Les frères Barberousse illustrent la première étape à partir de 1504 en assurant sans cesse le transfert des morisques (Musulmans et Juifs) chassés d'Espagne vers les pays musulmans. L'Amiral Baba Arouj et son frère Khair Eddine, sont surnommés fléaux de la chrétienté. Mourad Raïs, un des plus féroces, est le premier grand pirate barbaresque indépendant. Chrétien, capturé à 12 ans par un corsaire algérien, il est le trait d'union entre les pirates d'Alger et les corsaires de Salé. Son vrai nom hollandais est Jean Janssen surnommé aussi John Barber. Pour gagner la confiance des Salétins, alors qu'il a déjà une femme et des enfants en Hollande, il épouse une mauresque de Salé. Le sultan lui confie le commandement de la kasbah des Ouadayas. Il finit Amiral. Le dernier des grands Raïs de Salé, Sidi Abdallah ben Aïcha (ben Aïssa ou Benache) devient en 1684, "général des vaisseaux de Salé". En 1695, toute la famille Ben Aïcha est sur mer. Sur 5 navires, 3 sont commandés par Ben Aicha, son frère et son fils. Très estimé par Moulay Ismaïl, il est nommé ambassadeur à la cour de France, auprès de Louis XIV. Le raïs Fennich est son bras droit. Le Hollandais Cleas Gerritz Compaen, surnommé “ terreur des mers ” est basé à Salé. Raïs Mohamed Hadj Candil, renégat d'origine française, tombe aux mains des marins français. Il est libéré en échange d'une Française, captive à Meknès, courtisée par le fils du sultan Moulay Zidane. Quand la flotte salétine devient marine d'état, le raïs Abou Abdallah Mohamed Larbi Al-Mestary devient Gouverneur de Salé. Cette piraterie sous contrôle étatique, compte aussi un grand nombre de raïs d'origine ottomane : Salem Trabelsi, Joseph Tripolini, Amera Tripolissy et Juseph Trabolissy, d'origine Tripolitaine ; Acmet Mustagany et Ali Saboungi d'origine turque. On compte aussi d'authentiques marocains: Ben Hassoun Aouad, Hadj Abderahman Bargach, Hadj Abderahman Britel…