Plusieurs jours de grève sont prévus par le corps soignant du secteur public ces deux prochains mois. En effet, le Mouvement des infirmiers et techniciens de santé au Maroc est revenu à la charge avec un programme de lutte en « feu » pour dénoncer la situation actuelle que traverse le secteur de la santé au Royaume et la gestion unilatérale de leur tutelle et du gouvernement de leur dossier revendicatif. Les violences et la répression à l'égard de plusieurs mouvements du corps soignant, notamment la coordination des étudiants, lauréats et infirmiers le 27 mars dernier, ont également été dénoncées par le MITSM dans son dernier communiqué parvenu à Hespress Fr, qui intervient suite à la dernière réunion tenue par son Conseil national. Le MITSM n'y va pas de main morte pour dénoncer la situation. Pour lui, « et alors que le corps soignant était au front pour faire face à la pandémie, la tutelle en a profité pour bafouer les droits légitimes de cette catégorie de personnel de santé en adoptant le projet de décret N°2.21.146 modifiant le décret N°2.19.830 portant application de la loi N° 43.13 relative à l'exercice des professions de rééducation, sans aucune approche participative avec les concernés et alors que le MITSM a depuis toujours appelé à la création de l'Ordre national des infirmiers et techniciens de santé« , pour régir le secteur, surtout au niveau du privé. Les différents dialogues sectoriels tenus entre le ministère de la santé et les syndicats du secteur ont également été critiqués par le mouvement. Il s'agit pour le MITSM de « la réduction par les bureaux nationaux des syndicats et la tutelle, du nombre de points contenus dans le dossier revendicatif du mouvement, mais aussi de l'enveloppe budgétaire +médiocre+ allouée à cette catégorie de professionnels de santé ». Le MITSM accuse ainsi le ministère de la santé de ne pas avoir défendu les cadres de santé et de ne pas avoir apporté des acquis à la hauteur du contexte actuel et du sacrifice qu'ils ont dû faire. Il souligne aussi « la régression observée du côté des syndicats qui n'ont pas su préserver les acquis et défendre les employés (…) en limitant leurs doléances au temps de travail légal ..« . Face à l'ensemble de ces points discutés lors de la réunion du Conseil national, il a été convenu la tenue d'une grève nationale de 48H, les 29 et 30 avril 2021, à l'exception des services d'urgences et de réanimations. Le MITSM annonce également la commémoration du 1er mai, fête du travail, en portant des banderoles du mouvement, ainsi que la tenue d'une deuxième grève nationale de 48H, les 25 et 26 mai 2021, à l'exception des services d'urgences et de réanimation, accompagné de sit-in de protestation aux niveaux régional et provincial le premier jour de la grève. Mis à part ce programme de lutte chargé, le MITSM a appelé les bureaux nationaux des syndicats de la santé à défendre réellement l'ensemble des revendications du corps soignant, au lieu d'assister à des dialogues qui réduisent leur dossier revendicatif de manière flagrante. Dans ce sens, le MITSM n'a pas manqué de menacer les syndicats du secteur d'un éventuel boycott, de la part des infirmiers et techniciens de santé, des élections des comités directeurs de l'année en cours, si la situation actuelle persiste, tout en s'accrochant à l'ensemble des points de leur dossier revendicatif. Outre le « vide juridique » que connait la profession d'infirmier et technicien de santé, le MITSM réclame dans son dossier revendicatif, la création de l'Ordre national des infirmiers et techniciens de santé, la création du référentiel des emplois et compétences des métiers paramédicaux (REC), ainsi que le recrutement des lauréats des instituts supérieurs des professions infirmières et techniques de santé (ISPITS). Ces cadres de la santé réclament également à leur tutelle « l'augmentation de la prime de risque, l'instauration de formations de base et de formations continues adaptées aux besoins réels afin de revoir le rythme d'avancement de l'infirmier, l'augmentation des effectifs en embauchant les lauréats infirmiers pour soulager les effectifs en exercice et l'égalité des chances en matière de promotion professionnelle à l'instar des autres catégories (ingénieurs, pharmaciens, médecins et autres fonctions publiques) ».