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En route vers la ville (nouvelle)
Publié dans Jeunes du Maroc le 07 - 05 - 2009

C'était en 1966, quinze ans après l'indépendance, une étape décisive dans l'histoire du Maroc, dans mon village natal, nommé" Ait Bkou" qui se trouvait à trente huit kilomètres au sud de la ville d'Agadir.
Ce jour-là, il faisait un temps glacial et le vent soufflait de toutes ses forces. Des arbres se sont arrachés et mêmes certaines portes et fenêtres se sont emportées dans le ciel comme des feuilles et se sont jetées dans un endroit inconnu. Je courais pour être à l'abrit. A l'intérieur de la maison. Le silence y régnait lorsque j'en sortais, et quand je me trouvais dedans, la guerre se déclenchait à une rapidité extravagante. Ma mère et mon frère aîné empalaient des objets dans des draps, des boîtes cartonnées et des sacs de multiples dimensions.
Toutes ses choses, pour moi n'avaient pas de signification. Que faisaient-ils ? Je n'en avais aucune idée. C'était un jeu banal à mes yeux, comme le jeu aux billes qui jouissait de mon enfance au sein d'une famille où le père était absent pour toute une année. Je savais qu'il travaillait en France dans les mines. On ne le voyait que le mois de mars. Trente jours étaient insuffisants pour une famille. On avait besoin de son amour, de son attachement et de sa présence. Moi, à son arrivée, je n'attendais que ses délicieux bonbons qu'il m'offrirait avec une joie grandiose. A son retour au pays étranger, je n'attendais que les quelques pièces de monnaies qu'il me remettait avec un grand sourire à le dernière minute. Ces jours–là, il était parmi nous. Ce soir-là, à quelques mètres de la maison, il discutait avec le fkih du village.
Un homme dans la cinquantaine, portant une djellaba de laine de couleur noire. Sa moustache était rasée mais sa barbe descendait jusqu'à sa poitrine. J'ignorais le sujet de leur discussion. Il me semblait qu'ils étaient tous heureux. Mon père mit sa main droite dans sa poche et sortit quelques choses qu'il lui donna. Mon père embrassa sa main. Le vieil homme posa sa main droite sur ma tête nue et récita quelques versets du saint Coran. Je senti la lourdeur de sa main. Mais à l'intérieur de moi-même, je sentis quelque chose de réchauffant en moi. Il partit à grands pas et disparût. Je rentris vite à la maison pour informer ma mère, mais cette fois-ci, elle ne me prêtait aucune attention. Elle chantait des extraits de Lhaj Belaaid ou Omar Ouahrouch.Des chansons encore gravées dans ma mémoire. J'aimais fort bien voir ma mère chanter ces chansons.Pour me venger davantage, et déséquilibrer la situation, je variais mes rôles dans une atmosphère tantôt de colère, tantôt de joie.
Alors, je décidais de renverser tout, de les perturber dans leurs activités et de les désorienter .J' étais l'enfer pour les membres de la famille.Dès que j'eus senti l'attaque qui allait s'abattre sur moi, je courais pour me cacher sous le lit, heureusement, il n'était pas encore démonter. C'étais l'endroit, le plus paisible pour moi.Maintefois ; j'avais reçu des coups de battons sur le dos mais que j'oubliais très vite car j'étais gros .Mon corps était pour moi comme le béton armé.
Je mettais une djellaba toute noire comme un Satan qui se trouvait dans plusieurs places en même temps. Ma tête nue pivotait autour de mon corps.Je surveillais les autres pour ne recevoir un coup sur la tête.A la moindre chose,je courais ,et je sursautais comme un lièvre pour gagner quelques mètres .Quand la paix régnait ; je retournais au point de départ.Cette fois-ci pour une nouvelle bêtise ou une nouvelle incivilité. Quand je tombais près de ces grosses caisses, on se moquait de moi et de mon sexe car je n'avais pas mis mon pantalon .Il était usé ou trop serré pour mon corps qui se gonflait comme un montgolfière.Mes salopries ,bêtises augmentaient sans cesse.
