y a le temps des élections et le temps qui suit les élections. Même pour ceux d'entre eux qui s'en sont honorablement sortis il reste toujours des séquelles, des déceptions et des rancunes dures à gérer. Quant à ceux qui ont “ramassé des vertes”, leur désarroi post-électoral ouvre des crises qui secouent violemment leurs partis. Prenons par exemple le cas du Front des forces démocratiques (FFD) de Thami Khyari. Eh bien, depuis les élections, il est vraiment mal en point et l'ancien ministre de la Santé qui le dirige ne réussit visiblement pas à lui redonner force et vigueur. On lui reproche une démarche cahoteuse lors de la formation du gouvernement Jettou, son désir effréné mais freiné d'être ministre, son renvoi dans l'opposition alors qu'il n'a rien à y faire. Tout est bon pour certains membres de l'état-major pour s'opposer au “zaïm”. Aux dernières nouvelles, une bonne partie de militants FFD s'apprête à rallier avec armes et bagages le parti du Progrès et du socialisme (PPS), leur parti d'origine. Un retour aux sources en somme. De quoi apaiser l'âme de feu Ali Yata. Un autre parti connaît lui aussi les affres post-électorales. Coïncidence curieuse, il s'agit d'un autre front. Le deuxième de l'échiquier partisan, à savoir le Front des forces citoyennes (FFC) d'Abderrahim Lahjouji, ancien “patron des patrons”. Même frais émolu en politique, certains de ses adversaires dans le parti le taxent même “d'immature”, il n'en “affronte” pas moins une véritable menace de scission. Déjà. Il en sortira peut-être un “club” ou une “amicale”. Lahjouji n'en baisse pas pour autant les bras. Patron il est, patron il veut rester. Même dans le parti. La fonction de “zaïm” ça s'apprend et plus tôt on commence, mieux cela vaut. Tout cela ferait rire s'il ne s'agissait de choses sérieuses. Par exemple du bon fonctionnement des partis politiques appelés à “encadrer” et à éduquer la masse des citoyens. Au lieu de cela, où que l'on regarde, on ne voit que petites ambitions personnelles, petits calculs, petites magouilles jamais réjouissantes, toujours mesquines et étriquées. Bien petits, certains de nos petits partis. On les reverra d'ailleurs prochainement ces “minus” se pavaner au-devant de la scène lors des élections locales de 2003. Ils nous perleront d'union nationale, de cohésion sociale, alors qu'ils sont eux-mêmes désunis et incohérents. Seule consolation : les échecs répétés que subissent ces partis lors des élections. Les citoyens conséquents, les vrais démocrates ne peuvent que s'en réjouir.