Il est indiscutable que l'Algérie a été gâtée par la nature. Des réserves gazières importantes qui auraient pu faire son bonheur, mais qui malheureusement, ne profitent aucunement au peuple. Ce dernier est en effet obligé, depuis quelque temps, de faire la queue plusieurs fois par jour, pour pouvoir se procurer un sachet de lait ou un litre d'huile de table subventionnée. Le pays est rattrapé par son manque de vision et de visibilité, par la bêtise de ses dirigeants, et l'avidité de la mafia politico-militaire qui préside à ses destinées. La rente pétrolière ayant profité aux généraux et aux classes dominantes, aucune politique économique n'a été mise sur pied. Insuffisamment diversifiée (le pétrole représentant plus de 90% de ses recettes d'exportations), l'économie algérienne est aujourd'hui un désastre. Il n'y pas d''importations, les denrées de première nécessité se font rares, les prix des produits encore disponibles grimpent en flèche, et finissent par s'envoler avec la pénurie. Et afin d'éponger ces énormes déficits publics, Alger a fait tourner la planche à billets à plein régime. Ainsi, la quantité de monnaie a explosé, sans contrepartie productive, ce qui a causé un effondrement du dinar. Cet état d'hyperinflation a fait que le pays vive aujourd'hui, selon les spécialistes, la même situation que le Venezuela de Nicolás Maduro. La forte dépréciation du Dinar, les restrictions imposées aux importations, soit deux incarnations parmi plusieurs, d'une économie en difficulté, ont engendré une flambée des prix telle que les Algériens ont toutes les peines du monde à remplir le panier. Les fruits et légumes, l'huile, le lait, le pain, les viandes..., sont tous devenus inabordables pour une population qui ne cache plus son exaspération à l'égard d'un régime qui préfère regarder ailleurs, quand il n'accuse pas, pêle-mêle, le MAK, les agriculteurs et le fameux « ennemi étranger » d'être à l'origine de cette crise. L'Algérie vit depuis quelques mois, une ambiance qui n'était perçue que pendant le mois de Ramadan, à savoir une ruée vers les marchés et les grandes surfaces. Mais aujourd'hui, les rayons et les étals sont tristement dégarnis, et même quand les produits sont là, ils sont inaccessibles pour l'Algérien ordinaire. Des vidéos largement relayées sur les réseaux sociaux, montrent des citoyens excédés qui se plaignent des hausses incessantes des prix, et de leur incapacité d'acquérir le strict nécessaire, tel les pommes de terre, l'oignon, l'huile végétale ou encore le lait. Même le poulet, autrefois abordable et qui a depuis longtemps remplacé la viande rouge (inaccessible) dans les assiettes des Algériens, est maintenant une denrée rare et/ou hors de prix. Tout ceci, devant une inaction frustrante des autorités, qui se contentent d'accuser les autres, n'importe quels autres, sans vraiment chercher à régler le problème. Aucune mesure n'est proposée pour approvisionner les marchés et réguler les prix, par contre les coupables ne manquent pas : Quand ce n'est pas le MAK qui est en cause, c'est les médias qui diabolisent la situation, les citoyens qui sont atteints de la frénésie des courses, et surtout, l'«ennemi étranger » responsable de tous les maux des Algériens. Le ministre du Commerce, Kamel Rezig, n'a d'ailleurs eu aucun scrupule à invoquer « la main invisible », qui est derrière les « crises préfabriquées ». Mais personne ne croit plus à ces faux alibis, encore et encore brandis par le régime algérien pour masquer ses échecs. Les citoyens sont touchés dans leur pouvoir d'achat, leur alimentation et celle de leurs enfants, et ce n'est pas la « main invisible de l'étranger » qu'on leur sert à tout bout de champ, qui calmera la colère qui gronde et qui risque d'exploser à la face du régime à tout moment.