Je criais parfois comme le cri d'une ambulance.C'était la meilleur tactique pour satisfaire mes besoins.C'est plus encore pire pour obtenir un morceau de pain de plus, un bol de harira que parfois dégueulasse à boire.Manger était très important comme me disait ma grand-mère :"Mange bien et ne laisse rien pour devenir un grand homme".Alors je mangeais sans cesse n'importe quoi , n'importe comment et à n'importe moment Et comme je n'étais pas devenu un grand homme ,j'étais devenu un homme gros. Cette obésité me créa des problèmes de santé et de disputes avec les voisins par la suite.
Entre ma mère et mon frère, je continuais mon jeu préférable.Quelques heures écoulées, toute la maison était transformait en une montagne de caisses et des choses sans valeurs selon mon ongle d'observation et ma restreinte compréhension de l'utilité de ces choses.La valeur et l'utilité des choses ne me signifiait rien.Mon frère qui se trouvait dehors criait de toute sa force comme un tonnerre :"La voiture est arrivée"
Une grande voiture de couleur blanche stationnait devant la porte.Tous les enfants du village étaient là.Ils la regardaient et tournait autour d'elle.On dirait un engin extra terrestre, venue d'une galaxie lointaine et qui s'atterrit sur notre village. Certains la touchaient pour la première fois, d'autres tournaient autour d'elle, bouches bées et criaient de toutes leurs forces. Moi, je la regardais comme je regardais un âne. Pour moi, aucune déférence ne s'imposa.La voiture et l'âne étaient deux machines:La première est mécanique et l'autre, elle est animale.C'est grâce à Dieu ; ils étaient tous là pour servir l'homme sur cette planète Quand Haj Omar descendit de sa mésirable carcasse, il me demanda d'aller appeler mon père .Celui-ci était en discussion avec ma mère qui était pleinement motivée par ce voyage.Pour elle, c'est une opportunité pour toute la famille.Pendant que mon père causait avec le conducteur de la carcasse, mon frère et certains voisins chargeaient cette carcasse d'une vingtaines d'années.
Le chargement de l'engin avait duré quelques heures.Il était déjà, huit du soir.Pendant tout ce temps là, je posais des questions à ma mère qui pleurait au sein d'un groupe de femmes. Ma mère me répondit comme d'habitude "tais –toi" "vas- t'en" "tu me déranges" Et oui, je dérangeais non seulement ma pauvre mère mais, aussi tout le monde dans ce village. Le seul qui acceptait ma folie et mon délire, c'était le fkih du village.Lui, il n'attendait que des cadeaux de mon père à son retour de la France"pays de bonheur et d'argent" comme disaient les gens du village qui n'avaient pas la chance de quitter le pays pour aller travailler dans un enfer par excellence.
Le vieil homme ne m'enseignait rien dans son école coranique.A l'âge de six ans, je n'avais encore rien appris.c'étais aussi de ma faute en raison de ma négligence et de mes horribles bêtises. Ma mère étaient entourées de toutes les femmes du village .Elles la saluèrent et l'embrassèrent si comme elle allait faire la pèlerin à la Mecque.Certaines lui demandèrent des excuses en raison de certaines maladresses ,d'autres lui offrirent des Choses comme celles que le fkih du village avait reçu de mon père.Ce monde était bizarre pour moi, entre les femmes, il y avait souvent quelques choses qui les relièrent les assemblèrent pour un but fixe.Ces femmes étaient vraiment des génies.mais, le génie de ma mère c'était sa lutte acharnée pour éduquer ses enfants dont le père était au pays de la Tour Effel, et de notre dame de Paris. Cette France, je la connaissais à travers les cartes que mon père apportait avec lui dans sa grande valise.Dans cette caisse, j'avais découvert des choses que personne n'ignorait .Seul, mon père et moi, nous partageons ses secrets.
Mon père faisait signe à ma mère de monter dans la carcasse .A l'intérieur, on était Séré.La voiture était pleine à craquer.Mon père était assis à côté du pilote et lui parlait de la France et des premiers jours à Paris.ma mère, durant tout le voyage, récitait des versets du Coran que mon grand-père lui avait inculquer à son jeune âge.Elle s'en servait pour faire ses prières.
Moi, j'étais assis sur une caisse et mon frère me tapait sur la tête pour me faire taire.Je leur posais toujours la même question :"Où est ce qu'on va ?" "Pourquoi, on a quitté notre maison ?" Tant de questions sans réponse, mais tant de raisons s'imposaient.
