La fusion-absorption de la SMDC par la BCP continue de susciter des remous. L'USIB, syndicat du personnel de la SMDC, campe sur sa position et souligne qu'il existe quatre points de discorde, alors que la BCP s'engage à maintenir les acquis du personnel de cette banque prévus dans la convention de fusion. Décidément, l'absorption de la SMDC par la BCP, qui sera en principe effective à partir du 1er janvier 2003, continue de susciter des controverses. Du moins, si l'on en juge par la position du syndicat du personnel de la SMDC (USIB) relevant de l'UMT. Jusque-là, trois grèves successives ont été menées par ce syndicat : une de 24 heures et deux de 48 heures. Le risque d'autres mouvements de protestation n'est pas exclu, souligne-t-on auprès du syndicat. Quant à la position des responsables de la Banque centrale populaire, celle-ci reprend les termes du communiqué diffusé par l'institution le 10 décembre 2002 à la suite des divers mouvements sociaux observés par le personnel de la SMDC. Le communiqué en question brosse un tableau général des circonstances dans lesquelles s'est opérée cette absorption-fusion. Le document de la BCP indique «qu'à la vielle de cette opération, un programme baptisé convergence a été élaboré en s'appuyant sur l'expertise de consultants externes. Ce travail a démarré dès la fin du premier trimestre 2002 et a mobilisé une centaine de personnes provenant pour moitié de la SMDS et réparties entre une vingtaine de groupes de travail en charge, chacun, d'un domaine spécifique». Dans ce communiqué, on précise «qu'un de ces groupes a été particulièrement chargé de l'aspect ressources humaines et l'un des engagements pris par la BCP, et exprimé clairement aux délégués du personnel de la SMDC, a été d'éviter tout dégraissage de l'effectif, qui s'élève à 500 agents, ainsi que toute atteinte aux rémunérations, ancienneté et avantages acquis. Seule une cinquantaine de personnes en sureffectif à Casablanca sera redéployée sur les autres villes du Royaume». Le document précise aussi que la convention signée le 26 septembre dernier « stipule de façon non équivoque, le respect des droits acquis du personnel de la SMDC (…). En d'autres termes, la convention stipule que la BCP « reprend l'intégralité du personnel de la SMDC à la date de la fusion, y compris les agents mis en disponibilité, ce qui sous-entend le respect de ses droits acquis en matière de rémunération. La BCP servira aux agents SMDC le même salaire net annuel, qu'ils percevaient auprès de la SMDC». Pour clarifier davantage le contenu de la convention de fusion-absorption et en faciliter l'application, la direction de la BCP a précisé à l'ensemble du personnel les décisions prises en la matière notamment le maintien du niveau actuel des classifications indiciaires et hiérarchiques pour toutes les catégories du personnel de la SMDC. L'ancienneté sera reprise telle quelle sur le bulletin de paie et déterminera les obligations légales et réglementaires vis-à-vis de chacun. Concernant les avantages des cadres SMDC, le communiqué de la BCP note qu'ils «seront alignés sur ceux de la grille du Groupe Banques Populaires, le différentiel sera intégré dans la détermination de la rémunération nette globale». Les engagements pris par la BCP sont loin de satisfaire les attentes du syndicat du personnel de la SMDC. Selon le Bureau du syndicat, quatre points restent en suspens notamment le salaire net du personnel, le maintien du grade, l'ancienneté et les affectations. Lorsque la BCP indique qu'elle maintiendra les salaires nets du personnel, elle raisonne en termes de salaire annuel et non pas mensuel, précise-t-on auprès du syndicat. Et d'ajouter que le maintien du salaire net sera maintenu sous plusieurs conditions. Les mesures prévues en matière de mobilité géographique sont sévèrement critiquées par l'USIB. Si la BCP s'engage «à attribuer un prêt immobilier pouvant atteindre jusqu'à 100% du quantum de financement», une telle promesse se semble pas convaincre le syndicat de la SMDC.