Un parti politique, c'est l'évidence même, a besoin d'argent pour vivre et exister. Et l'activité politique, théoriquement bénévole a un coût. De la simple impression des cartes et des timbres d'adhésion, aux factures d'électricité et de téléphone, des locaux achetés ou loués, aux frais de déplacement de militants, de l'organisation des congrès locaux ou nationaux, des salaires des “permanents” (quand il y en a), tout cela coûte cher, très cher, on le comprend. L'argent c'est le “nerf” ou le “trésor” de guerre. Et pour le dépenser, il faut d'abord l'amasser, c'est tout aussi évident. Il n'y a là rien de répréhensible ni d'illégal, la loi autorisant les partis politiques à percevoir les cotisations de leurs adhérents, de “dons” de leurs membres bienfaiteurs, des contributions de leurs élus, de leurs ministres. Mieux même, l'Etat lui-même accorde des “subventions” substantielles à la presse des partis et aux financements des campagnes électorales par exemple… Tout est clair n'est-ce pas ? Alors on devrait tout faire au grand jour. Et pourtant rien ne se fait dans la clarté et au grand jour. Les “finances” des partis politiques restent opaques et mystérieuses, et semblent référer de l'exclusif domaine réservé du zaïm. Cela indispose bien des dirigeants ou de hauts responsables tenus à l'écart de la gestion des finances de leur parti. Cela crée de la grogne et de la protestation. Les militants demandent des comptes. Les leaders inamovibles seraient bien avisés de les rendre, au risque de se voir, un jour soupçonnés de malversations et de détournements. Les démêlés en cours, entre notamment Osman, Kadiri, Archane, Khyari et quelques “féaux” récalcitrants, montrent parfaitement que la situation déjà malsaine, continue de s'aggraver. Le mot de la fin revient, à n'en pas douter, à l'amghar d'Oulmès, qui est “refuznik” depuis sa naissance, de toute forme de contrôle financier, n'accepte même pas de révéler à ses coéquipiers le montant des sommes perçues par le secrétaire général à l'occasion des dernières élections. Comme si on ne pouvait pas le savoir en contactant le ministère de l'Intérieur. C'est enfantin. Il n'est pas bien, il n'est pas sain, pour la vie politique au Maroc, que l'opacité des finances des partis politiques demeure encore la règle pour bon nombre de dirigeants inconséquents. Cela ajouterait encore à la méfiance des masses (que ces partis veulent encadrer) et éloignerait davantage de citoyens de l'action politique. Bon nombre d'absentéistes futurs viendront de là. Et ce n'est pas ce qu'il y a de mieux pour notre pays.