Cachaient-ils un secret ? Où plutôt, je n'étais au niveau de garder un tel secret ?
Dans cette carcasse qui roulait comme un âne où certains objets tombaient sur ma tête, je commençais pour la première fois à valoriser mes mots, et à comprendre que la vie était très difficile.
Dans cette engin, j'avais senti le besoin d'être avec ma famille.J'avais tellement peur.Mon cœur battait la chamade.En plus de ça, personne ne me répondit à mes questions et pourtant, elles n'étaient pas difficiles. Dans quelques moments, je serais dans un autre espace pas comme le premier.
Le voyage était long non à cause de la trajectoire mais de la lenteur de la carcasse de Lhaj Omar qui avançait comme un âne terriblement épuisé et la carcasse ne pouvait plus supporter la charge.Pour mon père, c'était une affaire économique .Car lui seul qui connaissait la valeur de l'argent,puisqu'il travaillait dans des mines de charbon à des milliers de mètres de profondeurs et dans de pires et de terribles conditions.Pourtant ,mon père était souvent généreux avec moi, en me donnant des pièces de monnaies mélangées avec celle de notre pays.
La carcasse s'arrêta, brusquement, sur la route. Il avait failli nous renverser sur cette terrible piste.La voiture n'arrivait pas à se stabiliser à cause de la charge.Dedans, heureusement une petite boîte en carton tombait sur ma tête.Elle était pleine de cacahouettes et des morceaux de pain datés d'hier.On avait de la chance, avec ses bonnes choses, notre faim serait apaisée pour quelques heures. Mon père, étant très curieux, lui demandait ce qui s'était passé car il n'était pas habitué à ce genre de situation.Il avait envie d'arriver juste à temps puisque un travail de long haleine nous attendait. Le conducteur, qui après avoir rassuré mon père avec une grande gentillesse, et un humour exceptionnel .
Il descendit de sa navette terrestre en tenant une boîte à outils dans sa main droite.Il enfila une combinaison dont j'ignorais la couleur et le tissu par faute de l'obscurité. Pour lui, cette aventure ressemblait aux autres.S'arrêter quelques moments ou même quelques heures était une banalité.
Tomber en panne, selon Haj Omar, était une manière de remettre en cause l'état de son véhicule auquel il était fort bien attaché depuis la mort de sa femme Lala Aicha. Elle l'avait soutenu durant toue sa vie pour s'approprier de cette machine infernale en vue de subvenir aux besoins réels de sa famille.
Un voyage plein de charme et de commentaires. Certes ; les accidents arrivaient non seulement à Haj Omar, mais aussi à tout le monde.Personne n'en était exclu. Combien de navettes spatiales étaient explosées dans l'espace à cause des défaillances techniques. En plus, les accidents étaient dus aussi à l'inattention de certains conducteurs mais la sensibilisation était également essentielle pour certains.
Notre vieux conducteur, lui, était sûrement quelqu'un de spécial, une personne du jamais vu.Il pilotait cet engin depuis vingt cinq ans et plus.Il avait de la chance car ,il ne payait plus la taxe relative à la voiture étant donné l'encienté du véhicule Tous les habitants du village avaient remarquaient son honnêteté et son sérieux .Il respectait à la lettre le code la route.Le Seul reproche qu'on lui faisait faire remarquer, c'est l'état de son engin.Il avait des compétences mécaniques qui pourrait l'aider facilement à résoudre ses pannes.Il ouvrit le capot et jeta un coup d'œil à l'intérieur pour détecter la cause de la pane. Mon père descendit lui aussi. Têtes plongées dans le capot, Les deux hommes se mettaient au travail avec un grand sang froid, comme si rien ne s'était passé.Haj Omar, ce vieux combattant de guerre était habitué à ces défaillances tèchniques.Il avait parcouru tous les chemins et toutes les routes qui menaient à toute direction.C'était le moyen de transport le plus préférer par les villageois car Il faisait un prix à tout le monde. Il exerçait le métier du mécanicien spécialisé dans l'armée française.A cette époque- là ; il était le seul marocain qui avait des notions sur la mécanique.Peut-être , il avait apprit cette discipline par une certaine révélation.C'était en France où il avait défendu les couleurs françaises contre les allemands.
