Face à une pénurie prolongée de denrées alimentaires de base, les autorités algériennes multiplient les actions inattendues. Dernière en date, l'arrestation de cinq personnes à Blida, accusées d'avoir transformé du lait subventionné en lait fermenté. Les Algériens sont encore loin d'être au bout de leurs peines : des queues interminables pour acheter du lait, des légumineuses, remplir leurs bouteilles de gaz ou encore s'approvisionner en carburants dans les stations-services, alors que leur pays est producteur de gaz et de pétrole. Devant ce triste état des lieux, les autorités algériennes continuent de surprendre par leurs actions prioritaires. Plutôt que de trouver des réponses concrètes à cette crise, elles préfèrent s'attaquer à des « criminels » bien particuliers, comme en témoigne une affaire récente qui a soulevé un véritable tollé. Une "opération" qui a soulevé les railleries des internautes Dans la wilaya de Blida, les services de la gendarmerie nationale ont interpellé cinq personnes pour une accusation aussi surprenante qu'absurde : la transformation de lait subventionné en lait fermenté. Selon les autorités, cela constitue une atteinte à l'économie nationale et une tentative de détourner un produit de première nécessité à des fins "illégales". Mais cette opération n'a pas tardé à déclencher une vague de réactions moqueuses sur les réseaux sociaux. Les internautes algériens n'ont pas manqué de souligner le décalage flagrant entre la gravité des problèmes que traverse le pays et l'acharnement des autorités sur ce genre de faits divers. Une réponse qui en dit long Beaucoup d'internautes y voient un aveu d'échec flagrant des dirigeants algériens, incapables de répondre aux pénuries récurrentes de produits de première nécessité. "Quand un régime en est réduit à surveiller les casseroles et à traquer les pots de lait, c'est qu'il touche le fond", ironise un utilisateur de X (ex Twitter). D'autres dénoncent une politique de diversion destinée à détourner l'attention de la population des vrais problèmes, tels que l'effondrement du pouvoir d'achat, la corruption endémique ou l'incompétence des institutions. Des priorités déconnectées de la réalité Alors que la population algérienne fait face à des files d'attente interminables pour des produits de première nécessité, ce genre d'opérations répressives semble davantage révéler l'incapacité du gouvernement à gérer la crise qu'à y apporter des solutions concrètes. Au lieu de traiter les racines du problème, les autorités préfèrent poursuivre des individus accusés de... produire du lait fermenté. Cette affaire illustre également la déconnexion croissante entre les préoccupations des citoyens et celles des dirigeants. Tandis que les Algériens demandent des réponses sur les pénuries, les autorités leur offrent des arrestations spectaculaires. Cette nouvelle "démonstration de force" pourrait bien se retourner contre ses instigateurs, renforçant un peu plus le sentiment d'abandon et de mécontentement général dans la société algérienne.