Fouzi Lekjaâ, ministre délégué chargé du budget a révélé, lundi 13 janvier devant les députés, que les 127 milliards de dirhams déclarés dans le cadre de la régularisation fiscale sont répartis entre 77 milliards de dirhams provenant des déclarations bancaires, 48 milliards de dirhams issues des déclarations directes auprès de la Direction générale des impôts, et deux milliards de dirhams concernant des biens et avoirs situés à l'étranger. Il a précisé que l'amnistie fiscale s'inscrit dans le cadre des réformes entreprises par le gouvernement pour structurer l'économie nationale et soutenir son développement face à des investissements croissants. Répondant aux interrogations sur une possible "exploitation des déclarations fiscales à des fins de revanche politique", M. Lekjaâ a réaffirmé que le gouvernement respectera scrupuleusement le cadre établi pour cette régularisation inédite. Il a souligné que l'Administration des impôts garantirait la confidentialité des informations fournies par les contribuables et ne s'immiscerait pas dans d'autres affaires fiscales. Le ministre a également évoqué les retombées des réformes fiscales en cours, telles que la réduction de l'impôt sur les sociétés moyennes, qui est passée de 30 % à 20 % en 2023, et l'augmentation de l'impôt sur les sociétés dépassant 100 millions de dirhams de bénéfices à 35 %, ainsi que la hausse de celui des établissements de crédit à 40 %. Concernant la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), il a précisé que l'objectif est de réduire le nombre de taux à deux d'ici 2026, afin de simplifier le système fiscal et améliorer sa lisibilité. En 2025, les réformes concerneront l'impôt sur le revenu, avec une exonération plus large, portant la proportion des personnes exonérées d'impôt de 71 % à 84 %, tout en exonérant les salaires jusqu'à 6 000 dirhams et en allégeant les salaires inférieurs à 15 000 dirhams avec un effort financier de 8,5 milliards de dirhams. Enfin, Lekjaa a confirmé que les retraités bénéficieront de l'exonération de l'impôt sur le revenu, mesure qui profitera à 16 744 retraités, dont 84 % dans la fonction publique. Ces réformes visent à soutenir la structuration de l'économie marocaine et à accompagner sa croissance.