En France on le surnommait Bakchich à cause de son humour et ses de théâtres qui faisaient tellement rire les soldats français . Le point commun entre Haj Omar et mon père , c'était la France.Haj Omar était un brave soldat et mon père était un ouvrier dans les mines du nord de la France.Et par la suite ,il était ouvrier spécialisé à l'usine Renault Flint qui se trouvait loin de Paris.
C'était juste après l'indépendance de la France que Haj Omar retournait au Maroc pour voir sa mère que la maladie la forçait de garder le lit pour toute une année.Haj Omar était toujours patient dans son activité.Pour lui ,la colère n'existait pas dans son langage , même avec ses amis que certains le considérait comme un bon exemple à suivre.Maintefois,on lui avait demandé de se présenter aux élections communales de son village.
Grâce à son esprit simple ,sa modeste personnalité,sa bonne relation avec tout le monde.Cet homme préférait rester loin de la politique. La politique, selon lui, ne se faisait pas par des gens analphabètes sans culture et sans respect. Le respect des engagements, des devoirs et des droits, est une nécessité dans le domaine de la politique. Car servir l'homme et répondre à ses besoins sociaux, économiques, et culturels était une responsabilité envers les principes et les mœurs de la société .Encadrer politiquement les gens était souvent une tâche difficile. C'était un homme riche, disaient certains de ses proches mais, avare disaient d'autres. On entendit le bruit du capot qui se referma. La réparation a été réussi, disait mon père en montant dans la voiture.Le silence régnait dans la carcasse mais, ma mère murmuraient encore et encore des versets du Saint Coran pour que Dieu nous puisse sauver de cette dangereuse et grave situation.Le temps passait vite et il était déjà dix heures du soir.
Haj Omar montait dans sa carcasse, mit le contact et la voiture démarra. Tout au long de la route, des chiens couraient derrière cet engin spatial Peu de temps après. Les gens d'armes firent signe au chauffeur de s'arrêter Car celui-ci roulait à une vitesse vertigineuse. L'un d'eux arriva près de la voiture, salua notre héros pilote et lui dit :"Haj Omar, tu as une bouteille d'eau, on a soif."Le conducteur lui remit quelques choses dans la main et prit sa route vers la ville.
Moi, j'étais cloué entre les caisses à cause de la frousse et du froid .Ma mère qui s'assit sur des draps continuait ses prières. Mes deux frères aînés suivaient attentivement les conseils que donna Haj Omar à mon père.Il lui parla de la ville et ses problèmes.La ville est un autre monde auquel nous sommes appel à affronter quotidiennement.Il est tout à fait déférent de la campagne. Peu de temps après, On était arrivée à notre nouvelle planète grâce à la navette spatiale de notre astronaute.
Mon père indiqua au chauffeur la route à apprendre malgré sa connaissance de la ville de Dchiera.Il connaît très bien les rues de cette ville comme sa poche Certains habitants étaient des nomades qui avaient abandonné leur montagnes du petit atlas.Ils fouirent leurs régions par manque d'eau .Il n'avait plu depuis de longues années.La sécheresse fit ravage et certaines bêtes nourrirent.C'était l'époque de la famine. Une époque où les marocains souffrirent de la misère, c'est pourquoi ils quittèrent les campagnes pour vivre dans les villes. La ville de Dchiera à cette époque n'avait pas encore le statut de la ville.Elle lui manquait des infrastructures importantes. Cette nuit, en plus du froid qui gelait nos corps comme de morceaux de glaces, la ville tombait dans une obscurité totale où les cris des chiens interrompirent le silence de cette atmosphère.
Epuisé, corps paralysé, force anéantit, on attendait mélancoliquement l'arrêt définitif de la voiture pour se reposer quelques instants ou dormir toute la nuit dans un foyer dont j'ignorais encore l'architecture.Je sentis déjà l'amertume de cet endroit d'où jaillit une odeur aigre. La déception me brisa le cœur avant même de poser le premier pas sur cette ville. Je pensais à mon village,à sa beauté ;à son odeur parfumée.Quelle beaux paysages !Quel charme !Quelle nature !Quelle stupidité d'avoir quitter ce paradis terrestre. Il était difficile, pour moi, d'oublier le moment de départ où mes amis couraient derrière la voiture en faisant des signes des adieux.
