Les Algériens sont sortis pour leur 13ème vendredi de contestation du pouvoir et malgré le jeûne et la chaleur, les rues étaient toujours noires de monde. Les forces de police ont interdit les Algérois d'accéder au parvis de la Grande Poste, haut lieu de la contestation dans la capitale. Partout en Algérie, les manifestants ont bravé la chaleur et la faim pour le deuxième vendredi de Ramadan. Mobilisés pour recouvrer liberté et démocratie, les Algériens se sont montrés encore plus engagés que la semaine dernière, au vu des derniers événements qui ont secoué la sphère politique algérienne. Et pour cause, Louisa Hanoune, la leader du Parti des travailleurs (PT), une personnalité respectée pour son engagement politique, a été inculpée par la justice pour « complot » contre l'Etat et l'armée. En cause, sa rencontre avec Said Bouteflika, le frère de l'ex-président et avec le général Mohamed Mediene, dit Toufik, alors qu'Abdelaziz Bouteflika était toujours président. #Alger 15h00 Marée humaine rue Didouche Mourad, mobilisation clairement plus importante que celle de vendredi dernier — Khaled Drareni (@khaleddrareni) May 17, 2019 Si les appels au départ des deux B restants (le président par intérim Abdelkader Bensalah et le Premier ministre Noureddine Bédoui) sont restés au menu des slogans scandés par les manifestants, les appels anti-Gaid Salah ont également ancré leur place dans les revendications de la rue. « Gaid Salah dégage! », « non au régime militaire! », « ni Etat militaire, ni bande de mercenaires », « djoumhouria machi caserna » (une république pas une caserne) ont scandé les milliers d'Algériens. Le même mot d'ordre dans les manifestations du vendredi, pour un Etat civil et non militaire #Alger pic.twitter.com/jocxVQepHt — Khaled Drareni (@khaleddrareni) May 17, 2019 Le « pouvoir assassin », la bête noire de la population est toujours décrié par les manifestants qui ont réitéré leur rejet des élections du 4 juillet en criant, « non au élections, non au régime militaire » dans la capitale et dans d'autres villes du pays. Ils ont par ailleurs souvent appelé à ce que leur pays reprenne sa liberté et retrouve le chemin de la démocratie. Ainsi, plusieurs slogans criant « Djazaïr Hora Dimocratia « , (l'Algérie libre et démocratique), et réitérant que le peuple est souverain ont été entendus. A Alger, un important dispositif policier a été mis en place pour entourer la foule. Un hélicoptère a survolé le centre de la capitale et la police a empêché les manifestants d'accéder à la place de la Grande Poste, haut lieu de la contestation Algéroise. Des policiers anti-émeute quittent la Grande Poste sous les sifflets des manifestants #Alger pic.twitter.com/0CflAlZXcv — Zahra Rahmouni (@ZahraaRhm) May 17, 2019 Malgré le dispositif policier qui a d'ailleurs lancé des bombes lacrymogènes, les contestataires du régime ont résisté et ont réussi à accéder au parvis de la Grande Poste. La police a finalement quitté les lieux sous les huées et les « dégage » des manifestants. Des policiers anti-émeute quittent la Grande Poste sous les sifflets des manifestants #Alger pic.twitter.com/0CflAlZXcv — Zahra Rahmouni (@ZahraaRhm) May 17, 2019 Les marches anti-système ne sont pas prêtes de baisser d'intensité malgré les appels du chef d'Etat major, Gaid Salah. Les Algériens semblent décidés à faire entendre leur voix, ils refusent la fausse chasse aux sorcières entamée par le pouvoir ces derniers jours. Ils ne semblent pas apaiser leurs revendications. En témoignent leurs slogans accusant le pouvoir, « klitou lblad ya serrakine », (vous avez pillé le pays, voleurs ». #الجزائر في الجمعة الثالث عشر pic.twitter.com/LqvcpL3Ncx — Khaled Drareni (@khaleddrareni) May 17, 2019