Depuis son indépendance en 1962, l'Algérie est dirigée par un régime militaire omniprésent, dont l'objectif central est de maintenir son emprise sur le pouvoir, au détriment d'une réelle ouverture démocratique. Ce système, dénoncé par de nombreuses voix, notamment celles d'intellectuels comme Boualem Sansal, perpétue un contrôle autoritaire sur le pays tout en captant les richesses nationales au profit d'une oligarchie bien établie. L'écrivain Boualem Sansal, connu pour ses critiques acerbes du pouvoir et de certains mythes fondateurs du récit national algérien, a récemment été arrêté à Alger. Accusé de «crimes qualifiés d'actes terroristes ou subversifs», il encourt la réclusion à perpétuité. Selon Le Figaro, dans un très grand récit, cette arrestation illustre une fois encore l'intolérance du régime face à toute forme de dissidence intellectuelle. «Critiquer le pouvoir en place ou questionner les épisodes sombres de l'histoire officielle est aujourd'hui un acte considéré comme une menace pour l'ordre établi», souligne le journal. Cette répression s'inscrit dans un contexte politique tendu marqué par une fuite en avant du régime d'Alger qui multiplie les provocations à l'encontre de ses voisins, notamment le Maroc, et les passes d'armes diplomatiques avec Paris. Le silence qui entoure ces dérives dans l'opinion publique française s'explique en partie par une couverture médiatique limitée des réalités du régime algérien. Une dictature née dans le chaos de 1962 Le régime algérien prend racine dans les turbulences qui ont suivi les accords d'Evian, signés le 18 mars 1962 entre le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) et la France. À cette époque, l'Algérie est plongée dans un véritable chaos : l'OAS intensifie ses attentats sanglants, tandis que des factions du FLN s'affrontent dans une lutte fratricide pour le contrôle du pays. Les luttes internes aboutissent à une prise de pouvoir progressive par l'armée, incarnée par des figures comme Houari Boumédiène, qui installe en 1965 un régime militaire structuré autour d'une élite politico-militaire. Depuis lors, le système s'est pérennisé. À travers une redistribution clientéliste des revenus pétroliers et gaziers, l'armée et ses alliés politiques concentrent la majeure partie des richesses nationales, laissant la population en marge. Selon Le Figaro, cette captation des ressources a permis au régime de maintenir une paix sociale fragile, tout en neutralisant les oppositions internes. Un modèle autoritaire immuable peu dénoncé à l'échelle internationale Malgré quelques changements en surface, notamment à la faveur des protestations populaires du Hirak en 2019, le régime algérien reste fidèle à ses fondements : un pouvoir centralisé, des libertés publiques limitées et une dépendance économique extrême aux hydrocarbures. Le pays, pourtant riche en ressources naturelles, peine à diversifier son économie et à offrir des perspectives d'avenir à une jeunesse désillusionnée. Les attaques contre des figures intellectuelles comme Boualem Sansal témoignent de l'irritabilité croissante du pouvoir face à la contestation, quelle qu'en soit la forme. « Il n'y a pas d'espace pour les voix dissidentes dans une Algérie où l'armée impose sa loi », observe un analyste cité par Le Figaro. Alors que le régime connaît des affronts diplomatiques et tente de détourner l'attention de ses échecs internes, la réalité demeure inchangée : l'Algérie est aujourd'hui une dictature militaire dont la pérennité repose sur la répression, l'exploitation des richesses nationales et le contrôle de toute velléité d'opposition. Une bombe à retardement, avait écrit Barlamane.com.