Je versais de gosses larmes comme ma mère .Celle-ci laissa de bonnes amies avec les quelles elle avait passé une très belle et fantastique étape de sa vie.Quel délire d'être arraché de ses racines ! Quel enfer de vivre loin de sa mémoire, de sa richesse ! Ma région était à vrai dire, mon aquarium où je respire profondément.J'étais le petit poisson qu'on venait de pêcher de la rivière .La plante qu'on venait juste d'arracher de sa terre. Quitter les amis d'enfances, les champs de blé, de mais était non seulement une perte mais aussi une erreur parmi les plus grave dans la vie.Partir en France, et nous laisser pour toute une année était pour moi et pour la famille une terrible erreur d'un père.Partir en ville, et commencer une autre vie c'est se jeter à la mer sans savoir nager.Monter dans cette désastreuse voiture et prendre la route toue une nuit c'est payer très cher sa vie.
les lieux où j'était né ,garderaient à jamais les traces une vie heureuse,d' une enfance pleine de joie, de jeux, de disputes. Tout était gravé dans cette jeune et fertile mémoire : Mon nom était gravé à l'aide d'un couteau sur le tronc de figuier de citron ou du palmier qui se trouvaient juste à côté de la maison.Des dessins, des visages ; des flèches et la silhouette du Satan étaient enregistrés, à n'importe comment sur le mur de la maison ; de la mosquée à l'aide du charbon où avec d'autres moyens.
A un moment donné, je pleurais, ma tête cachée entre mes bras et je criais de toutes mes forces :"je veux retourner chez moi " .Ce cri vibra tout le monde comme une tempête qui s'abattit lourdement sur nos têtes.ma mère, affolée,me demanda de me taire si non j'allais avoir des problèmes avec la Satan ".Celui-ci rodait pendant la nuit" ajouta –t-elle.Pris par cette peur, je gardais ma bouche cachée par mes mains.J'avais tellement peur que je pissai dans ma djellaba.
L'idée du Satan me revenait encore à la mémoire.Ma mère, au village ma parlait de cette créature diabolique qui errait dans les champs . Un jour, le fkih nous racontait qu'il avait été interpellé par le diable dans les toilettes car il oublia de dire le non de Dieu avant d'entrer pour satisfaire son besoin naturel.Mon frère aîné avait été poussé par un diable dans le gouffre qui se trouvait derrière la mosquée où les enfants de l'école coranique se cachaient au yeux de leur fkih.dans cet endroit, on mangeaient des tagines et du couscous que les villageois apportaient à l'Imam de la mosquée.Quand on en aura fini,on ramènera les ustensiles à leurs propriétaires en leur transmettant les remerciements du fkih qui le pauvre n'avait absolument rien à mettre sous les dents.
La voiture continuait à se ballotter sur la piste argilo caillouteuse. Des maisons jonchaient le long de la route et sans poteaux de lumières La voiture passa par plusieurs chemins et autres pistes, avant de s'arrêter devant la maison.
Monpère nous dit, d'une voix basse, qu'on était arrivé et que le voyage de termina sain et sauf, ici.Nous descendîmes à tour de rôle.J'étais le premier à quitter cette saloprie de voiture.Une fois que la porte fut ouverte par mon père, nous entrâmes dans la nouvelle maison.pour moi, elle n'avait rien de spéciale.Haj Omar et mon père s'acharnaient à vider la carcasse et de remplir la maison .Ce-ci avait duré quelques minutes.De l'interieur j'entendis la voiture qui repartit au village.Mon père ferma à clèf la maison et chaque un plongea dans un profond sommeil comme les gens de la grotte.
Comme d'habitude, ma mère se réveillait à l'aube car elle avait du pain sur la planche.Elle fit sa prière du sobh et prit son chapelet en égrenant les noms de Dieu et des prières sur le Prophète Mohammed. Arranger, nettoyer la maison et mettre chaque chose à sa place était une tâche difficile. Seul les femmes qui pourraient résister à cette charge et à supporter cette lourde respensabilité.Pour tuer cette routine, ma mère écoutait les chansons traditionnelles. C'est une manière d'animer son esprit et lui procurer une force et une joie.
