Raisons d'une diatribe. Dans son discours d'ouverture de la rencontre des présidents des assemblées populaires communales, le président Abdellaziz Bouteflika a surpris l'assistance à travers le sévère réquisitoire à l'égard du processus de privatisation et du bilan des investissements directs étrangers, qui étaient loin de répondre aux aspirations. Si certains analystes ont qualifié cette attaque d'autocritique de la part du chef de l'Etat, les plus avertis voient les choses autrement. Ces derniers estiment que Bouteflika s'apprête à sacrifier plusieurs têtes, dont, son homme, Abdelhamid Temmar, ministre des Privatisations, ce, dans l'objectif de préparer l'annonce de sa candidature pour un troisième mandat. Bouteflika, qui veut absolument le soutien de la plus grande partie de l'opinion publique algérienne, a également critiqué sévèrement la catégorie d'hommes d'affaires qui ont fait fortune au détriment du peuple durant ces dernières années. Pour ces mêmes observateurs, la scène algérienne connaîtra beaucoup de remous dans les prochaines semaines, surtout que le chef de l'Etat n'a pas encore dévoilé toutes ses cartes.