Dans un contexte global marqué par des défis sécuritaires complexes, le Maroc, bien que relativement préservé, se distingue par sa méthode anticipative et transparente dans la gestion des menaces terroristes. Sous la direction unifiée d'Abdellatif Hammouchi, la Direction Générale de la Sûreté du Territoire (DGST) et la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN) ont renforcé leur coordination pour former un pôle sécuritaire performant. Ce pôle, animé par une approche sécuritaire globale et une stratégie antiterroriste multidimensionnelle, désormais bien connue depuis 2003 et basée sur la proactivité et la prévention, incarne une gouvernance sécuritaire, soucieuse à la fois d'efficacité et de conformité aux principes de l'Etat de droit et des droits de l'homme. Les réussites opérationnelles de la DGST dans l'anticipation des menaces terroristes ont été largement commentées depuis une vingtaine d'années. De la même manière les aspects non strictement sécuritaires qui composent l'approche globale marocaine, tels que les aspects religieux, juridiques et socio-économiques, ont été suffisamment analysés et fréquemment loués. En revanche il y'a un aspect moins commenté et pourtant fondamental dans la stratégie nationale marocaine de lutte antiterroriste, c'est celui du recours du pôle sécuritaire, en particulier de la DGST et de son bras judicaire, le Bureau Central d'Investigations Judiciaires – BCIJ, à une communication ouverte et une transparence accrue, comme cela a été mis en évidence dernièrement pour la cellule terroriste démantelée à Had Soualem. Cette politique de transparence et de communication publique, ancrée dans les normes et les bonnes pratiques internationales, a eu pour résultat de renforcer non seulement la légitimité des actions antiterroristes au Maroc, mais aussi la confiance des citoyens dans l'institution sécuritaire comme cela est attesté notamment par les études et les enquêtes d'opinion . Transparence et droits de l'homme : un cadre international contraignant Les obligations internationales des Etats en matière des droits de l'homme, notamment celles énoncées dans le Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques, rappellent que tous les droits de l'homme doivent être respectés dans la lutte contre le terrorisme. Toutefois, certains droits sont plus concernés et parmi eux le droit indérogeable à la vie et à la protection contre la torture et les mauvais traitements, mais également le droit à la liberté et à la sûreté. La Stratégie Mondiale des Nations Unies contre le Terrorisme (2006) insiste sur le respect des droits humains et de l'État de droit comme conditions sine qua non d'une action antiterroriste efficace. Les dérives potentielles, telles que les arrestations arbitraires, les détentions secrètes ou provisoires et excessivement longues, la surveillance abusive et le recours à la torture peuvent altérer la légitimité des institutions sécuritaires et créer un environnement propice à l'insécurité. La transparence implique un accès à l'information sur les politiques et opérations antiterroristes, dans les limites de la sécurité nationale. Elle permet un contrôle via le parlement, les juridictions indépendantes ou les mécanismes nationaux de protection des droits de l'homme et de monitoring préventif des lieux de privation de liberté, comme le préconise le Rapporteur Spécial des Nations Unies sur la promotion et la protection des droits de l'homme et des libertés fondamentales dans la lutte antiterroriste. D'autre part, les actes de terrorisme ont un effet fatal sur la jouissance des droits de l'homme, en premier lieu le droit à la vie et à la sécurité personnelle. Ils déstabilisent les gouvernements, compromettent la paix et la sécurité, menacent la démocratie, la vie sociale, la gouvernance économique et affectent de manière disproportionnée des groupes spécifiques, notamment les femmes et les enfants. Pourtant, la protection et la promotion des droits de l'homme ne doivent pas être considérées comme des obstacles opérationnels ou stratégiques, mais plutôt comme des leviers pour une lutte antiterroriste durable et légitime. C'est ce que l'institution sécuritaire au Maroc semble avoir assimilé et adopté depuis quelques années dans son approche de l'action antiterroriste et dans sa politique de prévention et de répression de la criminalité en général. L'engagement de l'institution sécuritaire marocaine pour le respect de l'État de droit et des droits de l'homme se manifeste