« Aucun pays, aussi puissant soit-il, ne peut lutter à lui seul contre le crime terroriste », a soutenu, jeudi soir au Caire, Abdelaziz Raji, premier vice-procureur du Roi près la Cour d'appel de Rabat. M. Raji intervenait sur « l'Accord quadripartite sur la coopération judiciaire en matière de lutte contre le terrorisme », dans le cadre des travaux de « la 1ère conférence régionale sur le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord pour le renforcement de la coopération internationale et la lutte contre les menaces croissantes de financement du terrorisme et de blanchiment d'argent ». Il a souligné que le crime terroriste de par son caractère transfrontalier et les différentes cibles qu'il vise ne peut être combattu par un seul pays, aussi puissant soit-il. La lutte contre les menaces terroristes a conduit à l'adoption de mécanismes de coopération judiciaire entre Etats dans le domaine pénal, soit dans le cadre de la législation nationale de chaque Etat, en vertu d'accords bilatéraux et multilatéraux, ou dans le cadre de conventions internationales, a-t-il ajouté. Coopération judiciaire en matière de lutte contre le terrorisme En dépit de la multiplicité des mécanismes internationaux de coopération judiciaire en matière de lutte contre le terrorisme et la disponibilité de la base légale pour leur adoption dans les lois nationales des Etats, plusieurs obstacles se dressent devant la coopération souhaitée dans ce domaine, notamment la différence entre les systèmes juridiques et judiciaires des Etats, a relevé M. Raji. Il a souligné que cet état de fait a conduit à la conclusion d'accords régionaux ou multilatéraux visant à surmonter les obstacles à la coopération internationale dans le domaine pénal, tel que le Réseau judiciaire européen, la Commission de l'Organisation de la justice de l'océan Indien, le Réseau judiciaire régional des Etats du Sahel et enfin l'accord quadripartite entre les parquets de Rabat, Madrid, Paris et Bruxelles sur la coopération en matière de lutte contre le terrorisme. Cet accord quadripartite, a-t-il expliqué, ambitionne la création de mécanismes de coopération internationale permettant l'échange d'informations et des expériences judiciaires et la mise en place de stratégies futures dans une conjoncture marquée par la naissance d'une nouvelle organisation terroriste dans les Etats du Sahel et du Sahara, dénommée « Al Qaida au Maghreb islamique » (AQMI). Il a affirmé que la signature de cet accord quadripartite entre le Maroc, l'Espagne, la France et la Belgique visait à échanger des informations sur le financement du terrorisme et sur les initiatives législatives dans le domaine de la lutte antiterroriste. L'importance de l'échange d'informations Le responsable judiciaire marocain a souligné l'importance de l'échange d'informations qui permet à chaque pays de prendre les mesures préventives nécessaires pour empêcher que des actes terroristes ne soient perpétrés à l'intérieur de ses frontières nationales. Les parties de l'accord quadripartite sur la lutte contre le terrorisme ont pu atteindre les objectifs escomptés, dont le plus important est de surmonter les obstacles à la coopération internationale dans la lutte contre le terrorisme en concevant des voies de coopération permettant de faire face à l'évolution du crime terroriste, a-t-il soutenu. Pour M. Raji, cette expérience n'aurait pas été couronnée de succès « sans le soutien continu des départements de la justice des Etats concernés ». Le Maroc est représenté à cette conférence par une délégation conduite par le Procureur général du Roi près la Cour de Cassation, président du Ministère public, Mohamed Abdennabaoui.