« La souveraineté est essentielle, mais elle ne se limite plus au seul cadre territorial », explique l'ancien ministre des affaires étrangères des Îles Comores, Fahmi Said Ibrahim El Maceli en marge de la 16ème édition du MEDays. Pour lui, ce n'est plus seulement une question de frontières terrestres, mais aussi de maîtrise des zones maritimes et de la gestion des ressources maritimes. Les défis auxquels fait face le continent africain, notamment les piratages et les incursions illégales dans les eaux territoriales, sont devenus des préoccupations majeures. Fahmi Said Ibrahim El Maceli insiste sur la nécessité d'une coopération accrue entre les pays africains pour faire face à ces problèmes. « La véritable question est de savoir comment protéger nos zones maritimes et territoriales », insiste-t-il. Dans ce contexte, la mutualisation des ressources et des expertises est primordiale. « Etant un continent aux ressources limitées, nous croyons fermement qu'une coopération et un partage d'expertise entre Africains sont indispensables », ajoute-t-il. Pour l'ancien ministre, la résilience face aux défis maritimes et aux enjeux de souveraineté ne peut être atteinte que par une action collective. Il insiste sur l'urgence d'un front commun pour sécuriser les eaux africaines et protéger les ressources maritimes. Le Maroc, un modèle à suivre Dans cette dynamique de souveraineté nouvelle, le Maroc occupe une place centrale. Depuis des décennies, le Royaume a pris des décisions stratégiques dans des domaines essentiels comme l'éducation, l'industrie et la santé. « Le Maroc, un exemple remarquable, a fait des choix stratégiques depuis les années 50 et 60, notamment avec la création de la grande école de Hassania qui a formé des ingénieurs de calibre mondial », relève El Maceli. Ces choix ont permis au Maroc de se positionner en leader dans plusieurs secteurs, notamment l'industrie automobile, dont 25 % du PIB provient des exportations. Mais la résilience du Maroc ne se limite pas à ses réussites économiques. Le pays a également fait preuve d'une solidarité exemplaire, notamment lors de la crise sanitaire liée au COVID-19. « Alors que de nombreux pays occidentaux étaient en pénurie de matériel médical, le Maroc a fourni gratuitement des équipements à plusieurs pays africains, illustrant ainsi son rôle de locomotive pour le continent », note El Maceli. Renforcer la coopération Sud-Sud Pour l'ancien ministre, l'Afrique doit se saisir pleinement de l'opportunité de la coopération Sud-Sud, qui existe depuis près de 20 ans et a permis de renforcer les liens entre les pays du continent. « L'Afrique doit être maîtresse de son avenir et de sa souveraineté », affirme-t-il. En effet, face aux défis globaux, l'Afrique doit pouvoir compter sur ses propres forces et ressources. "Il est crucial que nous protégions cette souveraineté par nos propres moyens, sans permettre à d'autres de penser et agir à notre place," fait-il savoir. Fahmi Said Ibrahim El Maceli reste convaincu que le Maroc s'affirme comme un modèle de leadership et de coopération en Afrique. Aussi, le Royaume est, d'après lui, un modèle de réussite pour le continent et se positionne comme un véritable leader continental. « L'Afrique a donc tout intérêt à s'inspirer des choix audacieux du Maroc et à renforcer ses propres capacités de coopération et de souveraineté pour relever les défis majeurs qui se présentent », conclut-il.