La musique rajeunit les esprits, créait une animation dans nos âmes et libérait nos pensées. C'est grâce à ma mère que j'avais appris quelques paroles de ces merveilleuses chansons.Un patrimoine extraordinaire à vivre.Une richesse qui représente un art amazigh épanoui et ouvert. Haj Belaid était le plus grand artiste amazigh que ma mère adorait Elle avait appris toute ses chansons.Mon père les avaient portées de Casablanca où l'avion fait escale à cause pour des raisons de sécurité.
Mon était retournait au village, juste pour régler quelques affaires. Après avoir pris et avalé ma soupe ordinaire d'une seule gorgée, je sortis sans que personne m'aperçoive et je m'assis sur le seuil de la maison .Très curieux de savoir ce qui allait se passer dans cette espace pollué où le bruit atteignit son apogée. Je regardais, cette scène théâtrale qu'on appela la rue ; pour découvrir ce que cachait l'obscurité d'hier en descendant de la voiture.
La couleur de la porte de la maison était grise.Cette couleur me fit penser à la cendre du petit four dans lequel ma mère cuisit notre pain quotidien pain dont le goût et la saveur attirait notre attention et laissait couler la salive dans la bouche. C'était la poudre magique que ma grand-mère utilisait de temps en temps à soigner ses blessures au niveau du talent de son pied droit.Devant notre maison, il y avait un terrain couvert de déchets d'où jaillit l'odeur d'hier soir.
A droite une maison où une jeune et belle femme venait de rentrer.Elle était suivi, à toute allure, d'un homme, beau et Cousteau, d'une quarantaine d'années et qui me regardait dans les yeux. De l'autre côté, un homme ouvrit son atelier de menuiserie.La rue s'animait : des hommes et des femmes allaient et venaient dont chaque un avait des buts à réaliser.
Quelques moments écoulés, la rue était envahie par une bande d'enfants dont j'ignorais les noms, les caractères et leurs comportements.Leurs gestes ,leurs cris et leurs façons de jouer me donna des idées et un schéma pour raffermir mon plan d'action pour m'intégrer facilement et se positionner comme le leadership. Leurs âges, leurs tailles étaient déférents, mais ils avaient quasiment les mêmes préférences. Ils formaient des équipes de quatre enfants et jouaient à leur aise.
Leurs cris, qui augmentaient sans cesse faisaient venir un homme dont la fureur combla son visage.A son apparition sur la scène, les gamins, les pieds dans l'air ; s'enfuirent en laissant une petite balle qu'il ramassa.Il la jetait dans le ciel et moi, je la suivais des yeux jusqu'elle tombait sur notre toit.Chanceux que j'étais, une balle avec la quelle je jouai avec Hassan sur notre toit.
Avant de rentrer chez lui, cet homme, irrité et bouleversé, me scruta avec ses yeux vifs comme ceux d'un cobra.Il avait découvert par son flair, que j'étais un nouveau étranger dans cette rue et c'est pourquoi, il ne me parla pas pour ce moment-là.Il aurait eu sans aucun doute une autre occasion à le faire.Un moment passé,la bande retournait au même endroit,et les cris emplissaient le quartier à nouveau.J'attendais que le vieillard sortit pour dramatiser la même scène.Il ne s'agissait pas d'un tournage d'un film mais, c'était le film de la vie quotidien dont les acteurs répétaient les rôles,avec les mêmes gestes qui était entrain de s'animer dans la rue.Le vieil homme sortit de sa maison .Il mit une djellaba noire , un petit sac dans sa main gauche et s'en allait dans une direction que personne ne connaissait.
J'étais tellement attiré par son visage que je ne pourrais jamais oublier.Son nez rond m'évoqua une bosse gonflée sur le front de notre voisin nommé Damssoud.Et à chaque fois j'observais ce nez ridicule et bizarre, mon esprit voguait dans mon village natal. Ma pensée, mon imagination vaguait, sans réseau, comme un voyage interminable où l'émotion guidait mon âme à l'aveuglette. Cet attachement, cet amour à mon origine ne pouvait être jamais mesuré en raison de sa force et des liens soudés et qui semblaient inséparables toute une vie. Cette nostalgie devenait de plus en plus forte. Au fur et à mesure que je plantai mes fragiles racines dans cet espace restreint et aigre où je menais une nouvelle vie, le poids et la valeur de mon village pesaient très lourd sur mon cœur comme un cailloux qui était insupportable à soulever d'un corps paralysé.
