« Il n'est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir » dit le fameux dicton. Pour ceux, sceptiques de la véracité de l'adage ils n'ont qu'à s'en référer au dernier discours du général de corps d'armée, chef d'état-major de l'Armée populaire algérienne (ANP) et vice-ministre de la Défense nationale algérienne, Ahmed Gaïd Salah. En effet, celui qui apparemment n'a toujours pas ôté ses œillères depuis la guerre des sables, de visite dans la 4ème région militaire à Ouargla dans le Nord-Est de l'Algérie a exprimé sa « grande admiration et fierté à cet élan populaire qui s'est propagé dans tout le pays » envers l'Armée et l'élection présidentielle. Gaïd Salah s'inspire de la rue pour ses dires Très certainement que Gaïd Salah a dû s'inspirer de ses balades à pied lors de marches dans les rues d'Alger, de Bouira, d'Oran, de Tizi-Ouzou ou d'ailleurs en Algérie pour s'en rendre compte et avancer : « ce sont les plus belles images de la cohésion, la solidarité et l'adhésion du peuple autour de son Armée, scandant, d'une seule et même voix, des slogans patriotiques exprimant dans leur ensemble la volonté de se diriger massivement aux urnes le 12 décembre prochain ». Alors qu'hier lors du 39ème mardi, les étudiants et citoyens algériens ont rejeté massivement une nouvelle fois la fumisterie électorale du 12 décembre et scandé un « dégage » des plus clairs au régime en place qu'orchestre le marionnettiste. Le vieux général a assuré que les slogans brandis par la majorité de la population appellent « à aller vers les urnes en montrant une image formidable de son soutien à son armée ». Des slogans à la gloire du général et du régime Faut croire que le bonhomme en plus d'être l'aveugle de la seconde lecture, est un sourd au premier degré car les slogans brandis ou hurlés par des milliers de manifestants disaient ceci mardi selon les médias algériens dont nombre de journalistes goûtent à la paille des geôles : « Houria lil massadjine » (Liberté pour les détenus), «Barakat, barakat, min khitab ethakanate !» (Y en a marre du discours des casernes) «Echaâb yourid isqate Gaid Salah !» (Le peuple veut la chute de Gaïd Salah) » Makache intikhabate yal îssabate ! » (Pas d'élections avec la bande) « Dawla madania machi askaria !» (Etat civil, pas militaire), « Isqate el vote wadjb watani » (Faire échec aux élections est un devoir national). Un leitmotiv suivi de ces mots : « Elli y voti khayen watani ! » (celui qui vote est un traite à la Patrie) « Sahafa horra, adala moustaquilla » (Presse libre, justice indépendante) et tant d'autres expressions hostiles au dernier des Mohicans comme : « Dégage Gaïd Salah, had el âme makache el vote ! » (...pas de vote cette année), « Les généraux à la poubelle wel Djazaïr teddi l'istiqlal » (...et l'Algérie accèdera à l'indépendance). Pour Ahmed Gaïd Salah et ses notables apparatchiks que l'ombre de Bouteflika n'est pas parvenue à rendre crédibles, guère de chances, si ce n'est celle de la force et de la violence, pour convaincre un peuple algérien incrédule à souhait.