Après le départ de Alami de la BCM Une chose est sûre : Abdelaziz Alami, PDG de la BCM, demandera à son conseil d'administration à être libéré de ses fonctions. Son remplacement pressenti par Khalid Oudghiri, actuel responsable de la zone Moyen-orient de BNP Paribas, est annonciateur d'une démarche de rapprochement entre les deux banques marocaines, la BCM et la BMCI. Analyse. Abdelaziz Alami, Président-directeur général de la BCM, jette l'éponge. Jeudi 31 octobre 2002 se tiendra le conseil d'administration de la banque, pendant lequel Alami demandera officiellement à être libéré de ses fonctions. Si le conseil accepte sa demande, il restera toujours en fonction jusqu'au 31 décembre de l'année en cours, date à laquelle il quittera définitivement la banque pour prendre sa retraire à l'âge de 65 ans. Le conseil examinera également la nomination de son successeur dont plusieurs noms ont été cités dans la presse. Mais, selon des sources proches de la banque, Khalid Oudghiri, ancien directeur général adjoint de la BMCI et actuel responsable de la zone Moyen-orient de BNP Paribas, est fortement pressenti pour succéder à Alami à la présidence de la BCM. Contacté par nos soins, Alami affirme avoir appris cette information dans la presse. Quant à Khalid Oudghiri, ses anciens collaborateurs à la BMCI avancent, après l'avoir informé, qu'il n'est au courant de rien. Mais, quoi qu'il en soit, certains milieux bien renseignés n'hésitent pas à dire que la nomination de Khalid Oudghiri, connu pour ses grandes qualités professionnelles et humaines, donnera un nouveau souffle à la BCM. Ils vont même jusqu'à dire qu'il va “secouer” la banque restée repliée sur elle-même alors que le secteur bancaire est entré depuis quelque temps dans une frénésie marquée par la course des banques à la taille critique. Malgré cela, la BCM est toujours classée première banque privée du pays. Alami est un banquier connu et reconnu pour son génie humain, sa mémoire phénoménale et ses grandes compétences professionnelles. Grâce à lui, entouré des plus grands techniciens de la banque, la BCM s'est envolée pour avoir développé un fort réseau d'exploitation sur lequel Alami concentre l'essentiel de ses efforts bancaires. Pendant tout son mandat en tant que patron de banque, Alami s'est attelé à développer la BCM par croissance interne en faisant de “l'exploitation” son cheval de bataille. Son départ annoncé et non encore officiel de la banque augure d'une nouvelle étape qui attend l'institution financière. De l'avis de nombreux observateurs avertis, le motif d'un projet en cours de préparation sur la croissance externe de la BCM aurait précipité la décision de Alami. Le nom de son futur et probable successeur en est la preuve la plus évidente. Certains voient dans la proposition de Khalid Oudghiri comme le premier acte d'une succession d'événements qui viennent confirmer une rumeur, longtemps entretenue sur le très logique rapprochement entre la BMCI et la BCM. Si en effet le choix de Oudghiri à la présidence de la BCM est confirmé, cela donnerait plus de crédit à la thèse selon laquelle la BCM absorberait la BMCI. Néanmoins, jusqu'à aujourd'hui, un grief se dresse devant cette opération : la BCM ne détient aucune participation dans le capital de la BMCI. De ce fait, l'opération est techniquement mais aussi juridiquement impossible. Pour qu'il y ait fusion, la BCM devrait détenir 51% du capital de la BMCI. Le groupe BNP Paribas détient à travers sa filiale BNP Intercontinentale 51% du capital de la BMCI. Le reste est réparti entre certains institutionnels et petits porteurs. L'année dernière, la BMCI avait procédé au rachat de ses propres actions en bourse. Raison officielle : réguler le cours de l'action. Quelques mois après, une information faisant état de l'intention du groupe BNP Paribas de racheter les parts de Santusa Holding (filiale de Santander Central Hispano) dans le capital de la BCM avait circulé dans les milieux financiers. Aussitôt l'information colportée, le représentant au Maroc de la banque espagnole s'est empressé de la démentir. Néanmoins, une chose est sûre : l'opération n'aura pas lieu si le groupe BNP Paribas n'entre pas dans le tour de table de la BCM et celle-ci dans celui de la BMCI. Selon des sources bien informées, ces opérations de prises de participation entre les deux entités semblent engagées sur le bon chemin. Mais, Abdelaziz Alami, lui, est méfiant. Il affirme que tout cela n'est que de “la pure spéculation”. En attendant que les choses se confirment.