Hassan Taoussi, l'un des trois kamikazes qui a renoncé à la dernière minute de se faire exploser, comparaît aujourd'hui, avec 18 autres kamikazes de réserve, devant la Chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca. Hassan Taoussi, 23 ans, est l'un des trois kamikazes qui a renoncé à la dernière minute à se faire exploser lors des attentats du 16 mai. Ce jeune homme, qui comparaît aujourd'hui devant la Chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca avec 18 autres kamikazes de réserve, était l'un des piliers des attentats qui a assisté à la préparation des explosifs. Selon ses déclarations devant les enquêteurs, les attentats devaient être perpétrés le vendredi 9 mai. Mais ils ont été ajournés au vendredi suivant suite à l'insuffisance des produits explosifs qui devaient être bourrés dans des extincteurs achetés chez des ferrailleurs. Hassan Taoussi, qui était au courant de toutes les phases des préparatifs aux attentats-suicides, a expliqué aux enquêteurs avoir été, depuis le mercredi 14 mai, en compagnie de Abdelfettah Boulikdane, l'un des kamikazes morts à l'hôtel Farah et Mohamed Omari. C'est ce dernier qui a ramené des seaux et qui a préparé leurs couvercles en coupant en forme de disques des plaques de métal. Quant à Boulikdane, il s'est chargé de mélanger dans chaque seau un demi-kilo de sel, un demi-kilo de poudre, trois kilos d'un produit explosif en poudre et un autre produit dont Taoussi ignore la nature, au bout duquel il a mis une mèche. Il a mis un seau dans chaque sac à dos. C'est Mohamed Hassouna, l'un des kamikazes morts le 16 mai, qui s'est chargé de tirer les documents expliquant les préparations des explosifs des sites internet et qui se chargeait de sa traduction de l'anglais à l'arabe, précise Hassan Taoussi. Concernant l'examen des dossiers par la cour, il semble, d'une audience marathonienne à l'autre, que la Chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca ait l'intention d'achever les procès des attentats du 16 mai avant la fin août. Durant une semaine (entre le 21 et le 29 juillet) pas moins de 29 des 83 prévenus impliqués directement et indirectement dans les attentats du vendredi noir à Casablanca ont été interrogés. En effet, mardi dernier, la Cour a fixé au lundi 11 août, les plaidoiries de la défense. Le rythme des audiences permettrait d'interroger les 54 prévenus restants pendant douze jours. L'audition de treize prévenus depuis 17h jusqu'à minuit, mardi dernier, en est une illustration. La Cour a interrogé lors de cette séance, Mohamed Jennah, Salahdine El Haddad, tous deux âgés de 26 ans, Ahmed Makhfi, 25 ans, Mustapha Hirba, 31 ans, Saïd Bennis, Saïd Nadari, âgés de 27 ans, Abdelhak M'hindate, 19 ans, Omar Kassi, 18 ans Rachid Jadil, 28 ans, L'Husseïne Aït Ouârab, Abdelilah Sebbar, 33 ans, son frère, Abdelhak Sebbar, 35 ans et Salah Hassi, 24 ans. Ils ont tous nié être des adeptes de la Salafiya Jihadia, et avoir été au courant des attentats-suicides du 16 mai avant leur déclenchement. Ils ont également nié avoir participé à des sorties pour malmener les couples qui se cachent loin des yeux des curieux, avoir usurpé la fonction de policiers pour arrêter les délinquants qui cambriolaient les baraques au douar Lahraouiyine, à Casablanca. En revanche, Mohamed Janah a reconnu avoir transporté, le 24 mai, à bord de son grand taxi, Brahim Hamdi, l'un des plus dangereux adeptes de la Salafiya Jihadia en fuite, en compagnie de sa mère, à destination de la gare routière Ouled Ziane. «Mais je ne savais pas qu'il était impliqué dans les attentats… », a-t-il précisé. Par ailleurs, Abdelilah Sebbar a reconnu avoir invité chez lui des théoriciens de la Salafiya Jihadia, tels que Abdelkrim Chadili, Abdelwahab Rafiki, alias «Abou Hafs», Mohamed Fizazi, alias «Abou Mariam», Îssam Bachir, Abdelaziz Bourraq, Hassan Kettani et Omar Haddouchi. «C'était des cours publics et non pas privés et tout le monde pouvait y accéder !… » Cependant, ils ont nié avoir été au courant des attentats avant leur déclenchement ou avoir une idée sur les explosifs. Ils ont nié également avoir une relation directe avec Mohamed Omari, le kamikaze qui a renoncé à la dernière minute à se faire exploser et Yassine Lahnech, kamikaze de réserve. La Chambre criminelle devait reprendre aujourd'hui l'interrogatoire des autres mis en cause.