Tout à coup, un jeune handicap, de couleur noire, et qui se déplacerait avec précaution à l'aide de ses béquilles, interpella mon esprit qui était ailleurs. Ce jeune, qui paraissait plus âgé que moi, avançait en me regardant les yeux.Je commençais à me poser des questions.Au fur et à mesure qu'il avançait tout droit vers moi, je me préparais à l'offensive et je me gonflais comme un chat qui avait trop peur devant un ennemi.Je me levais pour lancer une contre offensive. J'avais peur qu'il me lancera l'une de ses béquilles sur tête qui n'avait pas encore guérie des bosses que m'avait causées le fkih la veille de notre départ.Des qu'il se fut arrêté devant moi, il me dit d'une voix basse et paisible de na pas avoir peur de lui.C'était à ce moment-là, que je sentis la paix régnait entre nous deux.Sa parole, sa joie et sa gentillesse nous avaient mis à l'abri d'une dispute que personne n'ignorait les conséquences.
En me tendant sa main, je ressentis cette paisibilité . Une force magnétique traverse mon corps comme un éclair dans le ciel. Il me semblait qu'il était heureux, honnête dans cette situation, malgré cet handicap. On se présenta avec joie.Deux têtes face à face.Les mots s'attardaient à sortir.Le sang était chaud dans les veines. Une grande amitié vint de naître sans démagogie, sans introduction et sans protocole.La chaleur de sa main me secoua comme un volcan.J'ai compris alors qu'il n'avait pas d'amis ou probablement, il fut rejeté par ces jeunes citoyens ,en raison de sa santé,de son handicap qui le laissait indésirable et inadmissible au sein du groupe.Par ce défaut naturel,il me sembla qu'il voudrait fortement et pleinement relier une grande amitié avec moi pour toute une vie.Très vite ,je l'accepta comme ami avant même de le connaître parfaitement.Mon sixième sens qui décida sur le champs de l'agréer comme un être ,une personne .On causait un moment comme si on était entrain de signer le contrat de notre amitié sous signe de ce dialogue. Je le fis entrer à la maison, le présenta à ma mère qui le reçut avec joie et amour. Hassan devint le premier copain, un handicapé avec qui je jouais devant la maison dans mes premiers jours dans la ville de Dchiera .C'était mon guide et c'est grâce à lui que je connaissais petit à petit les environs.Grâce à soutien,je découvris des endroits fabuleux tel L'école d'Amougay. Le soir, avant de me coucher, je racontais à ma mère des choses bizarres sur nos voisins.La jeune femme, notre voisine de droite, au visage multicolore et qui recevait, quotidiennement, des gens de déférentes couleurs, tailles et qui sortirent à des intervalles de dix minutes pour chacun personne.
Un jour, ma curiosité et le désir de connaître des secrets, me poussa à me filtrer dans la maison pour voir ce qui se passait à l'intérieur.Je marchais à pas feutrés comme si j'allais attraper une poule,à la veille , pour la sacrifier le jour de la fête de l'aide Al mouloud.Tout-à-coup, je me trouvais devant un géant comme hercule .Il me saisit entre ses calleuses mains comme des palpes de natation.Il me demanda de quitter immédiatement le territoire comme si cet espace était réservé seul aux personnes adultes et que les moins jeunes n'étaient admis.Avant de retourner, la jeune femme qui connaissait comme sa boîte de maquillage sortit de sa chambre lui fit signe de me laisser entrer.La jeune femme me prit dans sa main,et m'emmenait à la cuisine .Je m'assis sur une chaise et m'offrit un ver de lait et un morceau de tarte .Elle m'interrogea sur toute choses comme on faisait dans une enquête policière.Elle voulait savoir tout.Une fois que j'avais fini de dévorer tout,elle m'offrit de plus quelques bonbons comme que je n'avais jamais déguster au paravent.Le goût de miel et le parfum de la jeune femme imprégnaient tout mon coprs et mes vêtements.
A suivre...(ABDOU Mbarek ([email protected]


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