L orsqu'un sous-marin rencontre un sous-marin que peuvent-ils se raconter sinon une histoire de sous-marins. De deux submersibles qui se cognent en plein Océan Atlantique, on ne saura jamais qui avait la priorité. L'un Français l'autre Anglais. Ils appartiennent à deux pays hautement industrialisés. Membres du G7 ou 8 on ne sait plus. Alors qu'en comptant la Chine ils sont 9. Presque dans le même temps un satellite en activité cogne un satellite mort. L'un américain l'autre Russe. Priorité au vivant ou au mort ? A l'évidence la circulation n'est pas réglementée, ni dans l'espace ni au fond des mers. Cependant c'est une question secondaire sinon mineure. L'important est de savoir pourquoi et comment deux submersibles arrivent à se télescoper. On reste interdit en apprenant que cela est dû aux progrès technologiques en Angleterre et en France. Les deux submersibles sont furtifs, indécelables par les radars et inaudibles, leurs mouvements étant similaires à ceux des fonds des mers. D'une certaine manière des sous-marins qui n'existent que pour eux-mêmes : aveugles et sourds. Ce pourrait être la description des jouets, ou la définition de l'absurde. Combien cela coûte-t-il ? Secret défense. En tout cas on peut penser que le budget alloué à la recherche dans ce domaine est infiniment plus conséquent que celui de la lutte contre le cancer. Il n'est pas outrecuidant de se demander à quel niveau se situe la participation de ces pays à la solidarité internationale en faveur des pays sous-développés. Cette question concerne non seulement ces pays mais désormais l'ensemble du G20. Il serait intéressant de voir la réaction des pays concernés si l'ONU interdisait la vente d'armes aux pays sous-développés justement. Cela voudrait dire que si les membres du G9 voulaient en découdre, qu'ils le fassent entre eux. Comme en 40. Il est évident que nul ne ferait une proposition aussi hurluberlue au Conseil de Sécurité dont tous les membres sont des fabricants d'armes. A l'assemblée générale non plus, car tous les membres sont des importateurs . On peut comprendre que les pays sous-développés importent des armes légères. L'ordre établi peut être menacé. Quelques blindés et même des hélicoptères sont parfois utilisés contre des civils pour les rendre à la raison. Mais il y a aussi souvent la tête du voisin qui ne vous revient pas. Ou que l'herbe est plus verte ailleurs. Alors il faut des chars et même des avions supersoniques. Et comme un pays sous-développé n'est pas forcément impécunieux, certains Etats aux territoires étroits acquièrent les armes les plus sophistiquées. On se demande du reste comment peuvent s'entraîner les pilotes des avions supersoniques sans survoler un pays voisin. Ce serait d'ailleurs un commerce lucratif de louer son espace aérien. Ce n'est ni aujourd'hui ni demain que l'industrie des armes connaîtra une crise. Cette industrie, grâce à ses chercheurs, a parfois un aspect comique sinon ridicule. L'un de ces pays avancés vient de mettre au point un fusil à tirer dans les coins. C'était une plaisanterie, cela devient une réalité. C'est une merveille de technologie qui permet de tuer l'ennemi sans être vu. Seulement c'est une arme tellement complexe qu'il faudra former des soldats ingénieurs et trouver des ennemis qui veulent bien se laisser tuer. Tout bien pesé, on peut affirmer que la crise mondiale connaît un secteur épargné. Les pays exportateurs se chargent souvent de créer ou d'attiser des conflits. Le jour où les importations cesseraient, ce serait l'étranglement des paradis fiscaux où prospèrent en paix les commissions et les rétro-commissions. n