par plusieurs actions dont notamment : la création du BCIJ en 2015 et la supervision de ses interventions par le Ministère public, la diffusion de notes et circulaires internes pour promouvoir le respect des droits de l'homme dans les actions de la police et des forces de sécurité, la révision des curricula de l'Institut Royal de Police pour intégrer les droits de l'homme ainsi que des programmes de formation continue sur les droits de l'homme, la rénovation et l'humanisation des lieux de garde à vue, la coopération avec le Mécanisme national de prévention de la torture créé en 2020 pour le contrôle indépendant des lieux de détention, des partenariats avec des institutions nationales et internationales, la publication des statistiques sur la criminalité et les échanges réguliers avec les médias. Autant de marques de l'engagement de l'institution sécuritaire marocaine dirigée par Abdellatif Hammouchi qui démontre qu'il est possible de concilier efficacité opérationnelle et respect des principes de l'Etat de droit et des droits de l'homme. Une dynamique relationnelle fondée sur la confiance mutuelle La relation entre les services de sécurité et l'opinion publique marocaine est au cœur d'une dynamique interactionnelle positive. À travers les conférences de presse du BCIJ, les sorties médiatiques de ses responsables et des communiqués détaillés sur les opérations de démantèlement de cellules terroristes, le Bureau informe le public sans retard et sans réserve. Cette démarche vise à informer une opinion publique soucieuse de sa sécurité et sa tranquillité, et à contrecarrer d'éventuelles fake-news qui pourraient semer la confusion ou la peur ou servir les objectifs du projet terroriste. Cette communication claire envers le public tient en effet une place cruciale dans la stratégie nationale antiterroriste au Maroc. Elle a pour effet de démystifier les actions de la DGST et de ses entités, d'expliquer clairement les menaces et les réponses apportées, et de sensibiliser aux enjeux de la radicalisation. En fournissant des informations détaillées, la DGST renforce la confiance des citoyens dans l'institution sécuritaire. Cette transparence permet de préserver le sentiment de sécurité au sein de la société, où chaque individu est rassuré que sa vie, ses biens et sa quiétude sont protégés contre les menaces potentielles. Cette approche se fonde sur les normes internationales relatives aux droits de l'homme et sur les principes de bonne gouvernance sécuritaire, qui soulignent l'importance de la transparence et de la responsabilité des institutions publiques. En communiquant ouvertement avec les citoyens, la DGST défend ainsi non seulement sa réputation, mais aussi la légitimité de ses interventions. Cette communication permet de répondre aux sceptiques qui pourraient douter des efforts déployés par les services de sécurité pour protéger l'État, la société et l'ordre public. A la tête de la DGST et de la DGSN, Abdellatif Hammouchi a su traduire dans la réalité le concept d'un service public de sécurité efficace. En faisant de la transparence, de l'ouverture sur son environnement et de la proximité avec le public les règles d'or de l'action sécuritaire sur le terrain, il a renforcé non seulement la crédibilité des services de sécurité marocains mais également et surtout leur efficacité. Une communication publique transparente : outil de prévention efficace Au-delà de sa vertu éthique, la relation de confiance créée au fil du temps par la DGST, a une vertu plus stratégique : développer la cohésion et la résilience de la communauté nationale face à la menace terroriste. En effet, cette confiance ne se limite pas aux critères communicationnels par lesquels l'institution sécuritaire viserait simplement à rehausser sa crédibilité et sa légitimité. Cette relation de confiance est mise au service de la construction d'une coopération spontanée avec la société à partir de l'objectif stratégique collectif de prévention de la menace terroriste. C'est bien la construction d'une alliance avec la société, d'une relation contractuelle comme moyen de prévention, qui est l'enjeu de cette communication publique engagée de la part de la DGST. Si l'institution sécuritaire marocaine ne sollicite pas la société ni les institutions publiques non sécuritaires pour une collaboration institutionnelle, sur le modèle des programmes « Prevent » en GB ou d'autres programmes similaires dans le monde où les administrations et les citoyens sont impliqués