Les prochains mois seront déterminants pour la question du Sahara et pour le rôle joué par l'ONU pour la réactivation du processus politique mené sous ses auspices. Le Maroc avec sa proposition d'autonomie qui gagne la confiance des acteurs internationaux, s'attend à de réelles percées les mois à venir. Il l'a dit à demi-mot, l'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU, Staffan de Mistura, s'attend à des progrès notables d'ici à avril 2025. Lui dont la mission principale est de relancer le processus politique, en d'autres termes, de faire revenir les principales parties au conflit à la table des négociations sous le format des tables rondes arrêtées en 2019, se trouve aujourd'hui dans une impasse. L'année prochaine marquera deux dates importantes, il s'agit non seulement de la 3ème année de sa nomination par Antonio Guterres comme médiateur onusien, mais 2025 marquera également la 50ème anniversaire de la récupération du Sahara par le Maroc après la colonisation espagnole. Par ailleurs, la mission de l'ONU au Sahara (MINURSO) fêtera à son tour son 33e anniversaire. D'ici sa troisième année, si sa démarche, bloquée par le refus de l'Algérie, n'aboutit pas, il a laissé entendre que l'approche de l'ONU dans la reprise du processus politique sur le Sahara devrait être réévaluée. De même, la possibilité de sa démission du poste reste également posée, et si elle devait se faire, cela soulèvera des questions sur la pertinence de la stratégie décidée par l'ONU pour ce conflit où les résolutions du Conseil de sécurité, ne sont pas respectée par l'Algérie et la milice du polisario. Dans son dernier briefing devant le tour de table onusien, l'Italo-suédois a posé la question: « quand viendra le moment d'avancer de manière décisive sur la question du Sahara occidental ? L'année prochaine, nous fêterons le cinquantième anniversaire du début du conflit ». Malgré le blocage du processus de paix, le Maroc avance sereinement, et il « adopte une approche de plus en plus affirmée dans la gestion du Sahara », peut-on lire dans une dépêche de l'agence italienne Nova. L'émissaire onusien a reconnu l'attrait de la proposition d'autonomie marocaine. « Le plan marocain d'autonomie a gagné du terrain auprès de certains acteurs internationaux », a-t-il déclaré dans son Briefing, ajoutant qu'il était temps d'écouter le Maroc. En effet, les Etats-Unis, la France, l'Espagne, l'Allemagne, ainsi que de nombreux pays du monde, soutiennent le Maroc dans la préservation de son intégrité territoriale et appuient l'autonomie comme solution consensuelle pour mettre fin à ce conflit artificiel. Le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita a par ailleurs rappelé à Staffan de Mistura que l'initiative d'autonomie de 2007 demeure « l'objectif final et non le point de départ du processus ». Le plan d'autonomie est soutenu par 115 pays membres de l'ONU, dont 20 États de l'Union européenne, le plus récent étant la Hongrie. Il est aujourd'hui la seule proposition viable et entrant dans les clous de l'ONU, d'où sa prééminence dans les résolutions du Conseil de sécurité. Face à l'urgence de la situation et les échéances à venir, sans parler de la stabilité de l'ensemble de la région en jeu, il est donc impératif que le processus politique se réactive. Pour rappel, dans son point 8, Staffan de Mistura a évoqué le rôle de l'Algérie dans la perpétuation de ce conflit et les conséquences sur toute la région du Maghreb. « Nous ne pouvons pas non plus oublier la dimension régionale. La situation actuelle entre l'Algérie et le Maroc, avec la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays et d'autres manifestations de tension, est une source de préoccupation constante et ne contribue pas à la résolution de la question du Sahara occidental. Nous devons dépasser cet état d'hostilité si nous voulons renforcer l'intégration de la région dans son ensemble », a-t-il écrit.