. A propos de ces deux derniers dossiers, l'avocat qui se charge de leur défense a demandé à la cour de leur accorder la liberté provisoire en attendant la fin du procès. Après délibération, la demande a été refusée.