Seule, l'UMT compte entamer une série de grèves pour faire aboutir ses doléances. Face au silence du GPBM, l'USIB passe à l'action contestataire. Les salariés du secteur bancaire observent, ce vendredi 31 janvier 2003, une grève générale de 24 heures à l'appel de l'Union syndicale interbancaire (USIB) affiliée à l'Union marocaine du travail. Le matin de la journée du débrayage, sera, en outre, marqué par l'organisation d'un rassemblement devant le siège central de l'UMT à Casablanca. Selon un communiqué de l'USIB, cette grève intervient en raison de « la détérioration du pouvoir d'achat des salariés, de la défaillance des systèmes de retraite, des violations de la convention collective par les directions des banques et de la déréglementation qui affecte la profession ». En outre, elle a pour objectif de faire aboutir le cahier revendicatif du personnel, arrêté par le conseil national de l'USIB et soumis au Groupement professionnel des banques marocaines (GPBM) en décembre dernier. Alors que dans les rangs du Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM), l'on estime ne pas avoir « de commentaires à faire en ce qui concerne cette grève », du côté de l'Union marocaine du travail, force est de constater que le ton est à la mobilisation. Dans une déclaration, le président de l'USIB, Farouk Chahir, attribue le recours au débrayage à la conjonction de plusieurs éléments et à la nécessité du règlement de plusieurs revendications. Celles-ci, a t-il précisé dans un entretien, ne concernent pas seulement la politique sociale du GPBM, puisque elles touchent également l'avenir du secteur bancaire. Un secteur, dont le personnel, dit-il, est plus que jamais menacé par les fusions imposées par la mondialisation. Dans un communiqué, publié, à cet effet, il a été signalé qu'« après la disparition de l'UNIBAN, de l'ABN AMRO, de la SMDC, absorbées respectivement, par WAFABANK, la BMCI et la Banque centrale populaire, la menace pèse, aujourd'hui, sur le CIH et la BMAO, avec toutes les incidences néfastes sur la sécurité de l'emploi et les droits et acquis de leur personnel ». Quant à l'Union marocaine des banques ( UMB), ajoute le communiqué, son sort demeure incertain à cause de l'indifférence voire, l'inertie des autorité de tutelle ; et ce, malgré les multiples correspondances à ce sujet, ce qui suscite un sentiment d'inquiétude et d'instabilité observé chez l'ensemble des salariés de cette banque». Face à cette situation, et devant le gel, par le GPBM, des commissions paritaires, l'USIB estime nécessaire de sonner le tocsin par le recours à la grève ; et ce tout estimant que sur le terrain, il est le seul syndicat crédible et porteur d'espoir pour les banquiers. Lors de la dernière réunion tenue avec le GPBM, annonce M. Chahir, l'UMT s'est arrêté sur des réticences de certains directeurs, qui frisent le mépris à l'égard du personnel bancaire et de ses représentants syndicaux ; d'où le recours à la grève. Car, à travers cette action « l'USIB - UMT affirme que l'ensemble des salariés, employés et cadres du secteur sont déterminés à user de tous les moyens légaux pour la défense de leurs revendications ». D'autres mouvements de grève, ajoute le communiqué, « seraient à prévoir ». Le message est on ne peut plus clair.