Les infirmiers du public ont observé, ce mercredi 11 septembre, une grève nationale de 24h accompagnée de sit-in régionaux et locaux dans 7 régions du Maroc (Tanger, Fès- Meknès, Casablanca-Settat, Rabat-Salé, Laâyoune, Beni Mellale, Souss-massa). Photo : Mouad Rhazi Encadrée par le mouvement indépendant des techniciens de santé du Maroc (MITSM), cette catégorie de personnel de santé fait valoir, encore est toujours les mêmes revendications auprès du ministère de tutelle, « qui refuse de dialoguer avec eux et se contente de pourparlers avec les syndicats ». « Ce mouvement de protestation intervient pour faire valoir nos revendications qui sont au nombre de 6. Elles n'ont pas bougé, ce sont toujours les mêmes malheureusement. Pourquoi ? Parce que le ministère de la Santé ferme la porte au dialogue. Le ministre Anass Doukkali prétend qu'il ne peut dialoguer qu'avec les syndicats. Et bien je lui dis que même le dialogue avec les syndicats s'est arrêté il y a plus de deux mois et avec le mouvement des infirmiers il n'a jamais existé », a déclaré à Hespress Fr, Fatima-Zahra Biline, infirmière et membre du MITSM, qui a manifesté devant la Wilaya de Rabat. Ainsi, notre interlocutrice souligne que «le ministre refuse de dialoguer avec les infirmiers » et s'est demandé par la même occasion « pourquoi ? Est-ce par sous-estimation de l'infirmier marocain ? ». Dans ce sens, Fatima-Zahra a tenu à «contredire le ministre de la Santé » sur ce point en lui rappelant que « la place de l'infirmier marocain est considérable et indispensable dans le système national de santé ». Dans le cadre de leur mouvement de protestation, qui s'est accentué durant cette année (sit-in- grève ...), Fatima Zahra Biline a tenu à rappeler au micro de Hespress Fr, les six revendications principales des infirmiers et techniciens de santé. Photo : Mouad Rhazi « J'insiste pour que les 6 revendications de l'infirmier atteignent les oreilles du peuple marocain avant les responsables. On demande d'abord une prime de risque équitable pour l'infirmier qui récompense l'effort qu'il déploie dans ce système national de santé. Il y a également le rythme d'avancement de l'infirmier marocain qu'on ne peut qualifier que de dégradant puisqu'il n'y a pas de formation continue pour cette catégorie du personnel de santé », détaille notre interlocutrice. En ce qui concerne les infirmiers au chômage, les protestataires attendent «que le ministère de la Santé absorbe le manque et remédie à la pénurie de personnel en affectant de nouveaux infirmiers notamment ceux au chômage qui sont plus de 9.000 ». Les manifestants demandent pareillement au département d'Anass Doukkali « la création de l'Ordre de l'infirmier qui pourra nous éviter le cafouillage qui règne dans les hôpitaux marocains. Malheureusement on trouve que la fonction d'infirmier est pratiquée par des personnes qui n'ont rien à voir avec le métier, des imposteurs que des écoles forment sans aucun contrôle de la part du ministère de la Santé, et qui pratiquent au sein des hôpitaux marocains », affirme-t-elle. Et enfin, les infirmiers et techniciens de santé du Royaume exigent l'élaboration du référentiel d'emploi et de compétences (REC). « Ce référentiel, explique Fatima-Zahra Biline, permettra à l'infirmier de connaitre ses vraies responsabilités, de savoir où commencent et où se terminent ses tâches et cela lui évitera les poursuites judiciaires qui se sont multipliées avec un rythme alarmant ces dernières années ». Sans oublier, poursuit-elle, « l'égalité des chances en matière de promotion professionnelle à l'instar des autres catégories (ingénieurs, pharmaciens, médecins et autres fonctions publiques) et enfin le recours et l'équité pour les victimes du décret n°2-12-535 portant statut particulier du corps interministériel des infirmiers et des techniciens de santé».