A l'occasion du 32ème vendredi de manifestations pacifiques en Algérie, des milliers d'Algériens ont exprimé leur colère face aux menaces de Gaid Salah qui cherche à organiser des élections présidentielles en décembre avec les mêmes figures du pouvoir. Refusant de mettre à la poubelle des mois de manifestations et de contestation continuelles pour instaurer un Etat de droit loin de la corruption et des vieilles manies de l'ancien régime d'Abdelaziz Bouteflika, la rue a de nouveau pris part à son défilé hebdomadaire pour exprimer son refus des élections de décembre que le général, chef d'état major Ahmed Gaid Salah veut absolument faire passer. « Tous ceux qui se mettront en travers de cette solution constitutionnelle et de la revendication populaire, ou qui œuvrent à faire obstacle à ce processus national vital, sous quelque forme que ce soit, trouveront une sanction juste et rigoureuse, voire dissuasive, conformément à la loi, car il n'y a pas de place pour les manigances quand il s'agit de l'intérêt suprême du pays« , avait menacé jeudi le chef d'état-major dans une allocution, citée par le ministère de la Défense. En réponse, des milliers d'Algériens ont manifesté leur volonté de départ du général. « Achaab yourid iskat Gaid Salah » (le peuple veut la chute de Gaid Salah), ont-ils crié de toutes leurs forces. "الشعب يريد إسقاط قائد صالح" « Le peuple veut la chute de Gaid Salah »#الجزائر#الجمعة32#Alger#Algerie#Vendredi32 pic.twitter.com/EexTtWhgnk — Khaled Drareni (@khaleddrareni) September 27, 2019 Ce vendredi a également marqué le retour des drapeaux Amazighs notamment à Tizi Ouzou, le signe de l'unicité du peuple algérien composé largement par de Kabyles. Après l'interdiction d'accès à la capitale aux habitants des autres villes par Gaid Salah, les Algériens ont souhaité montrer leur unicité en période d'adversité. Dans leurs slogans, les manifestants ont réitéré leur refus d'élections sans changement de régime, « makanch lvote » (il n'y a pas de vote), ont-ils crié sous le soleil, déterminés à boycotter le prochain scrutin comme le précédent. A Alger, à cause de l'interdiction des habitants des autres villes de rejoindre les rangs de la contestation, les Algérois se sont mobilisés massivement surtout vers le centre-ville. Pour rappel, deux grandes figures de l'ère de Bouteflika se sont portées candidats à la prochaine élection présidentielle algérienne prévue le 12 décembre, malgré les réticences du peuple. Anciens Premiers ministres, Abdelmadjid Tebboune et Ali Benflis, tous deux septuagénaires, veulent se laver de leur passé sous les commandes d'Abdelaziz Bouteflika.