I. - Les prophéties de Khatib Le Dr Abdelkrim Khatib passe ses loisirs politiques à de bien étranges pratiques : il s'adonne à la sorcellerie. Ce qui est répréhensible en ces temps où les “adorateurs de Satan” pullulent. Sorcellerie est d'ailleurs le terme impropre. Disons, pour être plus près de la vérité, qu'il essaye de lire l'avenir qu'il voit sombre et menaçant. Et s'il ne compose pas comme son illustre prédécesseur, Nostradamus des quatrains prophétiques, il se répand en déclarations et en interviews alarmantes sur la préparation de “coups d'Etat” dirigés contre la Monarchie et dont il est seul - avec leurs probables acteurs - à savoir quelque chose. Naguère, notre bon chirurgien avait essayé de faire son cocon - la première syllabe serait de trop - en dénonçant l'éternel “complot” de la gauche contre le régime de Hassan II. Il l'accusait d'avoir trempé dans les deux tentatives de putsch qui ont visé feu Hassan II. Et pour lui, c'était simple, qui a comploté hier complotera demain. Aujourd'hui ce sont certains “services sécuritaires” que le Dr Khatib montre du doigt et désigne comme autant de dangers à la vindicte publique. Ce qui, fort heureusement, ne trouve pas beaucoup d'écho. Craignons qu'il n'achève sa carrière en Cassandre qui déchiffrait le malheur partout. II. - Abbas El Fassi dans la tourmente N'allez surtout pas croire que Abbas El Fassi a été triomphalement reconduit dans ses fonctions de secrétaire général du parti de l'Istiqlal, lors de son XIVème congrès. Que nenni ! Il a fallu qu'il bataille âprement contre ses adversaires déclarés ou anonymes. Et ils étaient nombreux qui dénonçaient pêle-mêle sa “mauvaise gestion” des affaires de l'Istiqlal, son “inexpérience” politique, son “ambition surdimensionnée”, les “casseroles” qu'il traîne en externe comme le scandale Annajat et en interne, la “naturalisation” en authentiques istiqlaliens de Ghellab et de Douiri qui n'ont d'Istiqlaliens que le patronyme et qui sont devenus ministres par la grâce de Si Abbas. “L'unanimité” qui s'est faite autour de son nom n'était donc que de façade. Une façade en trompe-l'œil, mais qui ne trompe personne. Seul point positif à mettre à l'actif de ce congrès : l'entrée en force des jeunes au Comité exécutif du parti. Un parti qui compte en siècles l'âge de ses dirigeants tant au Conseil de la présidence qu'au Conseil national. On a bien raison de dire que l'Istiqlal est le plus “vieux” parti du Maroc. Et si Abbas El Fassi n'est pas tout à fait un “croulant”, il devra lui, et dès à présent, se préparer à quitter son poste dans quatre ans. On ne rempile qu'une seule et unique fois. Ainsi le veulent les statuts. Dure, dure la vie de Si Abbas.