Mes larmes naissent et meurent aussitôt Qu'elles n'ont jamais franchi le seuil de mes joues Un Amazigh ne pleure pas La montagne ne pleure pas Me dit mon père Me disait mon grand père Mes larmes enfouies et conservées chaudes Contraignent, rires, joie et sourires à l'exode. Je ne verse pas de larmes malgré mes maux Mais de l'encre qui fait pousser des mots Un délire avec un soupçon de sagesse Dessinant meriem sous les traits d'une déesse Bras et cœur ouvert, je t'invite A relire ma vie et à en rédiger la suite Une banale histoire Sur fond de souvenirs bâtards Où je ne suis rien de plus Qu'une place assise dans un bus Qu'occupe durant chaque trajet Un différent passager Et chaque terminus et aussi un départ Et scène des retrouvaille et des au revoirs Occupé ou vide Lourde est ma solitude Errance frappée par des éclaires de lucidité Tristesse mêlée à un étrange sentiment de paix Un silence mal sain Le regret, ponctuel me rejoint Déplorant ce qui ne s'est pas produit Et qui, pourtant aurait dû Si je n'avais qu'un seul regard et plus d'un cœur Ou si les fleurs avaient le même parfum et la même couleur Ou si j'avais le choix D'être ou de ne pas être moi Aime-moi Aime cette bête qui cache peut être un roi Il y'a peut être un paradis au bout de ce tunnel étroit Trouve la perle qui étincelle Au creux de cette enveloppe charnelle Il y'a peut être une vie Autre que la vie Aime moi Donne une suite à mon histoire Sois une mère pour mes écrits bâtards.