formellement dans le travail de surveillance et de signalement des personnes radicalisées, néanmoins la DGST semble bien en appeler à la responsabilité nationale collective et à la vigilance citoyenne face à une menace terroriste sociologiquement complexe et évolutive, comme cela a été illustré par le projet terroriste avorté à Had Soualem dont l'incubation s'est opérée dans une structure familiale. En mettant en évidence dans sa communication publique les déterminants et les processus sociologiques de l'action terroriste, l'institution sécuritaire marocaine réputée pour sa science antiterroriste, appelle indirectement la société et ses institutions à prendre en charge dans un effort collectif les causes sous-jacentes de la violence terroriste qu'elle désigne subtilement mais clairement : la marginalisation, le chômage et l'éducation défaillante. L'institution sécuritaire marocaine s'adresse à tout le spectre des acteurs nationaux civils, politiques, médiatiques et religieux pour souligner l'importance de prioriser les besoins prioritaires en matière de sécurité et de bien-être social des citoyens. Ce faisant, elle pointe les « facteurs sociaux protecteurs » dans le processus d'alimentation de la radicalisation violente. Ces facteurs sociaux préventifs constitueraient selon l'institution sécuritaire, la réponse principale au risque de radicalisation violente et devraient par conséquent se traduire dans les politiques publiques d'emploi et d'intégration d'une frange de la jeunesse désenchantée, déscolarisée et laissée de côté. Construire la cohésion et la résilience de la société pour préserver sa sécurité Au-delà des faits sécuritaires, doctrinaires et judiciaires communiqués par le BCIJ lors de ses conférences de presse et des interviews de ses responsables, c'est bien une lecture des mécanismes sociologiques complexes de la radicalisation qui est esquissée par l'institution sécuritaire au regard du statut de l'acte terroriste en tant qu'acte de défiance ou de déviance et en tant que logique d'action qui s'intègre dans un tissu social particulier. Cette lecture tout en pointant la pluralité des motivations et des processus déterminants semble attribuer la radicalisation, c'est-à-dire l'articulation d'une idéologie extrémiste à une logique d'action violente, à un sentiment d'exclusion économique et sociale sur fond d'un récit pessimiste sur les perspectives d'avenir pour certains secteurs de la jeunesse notamment. Cette lecture combinatoire par l'institution sécuritaire confirme les limites de la réponse au risque terroriste par le seul Etat sécuritaire régalien et résonne en écho du chantier royal d'édification de l'Etat social protecteur qui vise à garantir la sécurité et la cohésion sociales et à prémunir les marocains contre les risques sociaux de santé, d'emploi, de pauvreté et d'exclusion sociale. La lecture faite en toute transparence par l'institution sécuritaire marocaine des facteurs multidimensionnels de la radicalisation converge avec la littérature académique et les analyses des organismes spécialisés. Ces constats confirment la corrélation déterminante entre les enjeux du développement, de la justice sociale et de la sécurité. Au niveau global cette prise de conscience de la nécessité de décloisonner la réflexion et l'action sur ces trois niveaux avait permis de produire le cadre des Objectifs de développement durable il y'a dix ans. Ce cadre est plus que jamais pertinent pour notre pays. Il préconise de ne laisser personne au bord du chemin du développement et d'accorder la priorité aux plus délaissés parmi les délaissés. Et si notre pays avait besoin d'une démonstration de la relation entre l'enjeu du développement socialement équitable et celui de la sécurité, cette démonstration est fournie par l'institution sécuritaire nationale qui s'emploie à alerter la société sur une des menaces les plus graves qui la guettent. En conclusion, la Direction Générale de la Sûreté du Territoire marocain, sous la direction d'Abdellatif Hammouchi, incarne un modèle de communication et de transparence dans la gestion des défis sécuritaires. En plaçant le citoyen au cœur de sa stratégie, en respectant les normes internationales et en renforçant la confiance mutuelle, la DGST contribue au développement d'une société marocaine plus sûre et plus résiliente. Cette approche, qui allie efficacité et respect des droits de l'homme, mérite d'être saluée et prise en exemple à l'échelle internationale. *Expert en droits de l'homme