Des mutations abusives de plusieurs employés dans des villes éloignées de leur domicile, sans leur aval, et des plans anti-sociaux concoctés d'une manière unilatérale sont les principaux chefs d'accusation dénoncés par le personnel de la SMDC à l'encontre de ses dirigeants. À cet effet, ce personnel a organisé samedi 23 novembre 2002 une réunion au siège de l'UMT pour s'opposer à la politique de restructuration des ressources humaines, menée par la direction de la banque. Hormis les communiqués, publiés tour à tour dans la presse, concernant les dernières étapes de la fusion entre la SMDC et le groupe Banques populaires, cette opération est encore loin d'être achevée. Et pour cause, le personnel de la SMDC s'est réuni samedi 23 novembre 2002 dans le cadre d'une assemblée générale extraordinaire tenue au siège de l'UMT (Union marocaine du travail) pour dénoncer certaines mesures prises à son encontre par la direction générale de la banque. Cette réunion à laquelle presque tous les membres du personnel de la SMDC a participé fait suite au plan de restructuration des ressources humaines de la banque à la veille de sa fusion effective avec le groupe Banque populaires, son désormais actionnaire de référence. Des mutations abusives de nombreux employés, sans leur aval, et des plans anti-sociaux concoctés par la direction de la banque sont les principaux chefs d'accusation dénoncés par le personnel de la SMDC qui ne demande in fine que la protection de ses emplois actuels et la sauvegarde de ses postes. “À prendre ou à laisser” semble être le message lancé au personnel pour ainsi être en concordance parfaite avec ce que peut signifier un licenciement abusif. Cette politique contraire aux fondements de la convention collective des employers de banque et du respect des droits des travailleurs intervient après les déclarations trompeuses de la direction générale qui communique à la presse qu'aucune restructuration abusive ne touchera le personnel de l'institution dans le sillage de sa fusion -absorption avec le groupe Banques populaires. Mais, voilà qu'après avoir ficelé les modalités techniques et financières de l'opération, les ressources humaines de la banque subissent les foudres de sa direction générale. Mais, une chose est inévitable : de par le monde, chaque opération de fusion est accompagnée, sans vraiment le vouloir ni le souhaiter, d'une restructuration parfois d'un amaigrissement du corpus du personnel. Sans quoi, la fusion engendrerait un énorme surcoût pour les actionnaires qui recherchent en fin de compte à maximiser leurs profits. Il n'y a aucune raison pour que le Maroc ne s'inscrit pas dans cette logique économique prédatrice. Mais, les traditions marocaines accompagnées de la réalité économique un tantinet difficile du pays imposent à bien se comporter avec cette logique. Bien se comporter avec elle suppose se mettre autour d'une table pour discuter des principales mesures qui toucheront le personnel. Les cas d'espèce ne manquent pas puisque plusieurs fusions entre banques ont eu lieu. En dehors de cette tension sociale qui se profile à l'horizon autour de l'opération de fusion, le blocage provient également du débat houleux qui s'est déclenché autour de l'évaluation de la SMDC. Le groupe BMCE qui en est également actionnaire aurait vivement critiqué la valeur de 300 millions de dirhams, attribuée par des spécialistes de l'évaluation, mandatés par le groupe Banque populaires. La BMCE détient toujours 14% du capital de la SMDC. Son patron, Othman Benjelloun, aurait contesté cette faible valeur et aurait menacé de bloquer la fusion si aucune réévaluation n'est réalisée. En attendant que le personnel de la SMDC fasse officiellement sa déclaration à propos de ses réactions au plan social de la banque, l'opération de fusion traverse toujours des moments difficiles.